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Published online by Cambridge University Press: 11 October 2017
Bâle, comme Lyon, célèbre son bimillénaire. Elle revendique le même fondateur, au prix d'une petite confusion géographique avec Augst. N'est-ce pas un marchand bâlois de la Renaissance, Andréas Ryff, qui a commencé les fouilles de Colonia Augusta Raurica ? Grâce à lui, le public est, dès cette année, en possession d'une fresque d'histoire économique. Fresque est le mot, car c'est un livre d'images. L'exposé chronologique est suivi d'un inventaire par activités et par entreprises.
page 564 note 1. Schaffendes Basel, 2000 Jahre Basler Wirtschaft, sous la direction de Hansrudolf Schwabe, avant-propos de Nicolas Jacquet, président du Comité du Bimillénaire ; in-4° cart., 337 p. ill. phot. noir et coul. Bâle, Birkhauser Verlag, 1957. l r e partie, Basels Wirtschaft im Lauf der Zeiten, p. 8-178 : Basilia Romana, par R. Laurbelart ; Tor und Brûcke, R. Kaufmann ; Zunfstoltz und Handmerksgeist, P. Koelner ; Basler Kaufmannstàtigkeit, A. R. Webeb ; Papierer, Drucker und Humanisten, P. Tschudin ; Gold aus Seide, A. Staehelin ; Untergang und Vbergang, C. Burckhardt-sarasin ; Neue Zeit-Neue Wirtschaft, H. Schwabe ; Dos Goldene Tor der Schweiz, H. Bauer ; — 2e partie : Basels Heutige Wirtschaftkràfte, témoignant d'un désir parfois un peu naïf de se trouver des ancêtres : « Der Ursprung des Stahlbrùckenbaues ist wohl im Mittelalter zu suehen… » (p. 206), mais apportant d'utiles précisions (une de ces sociétés publie des Cahiers historiques). — La Chambre de Commerce de Bâle avait déjà marqué son 75e anniversaire par une publication : Edgar Bonjour, Baslerische, Schweizerische Wirtschaftsbeziehungen (1951). L'Université prépare son 4e centenaire (1960) : voir Andréas Staehelin, Geschischte der Universitât Basel (1632-1818), Bâle, 1957. Rappelons que Fribourg a commémoré du 15 juin au 15 septembre 1957 le 8e centenaire de sa fondation (expositions particulièrement intéressantes pour l'art religieux des xivex v m e siècles ; le livre officiel Fribourg-Freiburg comporte un chapitre économique par H. Amann, mais s'arrête en 1481 !). — Pour une autre histoire économique de Bâle, voir n. 1, p. 565.
page 564 note 2. Augst est à 10 km. en amont (plan p. 11). M. Laur-belart est l'auteur d'un guide (cartes, p. 15 et 31 et critique par M. Kaufmann). On a mis au jour un village gaulois des dernières années de la période de La Tène, apparemment victime d'un « ratissage » romain, dans la plaine, à 12 km. au Nord de la vieille ville ; dans celle-ci même, en 1944, un fort romain sur sol vierge attribué à Drusus (15 avant J.-C, mais non 44) et un deuxième datant de Dioclétien. Pour le nom (Basilia), qui n'apparaît que dans Ammien Marcellin, on reviendrait aujourd'hui à l'étymologie des humanistes, peut-être en sousentendant « Domination du Rhin » (cf. les Vladi russes).
page 565 note 1. T. Geering, Handel und Industrie der Stadt Basel, Zunftoeesen und Wirtschaftgeschichte bis zum Ende des XVII. Jahrhunderts, mis den Archiven dargestellt (Bâle, 1886) ; du même, en français, art. « Bâle - Economie » du Dictionnaire Historique et Biographique Suisse, poussé jusqu'en 1925. — Au XVIIIe siècle, on n'attribuait au Concile que le fonds de manuscrits grecs et latins laissé par les prélats, « la plupart y étant morts de la peste ». Cf. Lenglet-dufbesnoy, , Méthode pour enseigner la Géographie, t. III 3 (Paris, 1741), p. 559.Google Scholar
page 565 note 2. Voir Fernand Bkaudel, La Méditerranée et le monde méditerranéen à l'époque de Philippe II, p. 63, n. 1 (et passim sur les « villes médianes »).
page 566 note 1. M. Andréas Staehelin cite — et reproduit p. 103 — un décret du Conseil du 22 février 1546 (Livre Noir, Archives D'Etat) qui ordonne d'accueillir tous les « Welches » et non seulement les « rycher oder kunstrischer »… Cf. Fanny Stamm, Der Einfluss der franzosischen Refugianten auf die Kultur Basels, Basler Jahrb. 1934 et Walter Bodmer, ce Der Einfluss der Refugianteneinwanderung von 1550 bis 1700 auf die Schweizerische Wirtschaft », dans Zeitschrift fur Schweizerische Geschichte, 1946, n° 3). Sur les étudiants étrangers, d'autre part, cf. Die Matrikel Universitât Basel (en cours de publication ; critique par E. Droz dans le B.H.R., 1958, n° 1).
page 566 note 2. « Fur jene Zeit (1670) bemerkenswerten Kuhnheit » (Staehelin, p. 111). Les passementiers n'avaient avancé comme argument que la qualité inférieure de la production mécanique, capable selon eux de ruiner la réputation de la fabrique bâloise : il suffit de leur réserver la fabrication des rubans de luxe en taffetas. Le système du marchand-fabricant (Verleger) avait déjà triomphé de l'artisanat urbain pour les fleurets, domaine des Forçait et des Sarasin. Cf. E. Tburkhauf, Verlag und Heimarbeit in der Basler Seidenbandindustrie (1909) ; — E. Forcart-respinger, Basel und das Seidenband (1942) ; — C. Burckhardt-sarasin, « Basler Seidebande Industrie », in Wirtschaftsgeschichte Basel, éd. par A. Bruckner (1947). Sur l'organisation corporative, nombreux ouvrages de P. Koelner, en dernier lieu Die Basler Bheinschiffart (1954). — Sur les réfugiés lorrains et alsaciens, Ph. Mieg, in Trois Provinces de VSst (1957).
page 567 note 1. Une anecdote souligne l'importance persistante des foires pour les marchandsfabricants (pi. p. 118 ; légende p. 334), comme jadis pour un Andréas Ryff (p. 74) : Mme Bachofen-Heitz, célèbre par sa beauté, qu'Alexandre Roslin peignit (à Paris, en 1766) tenant un échantillon de ruban, accompagnait son mari à la foire de Strasbourg et attirait l'attention des officiers de la garnison ; le Bâlois les invitait alors à entrer (gang une \), ce qui fit surnommer le stand : « Magasin de la belle Canina ».
page 567 note 2. Sur le rôle des techniciens suisses, voir encore P. R. Schwartz, « Les débuts de l'indiennage mulhousien », Bulletin de la Société industrielle de Mulhouse, 1950, p. 72 et suiv. Cf. P. Leuilliot, « Problèmes d'origine et remarques de méthode », Annales, 1951, p. 512-520.
page 567 note 3. P. R. Schwartz a publié le ms. retrouvé par P. Leuiixiot, « Manière de fabriquer les toiles peintes dans l'Inde telle que M. de Beaulieu, capitaine de vaisseau, l'a fait exécuter devant lui à Pondichéry (1734) sous le titre » French Documents on Indian Cotton Painting (I) dans Journal of Indian Textile history (Calico Muséum of Textiles, Ahmedabad), I I (1956) et Bulletin de la Société industrielle de Mulhouse, 1957, IV, p. 137 et suiv.
page 567 note 4. Pour Nantes, Correspondance du Ministre de VIntérieur en 1792, éd. Tuetey, F 1 ‘ 178, f° 160 et passim (Bâlois encore, Schweighauser et Dobrée) ; — Marseille : Rapport sur les Fermes Unies (1761), cité au t . IV de l'Histoire du Commerce de Marseille (p. 521). — Le Havre et Bordeaux (Deucher) : voir l'étude annoncée de Luthy, H., La Banque Protestante en France au XVIIIe siècle. Marseille, on oublie Zaeslin, faillie, 1760.Google Scholar
page 568 note 1. Pour l'Angleterre, voir W. A. Shaw, Letters of Denization and Acts of Naturalisation for aliens in England and Ireland (1701-1800), The Publications of the Huguenot Society of London, vol. XXVII (Manchester, 1923) : J . J. Schweighauser naturalisé en 1753, Jean-Louis Iselin en 1772 et Jean-Frédéric en 1798. — Depuis 1859, la Basler Handels-Gesellschaft, fondée par un banquier, Ulrich Zellweger, fait le commerce de la Côte de l'Or, à l'exclusion de tout alcool ; elle avait sa flotte, sous pavillon étranger, faute de pavillon suisse (p. 264 : le brick Asante). Aujourd'hui, la marine suisse a cessé d'appartenir à l'opérette, et Bâle en est devenu le port d'attache officiel le 1e r janvier 1957.
page 568 note 2. Lettre de Gui Patin du 3 décembre 1649, citée par Depping, « Un banquier protestant en France au x v i u e siècle : Barthélémy Herwarth, contrôleur-général des Finances (1600-1676) », in Revue Historique, t. X, 1879, p. 308, et C. Badalo-dulong, Banquier du Roi: Barthélémy Hervart (1951), p. 71. En fait, il était d'Augsbourg, mais son ancien commis, confrère et co-accusé Pellissari, porte bien un nom rencontré plus haut. Mazarin écrit à Turenne en 1644 (Ibid., p. 25) : « J e ne laisseray point de vous dire comme le Sr Herwart a donné ordre de vous faire fournir à Basle 50 000 pistoles en espèces. » — Dans Schaffendes Basel (p. 79), A. R. Weber signale seulement (détail inédit) un séjour d'Hervart à Bâle, faubourg Saint-Jean, vers 1640, avec le général Louis d'Erlach et son trésorier-payeur.
page 569 note 1. Sur les Merian, T. Geering, Christophe Merian 1800-1858 (1908) ; sur Samuel, un dépôt de pièces en 1787, Aech. Nat., Minutier central, Etude III ; dès l'an III, pièces relatives au puîné des « frères », Jean-George, chef de Merian et Vacquerie au au Havre, puis, de 1804 à 1814, à Londres (négociant seulement) ; Ibid., XV, J . L.Bourcard (concordat en 1807). — Sur Luc Preiswerk, R. Bouchary, Les manieurs d'argent à Paris à la fin du XVIIIe siècle, t. II, p. 110-114 (il convient de remarquer que le louis était employé comme monnaie de compte) et R. Mayer, « Une agence de commerce extérieur sous la Convention » (Revue d'Economie Politique, 1945-1946), p. 116. Les Preiswerk étaient une dynastie de rubaniers (S. B., p. 114 ; cf. Schoff-preiswerk, Die Familie Preiswerk, p. 155 et suiv.). La firme Lucas Preiswerk se consacre de 1750 à 1807 (où elle ouvre une succursale à Mulhouse) à la commission, l'expédition et la banque ; elle a la commission de la diligence de Paris (renseignements dus à l'obligeance des Archives Economiques Suisses). Aussi ne figure-t-elle dans l'édition de 1800 du Basler Handlungs-Shema (Staatsarchiv, Bâle) que parmi les commissionnaires et Merian frères parmi les « maisons de spéculation », Nicolas Preisvesch (sic) le père, Merian aîné et J. F. Passavant étant les seuls « banquiers ». Il n'en allait pas de même du côté français (Tableau Général du Commerce en 1789,). — En 1826, une maison de Bâle fera proposer au roi par André et Cottier, six chasses provenant du Trianon !
page 569 note 2. F. L'Huillier, Etudes sur l'Alsace napoléonienne (1945), p. 399 (commandite Merian), p. 525 (Preiswerk). Lettres d'André et Cottier aux Frères Merian, 10 mars, 3 mai et 2 septembre 1811. Nous préparons une étude sur la banque André.
page 570 note 1. O. Viennet, Napoléon et l'Industrie française, la crise de 1810-1811 (1947), p. 221. En fait, prés et matériel comptaient moins que le crédit à la vente.
page 570 note 2. P. Lebrun, L'industrie de la laine à Verviers pendant le XVIIIe et le début du XIXe siècle, contribution à l'étude des origines de la révolution industrielle (Liège, Biblioth. de la Fac. de Philosophie et Lettres, t. CXIV, 1948), notamment p. 377 n. (contr. p. 177 : à Verviers même, quatre « personnes s'occupent essentiellement du trafic des lettres de change » à la fin du XVIIIe siècle ; p . 465 : commandite d'une fabrique en 1789 par l'une d'elles ; 468 : figurent après trois fabricants parmi les plus imposés en 1808 ; 490 : dette envers un banquier de Liège, Nagelmaker, etc.).
page 570 note 3. Le banquier n'apparaît peut-être que dans les situations difficiles, mais c'était aussi la règle pour les finances. — Sur Lousberg, H. Pirenne, Histoire de Belgique, t. VI (1926) n'évoque que les débuts ; rien, semble-t-il, dans les séries classées de Gand, selon M. J. Dhondt, de l'Université de Gand, qui a bien voulu s'en assurer pour nous ; mais diverses données aux Arch. Nat. dans F7 , F1 2 , et surtout correspondance d'André, qui avait envoyé un voyageur sur place en 1810. — Sur Le Creusot (crédit de 400 000 F) : F 1 2 507. Nous disposons d'autres données sur la banque Ollivier et Outrequin ; H. SÉE l'avait rencontrée, sans l'identifier avec certitude, dans la correspondance d'Honorat Laine à Bordeaux ( « Le commerce de Bordeaux de 1804 à 1807 », dans Revue d'Histoire Economique, 1933). De leur côté, André et Cottier sont les correspondants des Latune de Crest, étudiés par P. LÉON, La naissance de la grande industrie en Dauphiné, t. II.
page 570 note 4. Ce qui devient, dans l'ouvrage cité (Viennet, p. 117) : « Le Juif Fould faisait des opérations de crédit tout en tenant un dépôt de « cuivres et métaux du Vaucluse « (sic !). Cf. note du ministre de l'Intérieur sur Fould : F 502', et surtout l'avis aux actionnaires inséré dans Le Moniteur en 1808 (24 avril) ; le censeur de la société est le propre censeur de la Banque de France, le Marseillais Martin, fils d'André de Genève.
page 570 note 5. Sur Thézard, F l s 873 et AF IV 1.089, lettre de Mollien à Napoléon, 24 avril 1811 : « Ils fournissaient en détail par cinquante et cent livres à crédit le coton, la laine et les fils à tous les fileurs et tisserands dans la campagne aux environs de Rouen. Ils escomptaient aussi les billets du petit commerce et se chargeaient d'expédier au loin les produits de la fabrique de Rouen. »
page 571 note 1. Schaffendes Basel, p. 284 (notice par A. Muey). Les archives de cette maison sont conservées par elle (bilans depuis 1816 au moins). Les Ehinger s'étaient établis en France au siècle précédent (Luthy, op. cit.). — Sur l'évolution en France, voir la thèse de B. Giixe, Banque et crédit en France sous la monarchie censitaire (1957). A. Chabert, Le mouvement des prix et des revenus de 1798 à 1820, t. II (1949) cite Dubois-Violette de Rouen comme exemple de « banque pure » dès le Premier Empire.
page 571 note 2. P. Leuiixiot, « Rapport au Congrès international des Sciences Historiques » (Rome, 1955), Storia Moderna, p. 294.
page 571 note 3. H. Zehntneb, Uber die Geschâftsbrief-Sammlung des Schweizerischen Wirtschaftsarchivs, Beilage zum 41. Bericht… fur das Jahr 1950 (imprimé), p. 3-4. Sur J. R. Forcart-Weis, C. Burckhardt-sarasin, Schaffendes Basel, p. 134 (moeurs patriarcales, d'après 44 parrainages domestiques), résumant plusieurs articles, notamment dans Der Schweizer Familienforscher, 1953. — Inversement, une famille de négociants juifs parmi les premières rentrées à Bâle après une absence de quatre siècles, les Dreyfus, est tentée par la fabrique avant de choisir la banque en 1862 (et de jouer un certain rôle dans les affaires d'électricité françaises).
page 572 note 1. Liberté pour laquelle un Cristophe Bernoulli avait ardemment combattu sous la Restauration : H. R. Schwabk conte que ses adversaires corporatistes venaient, de nuit, enduire sa porte de sang pris à l'abattoir. Mais, dans le domaine bancaire, les banques privées retardèrent, au contraire, beaucoup plus longtemps qu'ailleurs l'établissement de Comptoirs cantonaux. Un des anciens élèves de l'Institut Philotechnique de Bernoulli, pépinière des Basler Handelsherren passés en revue par E. His (Bâle, 1908), J . J . Speiser, créa une Banque de dépôt et virements et une Banque d'émission, mais on ne nous en donne que la date de fondation (respectivement 1843 et 1845.) Cf. F. Mangold, Die Bank in Basel 1844-1907 (paru pour l'inauguration de la Banque Commerciale) ; un fonds de secours suffit pour traverser la crise de 1848. A Speiser serait due aussi la création du franc suisse en 1850-1852. Les pièces démonétisées prirent à Bâle le train de Strasbourg pour y être refondues sur place, ou envoyées à la Monnaie de Paris. Cf. Martin, C., Actes du Congrès Int. de Numismatique, II (1957), p. 405–410.Google Scholar
page 572 note 2. Une flambée en 1868. La révolte agraire, qui détermina le dédoublement du canton, date de 1832.
page 572 note 3. « Le cliquetis des métiers s'est tu dans les villages, les convois ont cessé de circuler, dans la ville même les fabriques ont fait place à des immeubles de rapport ou des magasins » (H. Bauer). On peut y voir une confirmation du dynamisme bâlois : dans les années 1840, le rubanier Théodore Hoffmann-Merian s'était lancé dans la prospection saline, ancêtre de la « fièvre du pétrole ». — P. 173, critique de la Zentralisierung Wirkung Zurichs.