Published online by Cambridge University Press: 06 September 2021
Sur un point au moins l'accord se sera fait entre B. H. Slicher van Bath et M. Morineau. Qu'il s'agisse de démontrer la « révolution agricole » ou de la nier, chiffres à l'appui, ce sont les rendements, à la semence ou à l'hectare, qui fournissent l'indispensable instrument de mesure de la productivité. Ce qui conduit — l'exemple des Taques d'Onnaing et de Quarouble, pour lesquelles M. Morineau a pu calculer, pendant plus de deux siècles, les rendements à l'hectare, parcelle par parcelle, de tout le terroir dîmé, restant malheureusement isolé — à privilégier les comptabilités d'exploitation. On sait leurs dangers, les difficultés d'interprétation qu'elles peuvent présenter, les limites de leur témoignage.
Ces pages développent un rapport présenté en avril 1971 à la IIIe Semaine d'Études de Prato. Entre-temps, la lecture du manuscrit de la thèse de J. Georgelin sur la Vénétie au XVIIIe siècle (à paraître chez Mouton), amicalement mis à ma disposition par l'auteur, m'a conduit à préciser et à accentuer les conclusions de la seconde partie. L'exemple sicilien développé dans la première avait déjà été étudié dans une communication présentée au Congrès de l'Association française des historiens économistes, en janvier 1969 (« En Sicile : dîmes et comptabilités agricoles », dans Les fluctuations du produit de la dîme, Mouton, 1972, pp. 294-303), et dans Quaderni Storici,1970-14, pp. 416-438, « Rese e profitti agricoli in Sicilia ». Toutes les sources proviennent de YArchivio di Statode Palerme, Case ex-Gesuitiche.