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Réalités monétaires et réalités économiques*

Published online by Cambridge University Press:  11 October 2017

Extract

Les Annales ont récemment publié une étude de M. H.-J. LéGier sur la « Monnaie ecclésiastique de Lyon » . L'annonce de cet article eût certainement réjoui Marc Bloch, comme elle a piqué notre curiosité. Sa lecture l'eût sans doute déçu, si nous en jugeons par nos propres réactions. Les deux signataires de la présente note, d'abord chacun de son côté, puis conjointement, ont entrepris de débrouiller les délicats problèmes de la circulation monétaire et des systèmes de comptes en usage dans la région lyonnaise, du XIIe au XVe siècle. Leur enquête n'est pas close. Mais ils peuvent d'ores et déjà contester la plupart des affirmations contenues dans l'érudit mémoire de M. Légier.

Type
Débats et Combats
Copyright
Copyright © Les Éditions de l’EHESS 1958

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Footnotes

*

Nos collègues, MM. Perroy et Fournial, nous ont envoyé cet article, que leur a suggéré la lecture de l'étude de H.-J. Légier, L'Église et l'économie médiévale, parue dans notre n° 4 de 1957. Notre collaborateur, actuellement professeur à Dakar, n'avait pas sur place la doeumentatian nécessaire pour argumenter à son tour. Nous publierons donc ultérieurement la suite de cet important Débat.

References

page 533 note 1. « L'Eglise et l'économie médiévale. Un exemple : la monnaie ecclésiastique de Lyon et ses vicissitudes », Annales, 1957, n° 4, p. 561-572.

page 533 note 2. Nous ne sachions pas qu'aucun atelier monétaire eût jamais frappé de monnaie décriée, c'est-à-dire retirée de la circulation et démonétisée avant même d'avoir été émise. L’ « empirement » n'est pas le « décri ».

page 534 note 1. Trompé par une erreur de Dieudonné qui confond monnaie de Blois et monnaie de Lyon, M. Légier a modifié ces chiffres (p. S70, n. 10). Cela lui permet d'affirmer qu'en 1350 le denier de Lyon était encore plus faible par rapport au tournois, alors que la parité ci-dessus énoncée n'avait pas varié depuis plus de cent ans.

page 534 note 2. Pour tout ce qui suit, renvoyons à l'étude d'Etienne Fouknial,, « La circulation monétaire en Lyonnais et en Forez au xnie siècle », à paraître dans les Cahiers d'histoire publ. par la Faculté des Lettres de Lyon.

page 535 note 1. Toutes les précisions numériques que donne M. Légier sur le titre des divers deniers lyonnais et leur poids de fin (p. 567-568) sont inexactes, car il s'est trompé sur le poids du marc de Lyon, qu'un ouvrage hongrois lui donne comme étant de 246 grammes, alors que, valant la moitié de 13 onces 5 gros 36 grains (soit 7 884 grains) do la livre de Paris (9 216 grains ou 489,5 grammes), il s'établissait — une simple règle de trois permet de le calculer — à 209 grammes seulement. M. Légier n'a pas connaissance non plus du titre de 1’ « argent-Montpellier » qui entrait dans la frappe des deniers, au moins d'après les baux de 1274 et de 1286. Ce n'est pas le lieu ici de redresser le résultat de ses calculs.

page 535 note 2. En octobre 1250, 10 s. forts vieux lyonnais sont évalués à 15 s. viennois (Chartes du Forez antérieures au XIVe siècle, t. XI, n° 1074).

page 535 note 3. En mai 1264, 40 s. forts neufs lyonnais valent 4 livres viennois (Chartes du Forez…, t. XI, n” 1096).

page 535 note 4. Après 1295, quand la monnaie viennoise subit des mutations différentes de celles de la monnaie de Lyon, il devient nécessaire de préciser s'il s'agit de viennois de Lyon ou de Vienne : « denarios viennenses Imperii… viennenses Lugduni » (M. Villard, La monnaie viennoise, Gap, 1942, p. 148, n. 27) ; « viennensium bonorum Lugdunensium ad signum solis et lune » (Grande Pancarte de Vile-Barbe, t. I, p. 387, suppl. n° 67) ; « bonorum viennensium de Vienna cum capite » [à l'effigie de saint Maurice] (Arch. Rhône, 48 H 1924).

page 536 note 1. Dès 1290, 1 000 1. viennois = 800 I. tournois (Chartes du Forez, t. II, n° 293 ; t. XIII, n” 1209).

page 536 note 2. On aboutit ainsi à des équivalences, compliquées à nos yeux, simples pour les usagers : 12 s. 6 d. forts neufs = 16 s. parisis = 16 s. 8 d. forts vieux = 20 s. tournois = 25 s. viennois.

page 536 note 3. Entre autres, M. Viliakd, La monnaie viennoise, op. cit.

page 536 note 4. Chartes du Forez…, t. IV, n° 486 ; t. IX, n° 904, par. 60.

page 536 note 5. Arch. Rhône, 10G 712, n° 2 ; Cartulaire lyonnais, t. II, p. 510-512.

page 537 note 1. Arch. Rhône, 10G 712, n° 4 ; Cartulaire lyonnais, t. II, p. 520-523.

page 537 note 2. M. Viixabd, op. cit., p. 152, n. 58 ; — Le Laboureur, Masures de VIsle-Barbe, 1.1, p. 573 ; — Arch. Loire, B 1854, f. 78 v° ; B 1906, f. 78 v°. — Une clause du contrat de frappe de 1371 montre la dépendance de la monnaie ecclésiastique envers la monnaie royale : si, au cours du bail, le roi mutait sa monnaie, le fermier serait tenu de faire subir la même mutation à la monnaie de l'archevêque (Arch. Rhône, 10G 713, n° 17). Précaution superflue : la monnaie royale était alors temporairement stabilisée.

page 538 note 1. Bibl. nat., ms. lat. 10.034, f. VII-XXXII.

page 538 note 2. Arch. Rhône, 10G 713, n° 19.

page 538 note 3. Avec le franc d'or comme unité de compte, on maintient comme sous-multiple le « gros de florin». Le franc étant plus lourd que le florin petit poids, on l'évalue à 16 gros, contre 12 pour le florin. Le calcul surestimait légèrement le franc ; mais il courait alors, sous le nom de florins, tant de pièces d'or de faible poids et aloi que les comptables ont pris une moyenne.

page 539 note 1. Wolff, Philippe, Commerces et marchands de Toulouse (vers 1350-cers 1450), Paris, Pion, 1954, p. 303354.Google Scholar

page 539 note 2. Sur le chômage des ateliers monétaires par manque de billon, voir les documents rassemblés par de Saulcy, Rec. de documents relatifs à l'histoire des monnaies… (documents inédits), t. I.

page 539 note 3. Les études récentes concernent surtout la frappe de l'or : H. VAN Werveke, Currency manipulations in the Middle Ages : the case of Louis de Maie, Count of Flandcrs, dans Transactions of the Royal Historical Society, 4e série, t. XXXI (1949), p. 115- 127 ; — M. Rey, Les émissions d'écus à la couronne de l'Hôtel des Monnaies de Paris..- (1385-1413), dans Mélanges Louis Halphen (Paris, 1951), p. 595-603 ; — du même, « Le Z1B 305 (Deuxième partie), étude d'histoire monétaire en France au début du xve siècle », Annales littéraires de l'Université de Besançon, t. I (1954), p. 27-52.