Published online by Cambridge University Press: 26 July 2017
L'étude et les documents qui sont présentés ici sont extraits d'un ouvrage consacré à la construction de la grande mosquée Süleymaniyé au xvie siècle S'appuyant tout aussi bien sur l'analyse des registres de comptabilité qui ont été établis à l'occasion de la construction de cet édifice, sur le livre des dépenses du Palais, que sur les matériaux habituellement utilisés pour une analyse de ce genre, cet ouvrage cherche à insérer l'histoire d'une construction dans son cadre financier, économique ou social. De cette façon on donne un nouvel éclairage à l'étude des moyens techniques comme à celle des conditions matérielles de la construction, ce qui permet de résoudre certains problèmes relatifs aux origines de l'architecture monumentale en Turquie, aux influences étrangères qu'elles a pu subir, etc.
1. A paraître dans les publications de la Direction Générale des Wakfs en Turquie.
1. Pour la répartition des journées de travail dans l'échelle des salaires concernant les différentes catégories professionnelles, voir tableau n° 4.
1. Entre les maçons et les tailleurs de pierre il y a parfois des interférences : par exemple les mêmes hommes qui ont travaillé longtemps comme maçons passent, surtout en hiver, dans les rangs des tailleurs de pierre et figurent ainsi deux fois sur nos listes. Il fallait tenir compte de cette double inscription quand il s'agissait du nombre total des ouvriers libres recensés, et de leur répartition confessionnelle (musulmans et chrétiens). Par des recherches minutieuses, nous avons ainsi pu établir que, sur les 287 maçons musulmans, 140 avaient aussi travaillé comme tailleurs de pierre ; sur ces 140, 55 sont inscrits sans indications de pays d'origine, 39 viennent de quartiers d'Istanbul, 16 des provinces de Roumélie et des Iles de la Mer Egée, 13 des provinces anatoliennes. D'autre part, sur les 44 tailleurs de pierre chrétiens, 43 travaillaient également surtout comme maçons. Sur ces 43,19 sont inscrits sans indication de pays d'origine, 17 viennent des quartiers d'Istanbul, 4 de Roumélie et des Iles, 3 des provinces anatoliennes. Malgré leur nombre très élevé, les ouvriers sans qualification et les portefaix n'ont pas été pris en considération. Pas davantage les Acemi oglanlari (les cadets des janissaires) et les esclaves, étant donné que leurs noms et la mention de leurs pays d'origine ne figurent pas sur nos registres.