Published online by Cambridge University Press: 26 July 2017
Les petits Français allaient à l'école avant Jules Ferry. Et nous ne le savions pas ! Remercions Clio : trois chercheurs viennent de combler cette lacune, en utilisant des milliers de chiffres rassemblés au XIXe siècle sur l'enseignement primaire.
Émerveillés eux-mêmes par cet exploit, les auteurs signalent à plusieurs reprises l'originalité de leur démarche et la nouveauté de leurs conclusions. Et, pour convaincre les plus sceptiques, R. Grew, P. J. Harrigan et J. B. Whitney n'hésitent pas à montrer du doigt l'historiographie traditionnelle, coupable de négliger les statistiques au profit des lois scolaires. Après G. Compayré, A. Léaud, E. Glay et M. Gontard, P. Gerbod, A. Prost et F. Mayeur, entre autres, illustreraient aujourd'hui cette tradition (p. 126, notes 24 et 25). Curieux amalgame ! Et, plus encore, curieuses filiations… Il ne s'agit pas de nier les limites de l'historiographie classique, mais peut-on réduire la contribution des trois derniers auteurs cités à une histoire politique du système scolaire ? Et pourquoi mentionner seulement, à l'appui de cette thèse, leurs travaux les plus mineurs ?
R. Grew, P. J. Harrigan, and J. B. Whitney have, based on their use of 19th century statistics, proposed a radical change in our understanding of primary education. They ignore, however, the way these statistics were done, and do not take into account the changes in the ratio of pupils to overall population, changes which make diachronic studies suspect. In 1860, for example, after an important reform of schooling statistics, inspectors pointed out that it was impossible to make comparisons with previous years. The aforementioned authors do not always indicate their calculation methods nor the sources for their figures. How much importance should we then attach to their conclusions, certain of which are quite interesting? How valuable are their diachronic comparisons of schooling percentages given that the categories of enrolled pupils changea from one period to the next. How can we distinguish the results based on reliable information and figures from those which are not? The historian is able to correctly interpret schooling statistics by questioning his sources and by trying to establish coherent figures. He can, in this way, offer interpretations which contradict the Falloux and Duruy laws.
A propos de l'article de R. Grew, P. J. Harrigan, J. B. Whitney, « La scolarisation en France, 1829-1906 », Annales ESC, n° 1, 1984.
1. Dans un autre article, les auteurs signalent les négligences des inspecteurs, et — sans précision — les interprétations ou les significations différentes des questions posées. Ils concluent cependant à la validité des données recueillies, surtout si l'analyse reste générale (R. Grew, P. J. Harrigan, J. B. Whitney, « The Availability of Schooling in xixth Century France », Journal of Interdisciplinary History, 1983, XIV-1, pp. 28-29.
2. Statut du 25 avril 1834 (B.U. — Bulletin universitaire — pp. 535-537).
3. Cire, du 2 nov. 1859 (Circulaires et instructions relatives à l'Instruction publique, 1802- 1900, Paris, Delalain, t. V, p. 305).
4. Rapport de l'inspecteur Rapet sur les premier et second arrondissements de Paris en 1859 (Arch. nat., F. 17 9345, p. 14 — document aimablement communiqué par P. Bousquet).
5. Cire, op. cit. n. 3. Les maîtres sont ensuite invités à tenir un registre d'appel (Arrêté du 17 avril 1866, Recueil des lois et actes du ministère de l'Instruction publique, 1848-1891, Paris, Delalain, p. 285).
6. Rapport, op.cit. n. 4, p. 13.
7. Sur les enquêtes républicaines, voir Luc, J.-N., La statistique de l'enseignement primaire aux XIXe et XXe siècles. Politique et mode d'emploi, Paris, Economica-Inrp, 1985, p. 137.Google Scholar
8. Ordonnances du 29 février 1816 ( Gréard, O., La législation de l'Instruction primaire, Paris, Delalain, t. 1, p. 240 Google Scholar), du 21 avril 1828 (B.U., p. 22), loi du 28 juin 1833, art. 17, 18, 23 (B.U., p. 230 et p. 232).
9. Voir la correspondance relative aux enquêtes organisées entre 1808 et 1835 (Arch. nat., F. 17 10368-10394).
10. Cire, des 5 sept. 1837 (B.U., p. 105), 9 août 1838 (B.U., p. 340), 10 sept. 1855 (B.A. — Bulletin administratif— p. 246), 30 déc. 1859 (Cire, op. cit., t. V, p. 325).
11. Rapport du5 nov. 1831 (Cire, t. II,p. 46), Dictionnaire de pédagogie et d'instruction primaire, Paris, Hachette, 1887, t. II, p. 2 817, tableau n° 1, note 2, et cire, du 5 sept. 1837 (B.U., p. 101).
12. Cire, du 12 janv. 1844 (Cire, op. cit., t. III, p. 213), du 30 déc. 1859, op. cit., et du 6 avril 1861 (B.A., p. 56).
13. Cire, op. cit., du 6 avril 1861 et du 6 fév. 1862 (B.A., p. 22).
14. Dayen, D., L'enseignement primaire dans la Creuse, 1833-1914, Clermont-Ferrand, Faculté des Lettres, 1984, p. 49 Google Scholar (un des très rares ouvrages qui font allusion aux métamorphoses et aux limites des statistiques, pp. 48-52).
15. Statistique comparée de l'enseignement primaire, 1829-1877, Paris, Imprimerie nationale, 1880, p. il.
16. Mais les statistiques quinquennales indiquent le nombre d'élèves de 6 à 13 ans dans l'enseignement secondaire, entre autres dans les petites classes.
17. Dans leur autre article, les auteurs signalent ce phénomène, mais ils ne précisent pas davantage les variations du territoire institutionnel de l'enquête (” The Availability… », op. cit., note 1).
18. Statistique comparée, op. cit., pp. XXi-XXIII.
19. Ce département réunit le Comté de Nice et l'arrondissement de Grasse, détaché du Var. En 1861, son apport réel représente 60 % de la population départementale. On utilisera le même taux pour estimer les nombres d'écoles et d'élèves supplémentaires.
20. Nombre d'élèves en 1850 : 3 322 423 (effectif d'hiver traditionnellement utilisé pour les études diachroniques) ; nombre d'élèves en 1863 dans le même territoire : 4 336 368 (chiffres bruts) moins 85 847 (élèves de la Savoie, de la Haute-Savoie et de l'ancienne partie étrangère des Alpes-Maritimes), ce qui donne 4 250 521 (Statistique comparée, op. cit., p. 79)..
21. Pour les besoins de la comparaison, on élimine aux deux dates l'apport de l'Alsace-Lorraine. Nombre d'écoles en 1866 : 70 671 (A) et, dans la France — A.L. = 66 087 (B) ; nombre d'écoles pendant l'année civile 1877 (afin d'harmoniser totalement les données, on utilise ce chiffre de préférence à celui de l'année scolaire 1876-1877 (C) : 71 547 = 72 190 (D) et, dans la France moins la Meurthe-et-Moselle et Belfort (E) = 70 962 (effectif estimé à 98,3 % du précédent — disponible seulement au niveau national — d'après la proportion constatée sur l'année scolaire). Croissance constatée avec les chiffres bruts (A et C) : + 1,2 %, et avec les chiffres rapportés à un territoire comparable (B et E) = + 7,4 %. Inscrits en 1866 : 4 515 967 (F) et, dans la France moins A.L. : 4 203 016 (G). Inscrits en 1876-1877 : 4 716 935 (H) et, dans la France moins le reste de A.L. : 4 650 637 (I). Croissance constatée avec des chiffres bruts (F et H) : + 4,4 % et, avec des chiffres partiellement corrigés — au regard du territoire (G et I) : + 10,6 Vo. On peut aussi raisonner sur des chiffres homogènes au regard du territoire, en estimant le nombre d'écoles et d'élèves dans la France d'après 1871 y compris dans l'ensemble A.L. En constatant que les effectifs d'élèves en A.L. représentent, en 1866 ou 1868-1869, environ 6,8 % du total national et, en 1872 ou 1876-1877, 1,4 “7o, on évalue à 5,4 % la perte enregistrée en 1871. On peut alors considérer que les 4 716 935 inscrits en 1876-1877 représentent les 84,6 centièmes de la population scolaire dans les frontières d'avant 1871, et comparer ce nouveau chiffre (4 986 189) au résultat brut de 1866 (F). La différence est de + 10,4 °/o. Comme la proportion des élèves d'A.L. dans l'ensemble national aurait légèrement diminué dans les années 1870-1880, la véritable croissance corrigée est un peu moins forte. (Exposé général… au 1er janvier 1867, Paris, Imprimerie impériale, 1867, pp. 37-39, Statistique comparée, op. cit., p. Lvn, 11 et 79.)
22. Témoignages d'inspecteurs qui évoquent, dans les rapports relatifs à l'année 1859, les anciens modes de calcul de l'effectif d'hiver (Arch. nat., F. 17 10362).
23. Constat fait par le ministère dans la circulaire du 30 déc. 1859, op. cit.
24. Circulaire du 30 déc. 1859, op. cit., et, sur le retour éphémère à l'année scolaire en 1868- 1869, cire, du 7 août 1868 (Cire, op. cit., t. VI, p. 605). Les inspecteurs accueillent mal la réforme de 1868, car ils doivent toujours dresser une statistique de l'année civile à l'attention du Conseil général. Plusieurs d'entre eux ont vraisemblablement attribué à l'année 1868-1869 certains résultats de l'année 1868 (Arch. nat., F.17 10 363).
25. Rapports sur les écoles des arrondissements de Boulogne et d'Arras en 1859 (Arch. nat., F. 17 10362). 26. De son côté, l'année scolaire qui s'achève prend en compte les rares inscrits au cours du trimestre d'automne qui ont quitté définitivement l'école avant le 31 décembre et les doubles comptes enregistrés avant la même date.
27. Cire, du 31 août 1876 (Cire, op. cit., t. VII, p. 600), Statistique de l'enseignement primaire, 1876-1877, Paris, Imprimerie nationale, 1878, pp. xvm-xix. Comme plusieurs établissements privés et certains inspecteurs continuent de déclarer le nombre d'inscrits pendant l'année civile, le total obtenu au niveau national pour 1875-1876 est supérieur — de 100 000 élèves environ — à celui de l'année suivante qui se rapporte, dans une plus forte proportion, à l'année scolaire.
28. Statistique… 1876-1877, op. cit., pp. 92-93 ; Statistique comparée…, op. cit., p. cxrv.
29. Rapport sur les écoles primaires en 1859, op. cit.
30. Statistique… 1896-1897, op. cit., p. XCVII, Statistique 1906-1907, op. cit., p. xcix.
31. Rapport, op. cit., p. 15.
32. Statistique… 1881-1882, op. cit., p. LXXXII.
33. Sur ces questions, voir J.-N. Luc, La statistique de l'enseignement primaire…, op. cit., pp. 120, 140-142.
34. En 1866, 27 % des inscrits ont moins de 7 ans (et non 6 ans) ou plus de 13 ans (Exposé général, op. cit., pp. 57 et 68) ; en 1886-1887, les moins de 6 ans et les plus de 13 ans représentent 19,5 % (et non 18 %) des inscrits (Statistique… 1886-1887, op. cit., pp. 168, 204-205).
35. Effectifs disponibles sur la population estivale : de 1829 à 1850, un nombre correspondant, selon les lieux, aux inscrits ou aux présents pendant un ou plusieurs mois ; en 1863 : une population estimée par les auteurs selon un procédé grossier ; en 1876-1877 : une population non identifiée (voir infrà) ; en 1881-1882 : le pourcentage des inscrits en juin par rapport au total annuel ; de1886-1887 à 1906-1907 (sauf 1891-1892) : les nombres d'inscrits et de présents à un jour donné de juin ; en 1891-1892 : le nombre de présents seulement (sources : voir note suivante).
36. C'est ce qui ressort de la consultation de la Statistique comparée…, op. cit., p. CL et tableau XXX, pp. 120-123 (nous ne comprenons pas la supériorité des pourcentages cités jusqu'en 1850 ni les explications des auteurs, car les chiffres des p. CL et 120-123 sont les mêmes ; pour l'année 1876-1877, voir infra) et des volumes quinquennaux de la statistique : 1881-1882, p. 187 ; 1886-1887, p. 193 ; 1891-1892, p. 181 ; 1896-1897, p. 189 ; 1901-1906, p. 195 ; 1906-1907, p. 195 (certains pourcentages de la note 34 sont très arrondis). Les auteurs signalent, p. 129 et n. 33, le nouveau mode d'évaluation de la population estivale après 1886 (les inscrits pendant un jour), mais cette information ne justifie pas l'introduction, dans une série qui compare deux populations saisonnières, du pourcentage des présents un jour de juin par rapport au total de l'année.
37. Avant 1850, nous l'avons vu, les populations saisonnières correspondent à des catégories hétérogènes (et les rapports publiés ne parlent jamais de présents). Le même tableau attribue à l'année 1876-1877, 4 716 915 « présents en hiver » (en fait, c'est le nombre d'inscrits pendant toute l'année, Statistique… 1876-1877, op. cit., p. 108) et —sans explication— 3 745 823 « présents en été » (peut-être un nombre moyen de « présences effectives » en juin, établi selon le procédé imaginé par la commission Levasseur en 1876).
38. Tout mois commencé équivaut à une présence mensuelle. De plus, un enfant qui fréquente l'école pendant 5 ans est inscrit six fois sur le registre. La première fois pour 3 mois seulement, la dernière pour 8 mois, quand bien même il aurait été constamment présent (Statistique… 1863, op. cit., tableaux, p. 4).
39. Statistique… 1886-1887, op. cit., pp. LXXXVII-LXXXVIU, 240-243.
40. Gavoille, J., L'école publique dans le département du Doubs (1870-1914), Paris, Les Belles Lettres, 1981, pp. 62–64.Google Scholar
41. Chiffres cités dans M. Leblond, « La scolarisation dans le département du Nord au XIXe siècle », Revue du Nord, juil.-sept. 1970, p. 389.
42. Rapports déjà cités (Arch. nat., F. 17 9345 et 10 362). Les écarts seraient plus réduits dans des circonscriptions rurales où les élèves se déplacent moins en cours d'année.
43. Inscrits en 1877 : 4 918 890, dont 3 984 300 dans les écoles publiques (effectif estimé à 81 % du précédent d'après la proportion constatée sur l'année scolaire 1876-1877) ; inscrits en janvier dans les écoles publiques : 3 436 541, soit 86,6 % du total de l'année civile 1877 : 3 984 300 (Statistique comparée, op. cit., p. cxrv ; Statistique… 1876-1877, op. cit., pp. 92-108).
44. Au cours de l'hiver, toutes les écoles n'enregistrent pas leur maximum d'élèves pendant le même mois. Si la population hivernale disponible avant 1859 correspond à la somme de tous ces maxima, elle est supérieure au maximum national de janvier, qui prend seulement en compte une majorité d'entre eux. En revanche, notre population témoin est celle des inscrits alors que l'effectif d'hiver avant 1859 se rapporte aussi à des catégories moins nombreuses (les présents ou les « ayant fréquenté »). Enfin, l'évolution séculaire du degré de mobilité des élèves, des flux de population scolarisable et de l'ampleur de la scolarisation modifie le rapport de la population hivernale au total de l'année. Sur ces réserves, voir une analyse plus détaillée dans J.-N. Luc, La statistique de l'enseignement primaire…, op. cit., pp. 125-131.
45. Effectif d'hiver en 1850 : 3 322 423 (A) ; inscrits en 1863 : 4 336 368 (B) ou, dans les frontières de 1850 : 4 250 521 (voir n. 20) ; effectif d'hiver (estimé à 86,3 % du précédent d'après la proportion constatée en 1877) dans les frontières de 1850 : 3 668 199 (C). Croissance déduite des chiffres bruts (A et B) : 30,5 %, et des chiffres correspondant à des territoires identiques et à des populations voisines : + 10,4 %. Si les imperfections de la statistique de 1850 ont exagéré la réduction du nombre d'élèves consécutive à la crise de la fin des années 1840 et aux événements de 1848 et 1849, l'effectif (A) est sous-estimé. En revanche, s'il est surestimé, la croissance ultérieurement constatée — avec n'importe quel taux de réduction — est inférieure à la réalité.
46. Ces taux et les précédents sont calculés avec les effectifs par sexe publiés dans les rapports de la première moitié du XIXe siècle puis uniformisés, selon le procédé habituel, avec des taux de réduction de 86,7 % pour les garçons et de 85,6 % pour les filles (taux constatés, en 1877, sur les effectifs annuels des écoles publiques estimés à partir des proportions de l'année 1876-1877). La forte croissance des garçons scolarisés entre 1843 et 1846 (+ 20 7o contre 0,1 % pour les filles) est peut-être le résultat d'un recensement erroné des élèves de cette dernière année. Si c'est le cas, letaux de croissance calculé entre 1837 et 1846 est surestimé, et le ralentissement constaté au début du Second Empire, moins important.
47. Pour inaugurer la série annoncée par la circulaire, déjà citée, du 7 août 1868, le ministère prépare la publication de la statistique de 1868-1869. Les épreuves sont prêtes le 31 août 1870, mais les événements politiques empêchent l'impression (Arch. nat., F. 17 10360 — un carton regroupé avec une dizaine d'autres dans l'État sommaire sous la rubrique « Documents statistiques divers, 1844-1919 »).
48. Statistique… 1863, op. cit., p. 287, 291 ; Exposé… au 1er janvier 1867, op. cit., p. 37, 39 et 57 ; Statistique inédite de 1868-1869, p. 23 (Arch. nat., F.17 10360), Statistique… 1876-1877, op. cit., pp. 37, 109.
49. Statistique… 1876-1877, op. cit., p. 109 ; Statistique comparée…, op. cit., p. cxrv. La diminution est sans doute un peu plus forte, car l'effectif attribué à l'année scolaire 1876-1877 est gonflé par certaines statistiques locales relatives à l'année civile (Ibid., pp. cxm et CXXVIII).
50. Inscrits en 1866 : 4 515 967 (A) et en 1868-1869 : 4 667 703 (B). Nombre d'inscrits en 1869 (estimé en considérant que l'effectif de l'année scolaire représente 96 % de celui de l'année civile) : 4 862 190 (C). Croissance annuelle constatée entre les chiffres bruts (A et B) = 1,1 °?o et, entre les chiffres uniformisés (A et C) = 2,5 %. D'après la statistique inédite de 1868-1869, déjà citée, 2 318 écoles de filles et 1 003 écoles de hameau ont été créées en application de la loi Duruy entre le 1er janvier 1868 et le 1” mai 1870 (p. 57). En 1868-1869, la France compte 72 296 écoles (op. cit., p. 17), en 1872, dans un territoire rétréci, 70 179 écoles et 4 722 754 inscrits (Statistique… 1872, op. cit., p. 19 et p. 33, mais l'enquête est douteuse) ; en 1877 : 72 190 écoles (soit + 2 011, un chiffre inférieur à celui des créations de la fin du Second Empire) et 4 918 890 inscrits (Statistique comparée…, op. cit., p. LVII et p. cxrv).
51. Voir note 21 le procédé utilisé pour comparer des données homogènes. Le nombre d'écoles de filles en 1877 est estimé à 100,9 % de celui de l'année scolaire d'après la proportion constatée sur les chiffres globaux : 71 457 écoles en 1876-1877 et 72 190 en 1877 (Statistique comparée…, op. cit., p. LVII).
52. Inscrits en 1866 : 4 515 967 (A), en 1876-1877 : 4 716 935 (B), en 1877 : 4 918 890 ou, dans les frontières d'avant 1871 (D) : 5 199 672 (voir dans la note 21 notre méthode d'estimation). Croissance déduite des chiffres bruts (A et B) = + 4,4 % et, de données correspondant à des territoires et des populations identiques (A et D) = + 15,1 %. Pour apprécier l'évolution du nombre de filles scolarisées, on estime cette population — en 1877 — à 49,1 % du total des 5 199 672 inscrits d'après la proportion constatée sur les données de l'année scolaire — les seules qui mentionnent la répartition par sexe (sources déjà citées). Comme le nombre d'enfants scolarisables n'a pas augmenté en 1876-1877 par rapport à 1866, les taux de scolarisation progressent davantage que les données brutes le suggèrent.
53. Voir la note 27.
54. Statistique… 1863, op. cit., p. 320 ; Statistiques… 1876-1877, op. cit., pp.124-125.
55. Statistique… 1876-1877, op. cit., p. 113.
56. Même à ces dates favorables, les inscriptions successives à l'école peuvent fausser les résultats. Des enfants scolarisés à Pâques 1882, après avoir eu 6 ans depuis le 1er janvier, sont enregistrés par l'instituteur avec les élèves de 6 à 7 ans et par le recensement de décembre 1881 avec la génération de 5 à 6 ans (Statistique… 1881-1882, op. cit., p. LXXX).
57. Statistique… 1876-1877, op. cit., p. 119 ; Statistique… 1881-1882, op. cit., p. LXXXIV ; Statistique… 1896-1897, op. cit., note de la p. cvn.
58. Statistique comparée, op. cit., pp. CXIX-CXX.
59. Statistique de la France, Paris, Imprimerie Royale, 1837, 544 p. et ibid., 1855, 441 p.
60. La commission Levasseur a fait estimer le nombre de garçons de 5 à 15 ans en 1821 (Statistique comparée, op. cit., p. m ) .
61. Statistique… 1863, op. cit., p. 320 (et en ajoutant aux élèves de 7-13 ans les 150 000 enfants scolarisés ailleurs selon les estimations de V. Duruy pour 1865 (Situation… 1865, op. cit., p. 48) ; Exposé… au 1er janvier 1867, op. cit., p. 22 et p. 68.
62. Statistique… 1881-1882, op. cit., p. 5 et p. 199 ; ibid., 1901-1902, op. cit., p. 207 (population scolarisable, voir Statistique… 1906-1907, op. cit., p. 5).
63. Gontard, M., L'enseignement primaire en France de la Révolution à la loi Guizot, Paris, Les Belles Lettres, 1959, pp. 440–442;Google Scholar Prost, A., Histoire de l'enseignement en France, Paris, Colin, A., 1968, pp. 97–102 et p. 105 ;Google Scholar Chevallier, P. (sous la direction de), La scolarisation en France depuis un siècle, Paris, Mouton, 1974, pp. 33–34;Google Scholar Furet, F. et Ozouf, J., Lire et écrire, Paris, Éditions de Minuit, 1986, t. 1, pp. 172–175, 276, 285 ;Google Scholar Mayeur, F., Histoire générale de l'enseignement et de l'éducation en France, Paris, Nouvelle Librairie de France, 1981, t. III, p. 17 et pp. 369-371.Google Scholar