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Le « lundi des Trépassés ». Création, diffusion et réception d'un rituel

Published online by Cambridge University Press:  26 July 2017

Marie Anne Polo de Beaulieu*
Affiliation:
CRH-EHESS

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Si, au Moyen Age, la transmission de la foi passe par des canaux très divers : traités, images, sermons, mystères, objets de la vie quotidienne, etc., elle passe également par le contrôle du temps et de l'espace des hommes et des femmes, laïques ou religieux. la vie du chrétien est en effet étroitement encadrée par le calendrier liturgique, qui scande l'année, voire la semaine, et détermine les jours chômés, les périodes déjeune et d'abstinence sexuelle, les fêtes et les jours propices aux relations entre les vivants et les morts.

Summary

Summary

The enigmatic idiom “Lundi des Trépassés ” points several rituals of commémoration of all the Deads every monday of the year. Usually it consists of a mass and a ceremony in the cemetery. The first mentions are exclusively monastic, and this ritual is diffused in the secular church during the 13th century. How the church managed to justify and diffuse this liturgical innovation? In order to answer this question, we have investigated not only liturgical sources but also narrative ones. In fact only the narratives sources allow to replace this ritual inside a group of belief s about the Soul's weekly rest. This coherency explains the long-lasting success of that ceremony aiming to control the relations between the dead and the living.

Type
Transmettre la Foi au Moyen Age
Copyright
Copyright © Les Éditions de l’EHESS 1998

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References

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2. Je me réserve de Presenter un panorama plus complet dans un ouvrage en préparation, reposant sur un dépouillement plus systématique des sources liturgiques et théologiques.

3. Sur la commémoration générale des défunts, beaucoup étudiée ces dernières années, citons entre autres les travaux de l'école de Munster (J. Wollash, K. Schmid) ; et ceux de O. G. Oexle pour l'Allemagne et de J.-L. Lemaître, D. Iogna-Prat et M. Lauwers pour la France.

4. Voir la synthèse de Lemaître, J.-L. dans Mourir à Saint-Martial. La commémoration des défunts, les obituaires à Saint-Martial de Limoges du XIe au XIIe siècle, Paris, Éditions de Boccard, 1989, chap. I : La commémoration des défunts.Google Scholar

5. Cet usage liturgique des tables d'autel ne fait pas l'unanimité des spécialistes, voir J.-L. Lemaître, ibid., pp. 33-34.

6. M. Lauwers note que les nécrologes restent avant tout le « Mémorial des frères », dans son mémoire de Dea, La mémoire des ancêtres, Ehess, 1988, p. 153, voir J.-L. Lemaître, ibid., p. 34, qui souligne les difficultés posées par la lecture de listes de plus en plus longues : le premier nécrologe de saint Martial compte 7 493 noms, et le second : 11 414 ! (ibid., p. 503).

7. Pour les moines et les chanoines une commémoration des morts se met en place dès la fin du 8e siècle à l'office de prime au chapitre. On y lit un extrait de la Règle, une liste de saints et de défunts dont les noms sont inscrits dans le « Livre du chapitre ». Voir M. Huglo, «L'office de prime au chapitre», dans L'Eglise et la mémoire des morts dans la France médiévale, table ronde du CNRS, 16 juin 1982, Études augustiniennes, 1986, pp. 11-16. A Saint-Martial on a conservé les premier et second livres du chapitre comprenant 296 actes de confraternité avec des séculiers et des laïcs (J.-L. Lemaître, ibid., chap. II : La commemoration des défunts à prime et le livre du chapitre, pp. 61-85).

8. Dans le De cura pro mortuis gerenda, [éd. J. Zycha, Corpus Scriptor. Eccles. Latin., 1900] rédigé vers 421-422, Augustin compare l'Église commémorant tous ses fidèles défunts à une « pieuse mère », De cura, IV, 6, p. 631. Cet ouvrage est un des fondements de la liturgie lunéraire médiévale.

9. Peut-être pour conserver le caractère pascal du dimanche et éviter à la foule des fidèles la lecture fastidieuse des listes de noms ?

10. J.-L. Lemaître, ibid., pp. 30-31.

11. De officiis ecclesiasticis de Jean D'avranches, ab. Delamare éd., Paris, 1923, p. CXI.

12. Ibid., p. Çxliii. Déjà signalé par Amalaire et Alcuin : c'est un office à 9 psaumes et 9 leçons, voir PALAZZO, É, Histoire des livres liturgiques. Le Moyen Age. Des origines au XIIIesiècle, Paris, 1993, p. 19.Google Scholar

13. L'attribution de la fête du 2 novembre à Odilon de Cluny revient au chroniqueur Raoul Glaber et au moine Jotsald repris par Pierre Damien, voir H. LECLERCQ, art. « Mort », Dictionnaire d'archéologie chrétienne et de liturgie, t. 12, lre partie, 1935, col. 15-52, et spécialement VII. La fête des morts, col. 34-38. Cette fête est considérée comme universelle dans les sommes liturgiques de Jean Beleth, Sicard de Crémone puis Durand de Mende au 13e siècle.

14. Iogna-prat, D., « Les morts dans la comptabilité céleste des clunisiens de l'an mil », dans Religion et culture autour de l'an mil. Royaume capétien et Lotharingie, Paris, Éditions Picard, 1990, pp. 5569.Google Scholar

15. Dom Hourlier, Saint Odilon, abbé de Cluny, Louvain, Publications de l'Université de Louvain, 1964, Bibliothèque de la Revue d'Histoire ecclésiastique, 40: liste des abbayes dépendant de Cluny sous Odilon, pp. 210-212.

16. Dom Hourlier, op. cit., p. 126.

17. Ex chronico Turonensi, Bouquet éd., Recueil des historiens des Gaules et de la France, Paris, 1760-1767, L. Delisle, rééd., t. 10 (1874), p. 282D (année 1002). Cette chronique anonyme va des origines à 1226, éditée par E. Martène.

18. Epistola Burchardi []. Mabillon éd., Éloge historique d'Odilon, Pat. lat., 142, col. 878c- 879B], cette lettre placée dans le manuscrit Paris, BNF, lat. 5296C, f. 97 est un ajout d'une main de la fin du 12e siècle ou du début du 13e siècle placé à la suite de la Vita Odilonis (BHL 6281), cité par Iogna-Prat, D., «Des morts très spéciaux aux morts ordinaires: la pastorale funéraire clunisienne (XIe-XIIe siècles) », Médiévales, 31, automne 1996, pp. 7991 (voir p. 80, n. 5).CrossRefGoogle Scholar

19. Liber Tramitis aevi Odilonis abbatis, P. Dinter éd., Corpus consuetudinum monasticarum, t. 10, 1980.

20. J. Becquet, « Services post-funéraires dans les monastères limousins », dans L'Église et la mémoire des morts…, op. cit., pp. 19-22, surtout p. 20.

21. On retrouve les fèves dans de nombreux repas à connotation funéraire, voir Chiffoleau, J., la comptabilité de l'Au-delà, 1320-1480, Rome, École française de Rome, 1980, pp. 145146 ;Google Scholar Gaignebet, C., C., Florentin, Le carnaval, Paris, Éditions Payot, 1974, pp. 1416 Google Scholar ; Schmitt, J.-C., Les revenants. Les vivants et les morts dans la société médiévale, Paris, Gallimard, 1994, pp. 26 et 170.Google Scholar

22. Lauwers, M., La mémoire des ancêtres, le souci des morts (ancien diocèse de Liège, Xe-XIIe siècles), thèse Ehess, Paris, 1992, t. 2, p. 547.Google Scholar

23. Martin, G., Ordinaire de l'abbaye d'Airvault, Archives historiques du Poitou, XL, Poitiers, 1911, pp. 350351.Google Scholar Cette modeste abbaye fut fondée en 990, l'évêque de Poitiers la soumet en 1096 à la règle de saint Augustin. Pour l'éditeur, bien que le manuscrit date du 15e siècle (Paris, BNF, lat. 983, ff. 14-85), il décrit les coutumes et usages liturgiques de 1096, « à quelques détails près » (p. II). En liturgie la notion de « détail » n'existe pas, des variations qui peuvent paraître infimes recouvrent des évolutions importantes et mettent en relief des jeux d'influence et de contamination entre coutumiers et entre ordinaires.

24. Toutes ces réflexions ont été développées par D. Iogna-Prat, É. Palazzo, P. Davril, L. Donnât à la journée de la Société Mabillon, 7 octobre 1994, Orléans, Les instruments de travail dans le domaine de l'histoire monastique et canoniale du Moyen Age, à paraître dans la collection L'Atelier du Médiéviste, Brepols, s. d. A. Vauchez ; voir aussi L. Donnât, « Les coutumiers monastiques : une nouvelle entreprise et un territoire nouveau », Revue Mabillon, nouvelle série, 3, t. 64, 1992, pp. 5-22.

25. M. Lauwers, La mémoire des ancêtres…, op. cit., t. 2, pp. 546-547 : En 1133 : lors de la fondation d'une paroisse à saint Trond la célébration d'une messe hebdomadaire pour les morts le lundi est explicitement prévue. Au chapitre de Saint-Pierre au Château en 1198 un acte du comte de Namur prévoit un système de messes votives hebdomadaires avec une messe pour les défunts le lundi. Compte rendu de la thèse de M. Lauwers, par D. Iogna-Prat, Revue Mabillon, n. s., 1992, pp. 244-249.

26. J. Avril, « La paroisse médiévale et la prière pour les morts », dans L'Église et la mémoire des morts…, op. cit., pp. 59-60. On trouvera également de nombreuses références plutôt centrées sur les pays germaniques dans Merk, J., Die messliturgische Totenerinnerung in der rômischen Kirche, Stuttgart, 1926, pp. 8385,Google Scholar avec notamment une mention d'un lundi hebdomadaire à l'église Saint-Gervais de Paris en 1305.

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29. Nous remercions S. Tugwell O. P. de nous avoir communiqué sa transcription de la Materia praedicabilis de Humbert de Romans sur la feria secunda, encore inédite.

30. N. Morard, « La confrérie du Saint-Esprit à Fribourg à la fin du Moyen Age (XIVe- XVe siècles) », dans Le mouvement confraternel au Moyen Age, France, Suisse, Italie, École française de Rome, Rome, « EFR-97 », 1987, pp. 275-296 (p. 294) : vers 1480 on dénombre 300 pauvres, vers 1550 plus de 500 !

31. Vincent, C., Des charités bien ordonnées: les confréries normandes XIIe-début XVIe siècles, Paris, 1988, p. 127, tabl. n° 5 ;Google Scholar id., « La confrérie comme élément de Christianisation », dans Christianisation et déchristianisation, Angers, Presses Universitaires d'Angers, Publications du Centre de recherches d'histoire religieuse et d'histoire des idées, 9, 1986, pp. 79-89 (p. 93).

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33. Lauwers, M., La mémoire des ancêtres, le souci des morts : morts, rites et société au Moyen Age (ancien diocèse de Liège, Xle-XIIIe siècles), Paris, Beauchesne, 1997, pp. 378380.Google Scholar

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36. M. Lauwers, « Le “ sépulcre des pères ” et les “ ancêtres ”. Notes sur le culte des défunts à l'âge seigneurial», Médiévales, 31, automne 1996, pp. 67-78 ; il cite (p. 74) Dunbabin, J., « The Maccabees as Exemplars in the Tenth and Éleventh Centuries », dans Walsh, K., Wood, D. (éds), The Bible in the Médiéval World. Essays in Memory of B. Smalley, Oxford, 1985, pp. 3141.Google Scholar

37. On regrette que F. C. Tubach, dans son Index exemplorum, Helsinki, 1969 ait omis toute mention liturgique et calendaire.

38. A. Michel, art. « Mitigation des peines de la vie future », Dictionnaire de théologie catholique, t. 10, 2e partie, 1929, col. 1997-2009.

39. Franz, Die Messe, p. 145, n. 3, J. Merk, op. cit., p. 82, cité par A. Graf, Miti, Leggende et supertizioni del Medio Evo, rééd. Milan, A. Mondadori, 1984, t. 1, chap. Il riposo dei dannati, pp. 241-273, surtout pp. 241-242 pour les Visiones Pauli ; voir aussi Mgr M. Righetti, Manuale di Storia liturgica, t. 2, 1955, pp. 24-25.

40. Claude Carrozi, Eschatologie et au-delà. Recherches sur l'Apocalypse de Paul, Aix, Publications de l'Université de Provence, 1994, pp. 31-32 et id., Le voyage de l'âme dans l'au-delà d'après la littérature latine (Ve-XllVe siècles), Rome, « Coll. de l'Ecole française de Rome », 189, 1994, pp. 3-5, 8, 9 (n. 28).

41. Mgr M. Righetti, op. cit., pp. 24-25, renvoie à F. Baum, «Juda's Sunday Rest», Modem Language Review, 1923, p. 168 ss ; I. LÉvi, « Le repos sabbatique des âmes damnées », Revue des Etudes juives, 25, 1892, pp. 1-13 et id., «La commémoration des âmes dans le judaïsme », ibid., 29, 1894, pp. 43-60.

42. LE Goff, J., La naissance du purgatoire, Paris, Gallimard, 1981.Google Scholar

43. Humbert de Moyenmoutiers ou de Sainte Rufine (t 1061), de l'ordre de saint Benoît, cardinal, conseiller du pape Léon IX (1049-1054). Voir B. Heurtebize, art. «Humbert», Dictionnaire de théologie catholique, t. 7, lrc partie, 1922, col. 310-311.

44. Apulie : province d'Italie du Sud, aujourd'hui Les Pouilles ; Pouzzoles : ville maritime de Campanie, proche de Naples. Le lac cité n'est autre que le lac Averne, considéré depuis l'Antiquité comme l'entrée des enfers. L'adjectif avernus, a, um veut dire pestilentiel, méphitique, et les dictionnaires (Gaffiot, Quicherat) renvoient à Aornos : marais de l'Épire dont les oiseaux fuyaient les exhalaisons fétides. La présence d'oiseaux sur le lac Averne était d'autant plus étonnante. de plus, au Moyen Age, ces lieux étaient considérés par les fidèles comme la voie empruntée par le Christ pour descendre aux enfers.

45. Prudence (348-415), poète chrétien: Cathemerinon, V, 11, 125-128 (Pat. lat., 59. col. 827-828), Hymne à l'heure où l'on allume la lampe, « Les esprits criminels, dans les enfers du Styx, ont eux-mêmes souvent des vacances de peines, dans cette nuit fameuse où le Dieu Saint est revenu des bords de l'Achéron au séjour des humains », hymne composé vers 400. On trouve une allusion au feu purificateur au fond du lac Averne dans une autre oeuvre de Prudence : Harmatigenia, dans laquelle il n'ose pas demander pour lui-même le séjour des bienheureux, il espère seulement ne pas être plongé dans la fournaise du Tartare et souhaite ne subir qu'une peine légère dans le feu de l'Averne (vers. 958-966), cité par Claude Carrozi, Le voyage de l'âme…, op. cit., p. 31.

46. Pierre Damien, l'abbé Didier et l'archevêque Humbert de Moyenmoutiers se sont certainement rencontrés au concile de Latran du 13 avril 1059 pour soutenir le nouveau pape Nicolas II. Voir E. Amann, art. « Nicolas II », dans Dictionnaire de théologie catholique, t. 11. lre partie, 1931, col. 526-532.

47. Pierre Damien, Opusculus varia, Opusculus de abdicatione episcopatus ad Nicolaum II, Rom. Pont., Pat. lat., 145, col. 427-428. Je me suis appuyée sur l'édition de K. Reindei . Die Briefe des Petrus Damiani, MGH, 4 vols, 1983-1993, Munich, t. 2, 1988, n° 72, pp. 334-336. K. Reindel date cette lettre adressée au pape Nicolas II entre décembre 1059 et juillet 1061. Il donne une bibliographie sur Pierre Damien, t. 1, 1983, pp. 43-53.

48. B. Calati, art. « Pierre », Dictionnaire de spiritualité, t. 12, 2e partie, 1986, col. 1551- 1573 ; J.-C. Schmitt, Les revenants…, op. cit., chap. L'axe Rome-Cluny, pp. 83-86, présente les fortes relations entre Pierre Damien et Cluny ; J. Leclercq, Saint Pierre Damien. Ermite et homme d'Église, Rome, Uomini e Dottrine, « Storia e Letteratura — 8 », 1960 ; Pierre Damien, Vita sancti Odilonis, Pat. lat., 144, col. 926-944 ; inspirée de celle de Jotsuald : Pat. lai., 142, col. 897-943.

49. Pierre Damien, De bono suffragiorum et variis miraculis, Pat. lat., 145, col. 559-572, particulièrement col. 565D-567B.

50. Mgr M. Righetti, Manuale di Storia liturgica, Milan, Ancora, t. 2, 1955, L'anno lilurgico, p. 399, n. 212.

51. Ellard, G., Master Alcuin liturgist, Chicago, Loyola University Press, 1956,Google Scholar chap. VII : The Little Missal of votive Masses, pp. 144-159 ; Alcuin, Liber sacramentorum, Pat. lat., 101, col. 445-466 ; présenté au chapitre 51 de la Somme liturgique de Jean Beleth, Summa de ecclesiasticis officiis, H. Douteil (éd.), Turnhout, Brepols, 1976, Continuatio Mediaevalis 41-41 A, chap. 51 : Que misse quibus diebus debeant cantari, pp. 88-90; Voir Franz, Die Messe, pp. 138-140 : ce système ancien a été repris par bernold de constance (t 1100) dans son Micrologus et dans divers sacramentaires et missels jusqu'au 14esiècle, alors que le nouveau système de dédicace des messes date de la fin du 12e siècle (Franz, op. cit., pp. 141- 149).

52. Jean Beleth, op. cit., n. 45 ; Sicard de Crémone, Mithrale, III, 213, 132 ; Guillelmi Duranti, Rationale Divinorum Officiorum, op. cit., p. 251 ; voir J. Merk, op. cit., p. 81, n. 4 ; voir M. Righetti, Storia liturgica, t. 2, Milan, 1955, pp. 360-399 : « Il culto dei morti » (pp. 396-399).

53. Thomas de Chobham, Summa confessorum, Broomfield (éd.), Louvain-Paris, Analectu Mediaevalia Namurcensi-25, 1968, pp. 125-128 ; voir aussi les autres ouvrages de Thomas DI: Chobham édités par F. Morenzoni, Summa de arte praedicandi, CCCM 832, Turnhout, 1988 et Sermones, CCCM 82A, 1993 ; et l'étude du même sur Thomas de Chobham et l'école parisienne autour de Pierre le Chantre : Des écoles aux paroisses. Thomas de Chobham et la promotion de la prédication au début du XIIIe siècle, Paris, Institut des Etudes augustiniennes, 1995.

54. LE Goff, J., La naissance du purgatoire, Paris, Gallimard, 1981, pp. 170173.Google Scholar

55. H. Leclercq, art. « Ame », dans Dictionnaire d'archéologie chrétienne et de liturgie, t. 1 (1907), col. 1470-1490, surtout col. 1483-1486 ; voir aussi Neveux, H., « Les lendemains de la mort dans les croyances occidentales », Annales ESC, 1979, n° 2, pp. 245263 (p. 258).Google Scholar

56. Hélinand de Froidmont, Chronicon, Pat. lat., 212, col. 771-1082, bref résumé du récit col. 973, sans citer de source, « fertur » : on rapporte.

57. J. T. Welter, « Un nouveau recueil de la fin du 13e siècle », Études franciscaines, juillet-août 1930, n° 164, p. 437 (édition partielle) Pierre Damien est cité comme source « narrât Petrus Damianus in dictis suis » ; Polo de Beaulieu, M. A., « La pastorale d'un franciscain dans le Midi de la France à la fin du 13e siècle », Cahiers de Fanjeaux, 32, 1997, pp. 195223.Google Scholar

58. Pour une première approche et une bibliographie sur Vexemplum consulter entre autres J. Berlioz et M. A. Polo de Beaulieu, Les exempta médiévaux : introduction à la recherché suivi des tables critiques de l'Index exemplorum de F. C. Tubach, Carcassonne, garae/ Hésiode, 1992 ; id., Les exempta médiévaux. Nouvelles perspectives, Paris, H. Champion, sous presse ; la bibliographie Bibliex sur Internet (sur le serveur de l'EHESS) ; F. C. Tubach, Index exemplorum. A Handbook of Médiéval Religious Taies, Helsinki, 1969, indexe ce récit au n° 2424B en omettant le « détail » du lundi.

59. Klapper, J., Erzàhlungen des Mittelalters, Wort und Brauch, XII, Breslau, 1914, n” 17, pp. 2122 Google Scholar : En Gascogne un prêtre bénit le cimetière un lundi matin. Tous les morts tendent les mains pour recevoir l'eau bénite. Averti du miracle, l'évêque demande au prêtre de répéter cette cérémonie tous les jours, mais le miracle ne se reproduit que le lundi. Il est alors décidé (statutum) que dans cette paroisse le curé de la paroisse accomplisse cette procession tous les lundis.

60. Spéculum laïcorum, J. T. Welter (éd.), Paris, 1914, Recueil compilé dans les années 1279-1292 ; V exemplum s'appuyant sur Eudes de Cherinton comme source (première moitié du 13e siècle), évoque une coutume (consuetudo) étendue à tout le diocèse depuis le miracle initial (identique à celui de Xexemplum précédent), rubrique « de cura pro mortuis ».

61. La Scala coeli de Jean Gobi, M. A. Polo de Beaulieu (éd.), Paris, 1991, exemplum n°741, p. 483.

62. Le texte est donné d'après l'édition incunable d'Ulm, la note finale provient des manuscrits : Paris, BNF lat. 3506 (f. 71v.) et 16517 (f. 82), Bruges 494 (f. 232v.) et Troyes BM 1345 (f. 116).

63. J.-C. Schmitt, Les revenants…, op. cit., p. 158 ss.

64. Histoire de la France religieuse, t. 1, Paris, Le Seuil, 1988, J.-C. Schmitt, Les superstitions, op. cit., pp. 419-551.

65. On retrouve cette errance dans des récits de revenants au sein de recueils d'exempla mais aussi dans le village de Montaillou : LE Roy Ladurie, E., Montaillou, village occitan,1294-1324, Paris, Gallimard, 1975 Google Scholar, voir aussi Vovelle, M., La mort et VOccident depuis 1300, Paris, Gallimard, 1983 Google Scholar : Les morts rodent aux carrefours, dans les lieux écartés, mais hanteni aussi les maisons ; J.-C. Schmitt, Les revenants…, op. cit.

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68. M. Vovelle, op. cit., s'interroge (p. 45) sur le degré de christianisation du cimetière : les croix individuelles n'apparaissent qu'aux 14e et 15e siècles en France et en Allemagne, au 16e siècle en Europe centrale et du Nord. Auparavant, la croix centrale «collective” et la lanterne des morts marquent cet espace sacré, voir M. Plault, Les lanternes des morts, Poitiers, 1988.

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72. A la fin du 11e siècle on introduit l'absoute à la fin de l'office des morts, elle parachève l'absolution donnée au lit de mort d'après M. Vovelle, op. cit., p. 72.

73. Dans la Scala coeli, voir exemplum n° 736 ; Vovelle, M., op. cit., pp. 46-47 ; Les Evangiles des Quenouilles (traduction de Lacarrière, J.), Paris, Imago, 1987, pp. 74, 78.Google Scholar

74. Selon A. Bride, art. « Sépulture », Dictionnaire de théologie catholique, t. 14, 2e partie, 1941, col. 1884-1905, voir la bénédiction du cimetière, col. 1892 (simple par le prêtre ou solennelle par l'évêque) en fait un lieu sacré une fois pour toutes, voir aussi C. Treffort, D. Alexandre-Bidon, « Un quartier pour les morts : images du cimetière médiéval » dans id., A réveiller les morts. La mort au quotidien dans l'Occident médiéval, Lyon, 1993, pp. 253- 273.

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76. Martimort, ,L'Église en prière, t. IV, La liturgie et le temps, Paris, Desclée, 1983, p. 38 Google Scholar ss sur l'échec de l'Église à remplacer le nom des jours de la semaine par les fériés, sauf au Portugal.

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78. Ces trois erreurs sont déjà dénoncées par le concile d'Arles en 524, dénonciation souvent reprise notamment dans le Décret de Burchard de Worms au 1 1e siècle. Voir Leclercq, H., art. « Lune », Dictionnaire d'archéologie chrétienne et de liturgie, t. 9, 2e partie, 1930,Google Scholar col. 2707-2715, spécialement col. 2709-2710.

79. Humbert de Romans, Materia praedicabilis dans son de erudicione praedicatorum, texte inédit aimablement fourni par S. Tugwell O. P., que nous remercions.

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81. M. Lauwers, La mémoire des ancêtres (thèse), op. cit., p. 134 et DEA (EHESS, 1987), p. 212.

82. Exemples cités dans L'Église et la mémoire des morts…, op. cit., pp. 14, 18, 21.

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86. J.-L. Lemaître, Mourir à Saint-Martial, op. cit., pp. 466-467 : « Moins de 300 moines doivent entretenir mille défunts : c'est une invasion ! ». Sur la notion d'économie ecclésiale, voir les travaux de J. Chiffoleau, et notamment : « Pour une économie de l'institution ecclésiale à la fin du Moyen Age», dans Mélanges de l'EFR, Moyen Age/Temps modernes, 1984, 1, pp. 247-279.

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88. M. Fournie a cartographie l'apparition de ces bassins des âmes au cours des 14e et 15e siècles : à partir d'Avignon vers 1330 puis en ondes successives vers le Sud Ouest, op. cit., pp. 121-227, repris par Vovelle, M., Les âmes du purgatoire ou le travail du deuil, Paris, Gallimard, « Le temps des images », 1996, p. 308.Google Scholar Ce « triomphe du purgatoire » semble plus présent dans la France du Sud que dans celle du Nord, d'après Chiffoleau, J., dans Histoire de la France religieuse, t. 2, 1988,Google Scholar F. Lebrun (dir.), chap. : Le triomphe du purgatoire, pp. 167-169.

89. Thomas de Chobham, Summa confessorum, op. cit., p. 126.

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91. Nous employons non sans prudence le couple anthropologique « don/contre-don », après les critiques formulées par Lauwers, M. , « Le sépulcre des pères… », Médiévales, 31, automne 1996, p. 75;Google Scholar et D. Iogna-Prat, « Des morts très spéciaux aux morts ordinaires : la pastorale funéraire clunisienne (1 Ie- 12e siècles) », ibid., pp. 82-83.

92. La Scala coeli de Jean Gobi, M. A. Polo de beaulieu (éd.), Paris, 1991, p. 482.

93. J. Chiffoleau, La comptabilité de l'au-delà, op. cit., p. 419 et p. 396.

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97. Voir dans Histoire de la France religieuse, t. 2, 1988, F. Lebrun (dir.), les chapitres de J. Chiffoleau, La communion des saints, pp. 164-167 et Le triomphe du purgatoire, pp. 167-169.

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100. Catherine de Gênes, Traité du purgatoire, E. Chavin de Malan (éd.), 1846, pp. 215, 236-237.

101. Le mystère de la mort et sa célébration, Paris, Le Cerf, « Lex orandi », 1951.

102. Ibid., pp. 340 et 418.

103. M. Fournie, «Les prêtres du purgatoire », Études rurales, janv.-juin 1987, 105-106, pp. 93-121, voir p. 112, n. 8 d'après C. Brunel, « Opuscules provençaux du XVe siècle sur la confession», Annales du Midi, 1917-1918, n° 115-116, pp. 175-224 et n° 117-118, pp. 355- 407.

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105. Voir dans Histoire de la France religieuse, t. 2, 1988, F. Lebrun (dir.), le chapitre de J. Chiffoleau, Le foisonnement rituel, pp. 63-127 et J.-C. Schmitt, Les revenants…, op. cit., pp. 253-254.