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La disparition forcée durant la Guerre d’Indépendance algérienne
Le projet Mille autres, ou les disparus de la « bataille d’Alger » (1957)
Published online by Cambridge University Press: 22 December 2022
Résumé
Cet article s’intéresse à la question de la disparition forcée employée par les parachutistes français durant la « bataille d’Alger » en proposant un bilan réflexif du projet Mille autres. Celui-ci s’appuie sur la découverte archivistique unique de quelque 850 fiches attestant les recherches de disparus par leurs familles dès 1957. C’est la première fois qu’une telle liste de noms est découverte dans le contexte de la Guerre d’Indépendance algérienne. Elle a permis un appel à témoin non seulement pour identifier les disparus et prendre contact avec leurs familles, mais aussi pour mener une première série d’entretiens avec des proches de disparus et entreprendre ainsi une histoire avec témoin(s). Le présent article analyse la source elle-même, puis présente les premiers résultats de la recherche. Le projet laisse d’ores et déjà entrevoir la possibilité d’une connaissance de l’événement qui, au-delà d’une approche par le système répressif et ses perpétrateurs, intègre également les victimes de la disparition forcée et leurs familles. Une telle démarche, intégrée au tissu de la ville d’Alger et dessinée à la fois par les trajectoires migratoires et socio-professionnelles des familles et par le monde du travail, rend à l’événement sa dimension sociale.
Abstract
This article focuses on forced disappearance as employed by French paratroopers during the “Battle of Algiers,” offering a critical assessment of the research project Mille autres (A Thousand Others). This initiative was a reaction to the discovery of 850 individual files relating to the searches carried out, from 1957 on, by family members of the men and women arrested by the paratroopers. Such a list of names was unprecedented, and enabled a call for witnesses that led not only to the identification of the disappeared but also to interviews with several families and the beginning of a witness-based history. It is this resource and the first results of the research based on it that are presented here. The ongoing project is already opening up ways of understanding the event that go beyond the study of a repressive system and its perpetrators to integrate the victims of forced disappearance and their families. This approach, which highlights the socio-professional and migratory itineraries of the families and their economic integration into the urban fabric of Algiers, anchors the event in its social dimension.
- Type
- Guerre, famille et violence au XXe siècle
- Information
- Copyright
- © Éditions de l’EHESS
References
1 Tous les documents cités portant sur des disparus sont disponibles sur le site Mille autres, http://1000autres.org/ (consulté, comme toutes les références en ligne, le 20 décembre 2021).
2 Michel Zavrian, Jacques Vergès et Maurice Courrégé, Les disparus. Le cahier vert, Lausanne, La Cité-éditeur, 1959. Une première série de ces plaintes était parue en septembre 1959 dans Les Temps Modernes, 163, ainsi que dans Témoignages et Documents, revue qui publiait des textes saisis ou interdits, en octobre 1959.
3 Sylvie Thénault, « Justice et droit d’exception en guerre d’Algérie (1954-1962) », Les cahiers de la justice, 2-2, 2013, p. 71‑81.
4 La « bataille d’Alger » fut immortalisée en 1965 dans le film éponyme de Gillo Pontecorvo, qui servit de support pédagogique pour initier aux méthodes de répression de guérillas les dictatures d’Amérique latine comme les États-Unis lors des guerres en Irak et en Afghanistan. Voir Marie-Monique Robin, Escadrons de la mort. L’école française, Paris, La Découverte, 2008 ; Denis Leroux, « La ‘doctrine de la guerre révolutionnaire’. Théories et pratiques », in A. Bouchène et al. (dir.), Histoire de l’Algérie à la période coloniale, Paris/Alger, La Découverte/Barzakh, 2014, p. 526-532.
5 Assemblée générale des Nations Unies dans sa résolution 47/133, Convention internationale pour la protection de toutes les personnes contre les disparitions forcées, article 2, 2010, https://www.ohchr.org/fr/instruments-mechanisms/instruments/international-convention-protection-all-persons-enforced.
6 Sophie Baby, « Vérité, justice, réparation. De l’usage en Espagne de principes internationaux », Matériaux pour l’histoire de notre temps, 111-112, 2013, p. 25‑33.
7 Sélim Smaoui, « Domestiquer les normes, repenser le combat. L’internationalisation de la cause des ‘disparus’ du franquisme en Espagne », Critique internationale, 82-1, 2019, p. 75‑95 ; Paola Diaz, « Circulation et transnationalisation de dispositifs et de catégories socio-politiques. Les ‘transitions vers la démocratie’ et la ‘disparition forcée’ au Chili et en Espagne », Les cahiers de Framespa. Nouveaux champs de l’histoire sociale, 27, 2018, https://doi.org/10.4000/framespa.4725.
8 Mario Ranalletti, « Faire disparaître une deuxième fois les ‘disparus’. Archives de la dictature et travail de l’historien en Argentine », Écrire l’histoire, 13‑14, 2014, p. 137‑148 ; Ram Natarajan, « The Knowledge of People Disappeared during Argentina’s Military Rule », Human Studies, 41-2, 2018, p. 293‑311.
9 Iosif Kovras, « Unearthing the Truth: The Politics of Exhumations in Cyprus and Spain », History and Anthropology, 19-4, 2008, p. 371‑390 ; Lindsay A. Smith, « The Missing, the Martyred and the Disappeared: Global Networks, Technical Intensification and the End of Humen Rights Genetics », Social Studies of Science, 47-3, 2017, p. 398‑416.
10 C’est le cas dans la version en arabe d’une publication militante dénonçant les violences commises par les forces de l’ordre durant la décennie noire : Forum des chercheurs nord-africains, Projet de témoignage et documentation historique (dir.), Taḥqīq ʻan at-taʻd̲īb fī Al-Ǧazāʼir, Genève, Hoggar, 2003 ; pour la version en anglais, voir Youcef Bedjaoui, Abbas Aroua et Méziane Aït-Larbi (dir.), An Inquiry into the Algerian Massacres, Genève, Hoggar, 1999. Voir aussi Jean-Pierre Peyroulou, « L’Algérie malade de ses violences », Esprit, 308-10, 2004, p. 125‑139 ; Soraya Laribi, « Les mobilisations des associations de familles et proches des disparus de la décennie noire en Algérie », Confluences Méditerranée, 114-3, 2020, p. 177‑188.
11 Voir notamment Gabriel Gatti, El detenido-desaparecido. Narrativas posibles para una catástrofe de la identidad, Montevideo, Trilce, 2008.
12 Jacques Le Prévost, La bataille d’Alger. Janvier-février 1957, Alger, Baconnier, 1957.
13 Mentionnons seulement Jacques Massu, La vraie bataille d’Alger, Paris, Plon, 1971 ; Yacef Saadi, Souvenirs de la bataille d’Alger. Décembre 1956-septembre 1957, Paris, Julliard, 1962.
14 Gilbert Meynier, Histoire intérieure du FLN. 1954-1962, Paris, Fayard, 2002, p. 229.
15 Pierre Vidal-Naquet, L’affaire Audin, Paris, Éd. de Minuit, [1959] 1989 ; Raphaëlle Branche, « La commission de sauvegarde pendant la guerre d’Algérie. Chronique d’un échec annoncé », Vingtième Siècle. Revue d’histoire, 61-1, 1999, p. 14‑29 ; Sylvie Thénault, Une drôle de justice. Les magistrats dans la guerre d’Algérie, Paris, La Découverte, 2001 ; Raphaëlle Branche, La torture et l’armée pendant la guerre d’Algérie. 1954-1962, Paris, Gallimard, 2001.
16 Matthew Connelly, L’arme secrète du FLN. Comment de Gaulle a perdu la guerre d’Algérie, trad. par F. Bouillot, Paris, Payot, [2002] 2011.
17 « Directive générale no 3, 19 janvier 1957 », cité par R. Branche, La torture et l’armée pendant la guerre d’Algérie, op. cit., p. 158.
18 Ibid., p. 105‑111.
19 L’avocat Maurice Garçon, membre de la première Commission de sauvegarde des droits et libertés individuels, le dit dans son rapport : la torture est « de notoriété publique », des « disparitions » sont « souvent signalées ». Le rapport de Me Garçon à la première Commission de sauvegarde du 12 juin 1957 est publié et commenté par Pierre Vidal-Naquet, Face à la raison d’État. Un historien dans la guerre d’Algérie, Paris, La Découverte, 1989, p. 137‑175.
20 Malika Rahal, Ali Boumendjel, 1919-1957. Une affaire française, une histoire algérienne, Paris, Les Belles Lettres, 2010, p. 234‑240.
21 Sur le caractère tout à la fois emblématique et exceptionnel du cas de Maurice Audin, voir Sylvie Thénault, « Dérogation générale et déclassification des archives contemporaines. Le cas d’Audin et des disparus de la Guerre d’Indépendance algérienne », in É. Anheim (dir), no spécial « Archives », Annales HSS, 74-3/4, 2019, p. 687‑709.
22 Voir notamment Pierre-Jean Le Foll-Luciani, « La répression des communistes en Algérie (1954-1957) », in M. Besse et S. Thénault (dir.), Réparer l’injustice. L’affaire Maurice Audin, Paris, Institut francophone pour la justice et la démocratie, 2019, p. 55-69. Voir aussi L’affaire des enseignants d’Alger (1958), brochure publiée par le Comité de défense des enseignants, reproduite par Mille autres, http://1000autres.org/16-plaintes-pour-torture-a-la-villa-sesini.
23 Voir Fabrice Riceputi, « Histoire d’un fichier secret. L’impossible recherche des personnes enlevées par l’armée française à Alger en 1957 », Mille autres, http://1000autres.org/sample-page.
24 Raphaëlle Branche, La guerre d’Algérie. Une histoire apaisée ?, Paris, Éd. du Seuil, 2005, p. 213‑217 ; Fabrice Riceputi, « Paul Teitgen et la torture pendant la guerre l’Algérie », 20 & 21. Revue d’histoire, 142-2, 2019, p. 3‑17.
25 S. Thénault, « Dérogation générale et déclassification des archives contemporaines », art. cit. D’où la difficulté d’établir un « guide numérique » des sources sur la question des disparus tel que celui-ci : SIAF, « Guide numérique sur les disparus de la guerre d’Algérie », FranceArchives, 2020, https://francearchives.fr/fr/actualite/223693824. Voir la critique qu’en fait Raphaëlle Branche, « Un guide sur les disparus de la guerre d’Algérie dans les archives publiques françaises », 20 & 21. Revue d’histoire, 147-3, 2020, p. 136‑139.
26 Paul Aussaresses, Services spéciaux, Algérie, 1955-1957. Mon témoignage sur la torture, Paris, Perrin, 2001, p. 124‑126.
27 Courrier de la gendarmerie nationale en Algérie, 14 déc. 1962, Vincennes, Service historique de la Défense, Gr 1 H 1258, dossier Belhadj Omar.
28 On ne trouve aux Archives nationales d’outre-mer (ci-après ANOM) que des « notices en vue d’une assignation à résidence, février-mars 1957 », remplies par les militaires à l’intention de P. Teitgen (Aix-en-Provence, ANOM, 91/ 1 K 817-818, févr.-mars 1957). Ce dernier en a conservé un échantillon dans ses archives personnelles, confiées au début des années 1970 à Georgette Elgey (Pierrefitte-sur-Seine, Archives nationales [ci-après AN], fonds Georgette Elgey, 561Ap/41, archives confiées par Paul Teitgen, 1957). Elles avaient été exploitées par Pierre Vidal-Naquet dès 1958.
29 ANOM, 91/4I62, personnes arrêtées, demandes de recherche transmises au commandement militaire, 1957.
30 ANOM, 91/4I213, note de Pierre Bolotte, directeur de cabinet du préfet, chargeant le SLNA de la recherche de personnes disparues, 23 fév. 1957.
31 Florence Beaugé, « Ourida Meddad. Notre petite sœur », sur le site de l’artiste Mustapha Boutadjine, 2015, http://artbribus.com/2015/12/22/ourida-meddad/.
32 ANOM, 91/4I62, note au directeur de cabinet (SLNA), s. d.
33 ANOM, 91/4I62, personnes arrêtées, demandes de recherche transmises au commandement militaire, bilans statistiques, 1957.
34 ANOM, 91/4I62, note au directeur de cabinet (SLNA), 1957.
35 Florence Beaugé, Algérie, une guerre sans gloire. Histoire d’une enquête, Paris, Calmann-Lévy, 2005.
36 Malika Rahal, « À la recherche des disparus de la Guerre d’Indépendance », billet du carnet de recherche Textures du temps, 29 août 2017, https://texturesdutemps.hypotheses.org/2506.
37 Quelques projets de collecte en ligne de matériaux pour la recherche dans lesquels des historiens sont impliqués : Hervé Mazurel et Elizabeth Serin, « Rêves de confins. Esquisses sur la vie onirique au temps du Covid-19 et du confinement (entretien avec Jacqueline Carroy) », Communications, 108, 2021, p. 227-243 ; Jean-Michel Normand, « Songes d’une nuit de Covid-19 », Le Monde, 6 avr. 2020. La sociologue et historienne Sarah Gensburger a mis en place deux collectes : la première sur les mémoriaux des attentats du 13 novembre ; la seconde sur les « Vitrines en confinement » depuis le début de la crise du Covid (https://www.facebook.com/groups/vitrinesenconfinement/about). Concernant l’histoire de l’Inde contemporaine, voir également le Indian Memory Project, https://www.indianmemoryproject.com.
38 Gabriel Gatti (dir.), Un mundo de víctimas, Barcelone, Anthropos, 2017.
39 ANOM, 91/4I213, rapport de police sur une manifestation de femmes devant la préfecture d’Alger, juin 1958.
40 Amar Mohand-Amer, « La recherche en histoire contemporaine en Algérie. Éléments de débat(s) », in K. Dirèche (dir.), L’Algérie au présent. Entre résistances et changements, Paris/Tunis, Karthala/IRMC, 2019, p. 585-595.
41 Jay Winter, Sites of Memory, Sites of Mourning: The Great War in European Cultural History, Cambridge, Cambridge University Press, 1998.
42 Erving Goffman, Les moments et leurs hommes, Paris, Éd. du Seuil, 1988, p. 114.
43 L’un des modèles de cette façon de penser le rôle des témoins dans l’enquête d’histoire du temps présent est l’article de Michaël Pollak, « La gestion de l’indicible », Actes de la recherche en sciences sociales, 62-63, 1986, p. 30‑53.
44 Benjamin Stora, Les questions mémorielles portant sur la colonisation et la guerre d’Algérie. Rapport remis au président de la République, Paris, 2021, https://www.elysee.fr/emmanuel-macron/2021/01/20/remise-du-rapport-sur-la-memoire-de-la-colonisation-et-de-la-guerre-dalgerie.
45 Ainsi, lorsqu’il a dénoncé la « rente mémorielle » utilisée par Alger et comparé la colonisation française en Algérie avec une supposée colonisation turque. Mustapha Kessous, « Le dialogue inédit entre Emmanuel Macron et les ‘petits-enfants’ de la guerre d’Algérie », Le Monde, 2 oct. 2021. Voir aussi la réponse de l’historien M’hamed Oualdi, « Emmanuel Macron se trompe lorsqu’il assimile à une colonisation l’ancienne tutelle ottomane sur l’Algérie », Le Monde, 29 oct. 2021.
46 Selon la typologie établie dans l’introduction de Élisabeth Anstett et Jean-Marc Dreyfus (dir.), Destruction and Human Remains: Disposal and Concealment in Genocide and Mass Violence, Manchester, Manchester University Press, 2017.
47 Laura Marina Panizo, « Disparus, mort négligée et rituels en Argentine. De la quête à l’exhumation des corps », Problèmes d’Amérique latine, 104-1, 2017, p. 85‑100.
48 Gayatri C. Spivak, « Can the Subaltern Speak? », Die Philosophin, 14-27, 2003, p. 42‑58.
49 Antonio Gramsci, Cahiers de prison, t. 1, Cahiers 1, 2, 3, 4 et 5, trad. par F. Bouillot et M. Aymard, Paris, Gallimard, [1948] 1996, p. 299‑300.
50 Sur l’histoire sociale et politique d’Alger, voir, pour l’entre-deux-guerres, Omar Carlier, « Médina et modernité. L’émergence d’une société civile ‘musulmane’ à Alger à l’entre-deux-guerres », in P.-R. Baduel (dir.), Chantiers et défis de la recherche sur le Maghreb contemporain, Tunis/Paris, IRMC/Karthala, 2009, p. 199-228 ; Afaf Zekkour, « Les lieux de sociabilité islahistes et leurs usages. La ville d’Alger (1931-1940) », Le mouvement social, 236-3, 2011, p. 23‑34. Pour la période de la guerre qui se concentre sur l’Alger « européen », voir Jean-Jacques Jordi et Guy Pervillé (dir.), Alger 1940-1962. Une ville en guerres, Paris, Éd. Autrement, 1999. Toutefois, en attendant le projet en cours de Jim House sur les bidonvilles, on lira avec profit Zeynep Çelik, « Bidonvilles, CIAM et grands ensembles », in J.-L. Cohen, N. Oulebsir et Y. Kanoun (dir.), Alger. Paysage urbain et architectures, 1800-2000, Paris, Les éditions de l’imprimeur, 2003, p. 186‑227 ; Rachid Sidi Boumedine, Bétonvilles contre bidonvilles. Cent ans de bidonvilles à Alger, Alger, APIC éditions, 2016.
51 Ludmila da Silva Catela, « Sin cuerpo, sin tumba. Memorias sobre una muerte inconclusa », Historia, antropología y fuentes orales, 20-2, 1998, p. 87‑104.
52 Mahfoud Kaddache, Il y a trente ans, le 8 mai 1945, Paris, Éd. du Centenaire, 1975 ; Jean-Louis Planche, Sétif, 1945. Histoire d’un massacre annoncé, Paris, Perrin, 2006 ; Annie Rey-Goldzeiguer, Aux origines de la guerre d’Algérie 1940-1945. De Mers-el-Kébir aux massacres du Nord-Constantinois, Paris, La Découverte, 2006.
53 Françoise Sironi et Raphaëlle Branche, « La torture aux frontières de l’humain », Revue internationale des sciences sociales, 174-4, 2002, p. 591-600, ici p. 591.
54 M. Rahal, Ali Boumendjel, 1919-1957, op. cit.
55 Jean-Pierre Vernant, « Spécial Aubrac. Chapitre premier : préliminaires pour un débat », Libération, 9 juil. 1997, https://www.liberation.fr/societe/1997/07/09/special-aubrac-chapitre-premier-preliminaires-pour-un-debat_211260.
56 F. Beaugé, Algérie, une guerre sans gloire, op. cit.
57 R. Branche, La torture et l’armée pendant la guerre d’Algérie, op. cit., p. 124.
58 Sur l’engagement de Josette Audin, voir le texte intitulé « La disparition de Maurice Audin », dans la réédition de l’ouvrage de 1959 de P. Vidal-Naquet, L’affaire Audin, op. cit, p. 59-76. On verra aussi les articles de Sylvie Thénault, Nathalie Funès, Nicolas Hubert et François-René Julliard dans S. Thénault et M. Besse (dir.), Réparer l’injustice, op. cit.
59 M. Zavrian, J. Vergès et M. Courrégé, Les disparus, op. cit.
60 M. Rahal, Ali Boumendjel, 1919-1957, op. cit., p. 231‑234.
61 P. Vidal-Naquet, L’affaire Audin, op. cit, p. 18.
62 Lettre de Madame Remil à Monsieur Brouillet, secrétaire général pour les Affaires algériennes, Alger, 23 déc. 1958, http://1000autres.org/remil.
63 AN, archives de la Commission de sauvegarde des droits et libertés individuels, F/60/3147, lettre de Maurice Patin au ministre de la Justice, 29 janv. 1959.
64 M. Zavrian, J. Vergès et M. Courrégé, Les disparus, op. cit., p. 80.
65 L’information, qui reste à vérifier (impossible au moment de la rédaction de cet article compte tenu des restrictions de déplacement liées à la crise sanitaire), provient d’un témoin qui souhaite demeurer anonyme et a pu consulter les registres conservés au cimetière même, qui indiquent les dates d’inhumation.
66 Propos tenus lors d’une émission de la chaîne El Djazairia One du 18 octobre 2018, disponible sur https://www.youtube.com/watch?v=VmJFTpFFjqk&fbclid=IwAR3uLIh0NLXTHqsPEqd0AFT_kwmUd01i7TNPLH-1FJmZ5VRBpOO-f3qZYbA.
67 De fait, dans le cas des déportés français en Allemagne, deux décisions ont facilité les déclarations de décès : l’ordonnance no 45-2561 du 30 octobre 1945 modifiant les dispositions relatives à la présomption de décès et autorisant l’établissement de certains actes de décès et la loi no 46-855 du 30 avril 1946 tendant à réduire les délais de présomption de décès. Voir Jean-Marc Dreyfus, L’impossible réparation. Déportés, biens spoliés, or nazi, comptes bloqués, criminels de guerre, Paris, Flammarion, 2015.
68 Journal officiel de la République algérienne démocratique et populaire, 14 déc. 1962.
69 Ministère de la Justice, décret 62-126 du 13 décembre 1962 relatif à l’état civil (typographie conforme à l’original).
70 L. M. Panizo, « Disparus, mort négligée et rituels en Argentine », art. cit.
71 L. da Silva Catela, « Sin cuerpo, sin tumba », art. cit. ; Victor Turner, The Ritual Process: Structure and Anti-Structure, Londres, Routledge, 2017.
72 Sophie Cœuré, « Archives dans les guerres, guerres des archives aux xxe et xxie siècles. Autorité, identité, vulnérabilité », Pouvoirs. Revue française d’études constitutionnelles et politiques, 153-2, 2015, p. 25‑36.
73 Claire Zalc, « Passages de témoins », Vingtième Siècle. Revue d’histoire, 139-3, 2018, p. 2‑21, ici p. 2.
74 Malika Rahal, « L’invention du passé », in Algérie 1962. Une histoire populaire, Paris/Alger, La Découverte/Barzakh, 2022, p. 393-410.
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- Cited by