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La crise de la monnaie dans l'Empire romain au 3e siècle après J.-C. Synthèse des recherches et résultats nouveaux

Published online by Cambridge University Press:  26 July 2017

Dominique Hollard*
Affiliation:
Centre d'études des trouvailles monétaires Bibliothèque nationale de France

Extract

Pour beaucoup d'historiens du monde romain, le 3e siècle après J.-C. représente une période transitoire de crise et de mutation qui marqua le terme du Haut-Empire et l'avènement de la civilisation du Bas-Empire. Crise du cadre géographique et politique hérité de la République et élargi durant le Haut-Empire. Crise militaire et sociale d'un empire où l'économie et la démographie ne disposaient pas des réserves de croissance nécessaires pour gérer un immense territoire à cheval sur trois continents et soumis aux pressions extérieures croissantes des barbares, des Parthes puis de l'Empire sassanide. Époque de mutations : celle du principat augustéen apparemment respectueux des valeurs civiques et des cadres institutionnels de la République vers un dominât autocratique, qui préfigure les rapports sociaux de la société médiévale. Mutation aussi d'une religion polythéiste, ritualisée, communautaire et accueillante à l'égard des cultes étrangers vers une spiritualité monothéiste obsédée par le salut personnel, dont émergea bientôt un christianisme dominateur et exclusif.

Summary

Summary

This study aims to synthesize recent research on currency in the Roman Empire during the 3rd century A.D. This period, a turning point between the classical world and late Antiquity, was marked by important social, economic and cultural changes of which currency is an excellent example. The collapse of the old trimetallic monetary system inherited from Augustus, the quasi-disappearance of monied silver metal and the primacy accorded to gold are so many facts which, added to the effects of inflation and the successive monetary reforms decided upon by the emperors, precipitated the socio-economic mutations. It seems that the monetary phenomena were a major vehiclefor the transfer ofwealth and facilitated the constitution of an ever-more inegalitarian society.

Type
L'Économie Antique
Copyright
Copyright © Les Éditions de l’EHESS 1995

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References

1. Parmi les synthèses disponibles en français : Petit, P., Histoire générale de l'Empire romain, 2, La crise de l'Empire (des derniers Antonins à Dioctétien), Paris, 1974 Google Scholar.

2. Sur le déclin des mines d'Espagne au 3e siècle, voir Domergue, C., Les mines de la péninsule Ibérique dans l'Antiquité romaine, Rome, 1990, pp. 219224 Google Scholar.

3. Sur la compréhension que les dirigeants romains avaient des conséquences négatives de la rareté et de la cherté de la monnaie sur le prix des terres, les taux d'intérêt et l'endettement, voir C. Nicolet, « Les variations des prix et la “théorie quantitative de la monnaie” à Rome, de Cicéron à Pline l'Ancien », Annales ESC,1971, n° 6, pp. 1203-1227 ainsi que les réserves de M. Crawford, « Le problème des liquidités dans l'Antiquité classique », Annales ESC,1971, n° 6, pp. 1228-1233.

4. Pour une présentation synthétique de l'évolution de la monnaie de l'Empire romain aux 3e et 4e siècles, D. Hollard, « Le système monétaire impérial romain de 215 à 337 » dans Bourgey, S. et Hollard, D., L'Empire romain, t. 3, 235-337 après J.-C. Fonds Bourgey,Paris, 1991, pp. 516 Google Scholar. Sur le système monétaire du Bas-Empire, voir G. Depeyrot, «Le système monétaire de Dioclétien à la fin de l'Empire romain », Revue belge de Numismatique,1992, pp. 33-106.

5. Callu, J.-P., La politique monétaire des empereurs romains de 238 à 311, Paris, 1969 Google Scholar, insiste (en particulier pages 197-288) sur les désordres causés par la crise monétaire du 3e siècle ; de même M. Rostovtseff, op. cit.,pp. 345-347.

6. M. Corbier, « Dévaluation et évolution des prix (ie-me siècles) », Revue numismatique, 1985, pp. 69-106, reste prudente sur les effets de cette crise : « toutes les conclusions souvent formulées sur la dimension catastrophique de l'histoire monétaire du me siècle gagneraient donc, à mes yeux, à être nuancées » (p. 105).

7. DionLV, 12, 4-5, circa216-217 : un aureus= 25 deniers ; DigesteL, 13-1-13, composé entre 212 et 217, convertit 100 aureien 10 000 sesterces.

8. Cigr,5008 et 5010, Bollin, S., State and Currency in the Roman Empire to 300 A.D., Uppsala, 1958, pp. 278281 Google Scholar. L'auteur s'appuie sur les inscriptions nubiennes de Kardassi. Il faut toutefois souligner que la lecture de ces inscriptions est loin d'être assurée et que celles-ci ne peuvent plus être consultées.

9. Les chiffres concernant le poids de Vaureussont ceux calculés par J.-P. Callu, op. cit., pp. 431-435 ; sauf pour le règne de Gallien seul (260-268) traité par J.-M. Doyen, « Les émis- rabsions d'or de Gallien à Rome, Milan et Siscia (260-268) : métrologie et aspects quantitatifs », dans Rythmes de la production monétaire de l'Antiquité à nos jours,G. Depeyrot, T. Hackens et G. Moucharte éds, Louvain-la-Neuve, 1987, p. 293. Les titres sont ceux des analyses publiées par J.-P. Callu, C. Brenot, J.-N. Barrandon, Poirier, J., « Aureus obryziacus » dans Morrisson, C. et ai, L'or monnayé, I, Purifications et altérations de Rome à Byzance, Cahiers Ernest Babelon, 2, Paris, 1985, pp. 8384 Google Scholar et 87.

10. Id.,pp. 90-92. Cette chute de la qualité de Yaureuspar emploi d'or non raffiné (et non par ajout volontaire d'argent et de cuivre) semble indiquer que l'altération du monnayage d'or à ce moment ne procédait pas d'une politique concertée, mais résulta de conditions conjoncturelles : urgence des frappes interdisant le raffinage et surtout pénurie des ateliers impériaux en aurei antérieurs contraignant à trouver de nouvelles sources de métal.

11. J.-M. Doyen, loc. cit.,pp. 291-309.

12. Sur le monnayage d'or de l'empire gallo-romain, B. Schulte, Die Goldprägung der Gallischen Kaiser von Postumus bis Tetricus(Typos IV), Aarau-Francfort-Salzbourg, 1983.

13. Sur la réforme d'Aurélien et les innovations importantes qu'elle introduisit dans les pratiques monétaires de l'Empire romain, voir infra§ IV. löGR.

14. Sperber, D., Roman Palestine 200-400. Money & Priées, Bar-Ilan University, 1974, pp. 3839 Google Scholar (Yerushalmi Ketubot,11. 2).

15. Brenot, C. et Metzger, C., « Trouvailles de bijoux monétaires dans l'Occident romain », dans Brenot, C. et Loriot, X. (sous la direction de), L'or monnayé, III, Trouvailles de monnaies d'or dans l'Occident romain, Cahiers Ernest Babelon, 4, Paris, 1992, pp.315371 Google Scholar.

16. La perforation des aureisouvent mise sur le même plan que leur transformation en bijoux, relève d'une logique différente. En effet, elle a eu lieu, semble-t-il, hors des limites de l'Empire, dans le barbaricumau sein de sociétés non monétarisées : Callu, J.-P., « La perforation de l'or romain », Die Mûnze : Bild-Botschaft-Bedeutung. Festschrift fur Maria R. Alfôldi, Francfort-sur-le-Main, 1991, pp. 99121 Google Scholar.

17. Pour la liste des trésors et leur bibliographie, voir J.-P. Callu, op. cit.en note 5, pp. 424- 428. Nous n'avons retenu que les trésors de monnaies d'or et les trésors mixtes (or/argent/ bronze) retrouvés à l'intérieur des frontières de l'Empire et dont la composition est suffisamment connue. Concernant le trésor de Lava (médaillons et aureide Gallien, Claude II et Aurélien trouvés en Corse orientale), il est indispensable de compléter la bibliographie par H. Huvelin et J. Lafaurie, « Trésor d'un navire romain en Méditerranée. Nouvelles découvertes », Revue numismatique,1980, pp. 75-105. Nous avons ajouté pour la période 193-235 le trésor de Villach (Die Fundmunzen der Rômischen Zeit in Österreich,II/3, pp. 35-41) ainsi qu'un trésor belge en cours d'étude (terminus 205, informations communiquées par R. Bland et A. Burnett).

18. A l'exception de l'imposant trésor de Karnak (environ 1200 aurei)dont une majorité semble avoir été d'époque sévérienne. En l'absence d'un décompte d'ensemble nous avons écarté ce dépôt atypique Un lot de 63 monnaies du trésor a été publié par Regling, K., « Rômische aurei aus dem Funde von Karnak », Festschrift zu Otto Hirschfelds sechzigten Geburstage, Berlin, 1903, pp. 286298 Google Scholar.

19. Les chiffres sont empruntés pour la Gaule, la Germanie et les Champs décumates, à J.-P. Callu et X. Loriot, L'or monnayé,II, La dispersion desaurei en Gaule romaine sous l'Empire,Cahiers Ernest Babelon, 3, Juan-les-Pins, 1990, pp. 82-83. Pour la péninsule Ibérique, à J.-P. Bost, M. Campo et J.-M. Gurt, « Trouvailles & aureiet de solididans la péninsule Ibérique », dans Brenot, C. et Loriot, X. (Sous la direction de), L'or monnayé, III, Trouvailles de monnaies d'or dans l'Occident romain, Cahiers Ernest Babelon, 4, Paris, 1992, pp. 3983 Google Scholar (nous avons écarté les monnaies étrangères aux ateliers impériaux : imitations suèves et wisigothes, monnaies fourrées). Pour la Rhétie et le Norique, à X. Loriot, « Trouvailles isolées de monnaies d'or romaines dans la province de Rétie (Ier-Ve siècles) », Studia numismatica labacensia Alexandro Jelocnik oblata,Ljubljana, 1988, pp. 60-61. Pour la Vénétie et l'Histrie, à G. Gorini, « Trouvailles de monnaies d'or de X Regio : Venetia-Histria(Ier s. av. J.-C.-VIIe s. apr. J.-C. ) », dans Brenot, C. et Loriot, X. (sous la direction de), L'or monnayé, III, Trouvailles de monnaies d'or dans l'Occident romain, Cahiers Ernest Babelon, 4, Paris, 1992, pp. 175186 Google Scholar.

20. A l'exception de la frappe ponctuelle et très limitée de monnaies de bronze au nom de Clodius Albinus (193-197) à l'atelier de Lyon.

21. Bost, J.-P., Campo, M., Colls, D., Guerrero, V. et Mayet, F., L'épave Cabrera III (Majorque). Échanges commerciaux et circuits monétaires au milieu du III’ siècle après Jésus- Christ, Talence, 1992, pp. 103116 Google Scholar.

22. Les chiffres sont empruntés à Bastien, P., Le monnayage de bronze de Postume, Wetteren, 1967 Google Scholar, tableau III.

24. Selon J.-P. Callu, La politique monétaire…, op. cit.,pp. 129-130 et J.-N. Barrandon, C. Brenot, M. Christol et S. Melky, « De la dévaluation de l'antoninianus à la disparition du sesterce : essai de modélisation d'un phénomène monétaire », Pact,5, 1981, pp. 381-390.

25. Jones, T. B., « A Numismatic Riddle : The so-Called Greek Impérial », Proceedings ofthe American Philosophical Society, 107, n° 4, 1963, p. 341 Google Scholar.

26. Sur le monnayage marqué de Side, voir Kromann, A., « Marks of Value on Greek Imperials from Side », Kraay-M0rkholm Essays. Numismatic Studies in Memory of C. M. Kraay and O. M0rkholm, Louvain-la-Neuve, 1989, pp. 149158 Google Scholar, que nous avons complété (et corrigé pour le règne de Trajan Dèce) par nos propres relevés.

27. Nous avons emprunté l'essentiel des informations sur les cités émettrices à la SNG Deutschland, Sammlung v. Aulock Index(tableaux 1 à 11), complétée et corrigée (pour le règne de Gallien seul) par T. B. Jones, loc. cit.,p. 309 et J.-P. Callu, op. cit.,p. 15, n. 3.

28. J.-P. Callu, op. cit.,pp. 22-23.

29. Rebuffat, F., « Le trésor d'Ayvagedigi », Trésors et circulation monétaire en Anatolie antique, Paris, 1994, p. 113 Google Scholar.

30. Demougeot, E., La formation de l'Europe et les invasions barbares, I, Des origines germaniques à l'avènement de Dioctétien, Paris, 1969, pp. 419425 Google Scholar.

31. Sur les ateliers monétaires au 3e siècle, D. Hollard, « Les ateliers monétaires impériaux de Gordien III à la mort de Constantin », dans S. Bourgey et D. Hollard, op. cit.,pp. 17-23.

32. Depeyrot, G. et Hollard, D., « Pénurie d'argent-métal et crise monétaire au ni’siècle après J.-C. », Histoire & Mesure, 1987, II-l, pp. 5785 Google Scholar. Les conclusions de cette étude ont été reprises et insérées dans des synthèses plus vastes: S. Bourgey et D. Hollard, op. cit., pp. 7-8 et 23-25 ; Depeyrot, G., Crises et inflation entre Antiquité et Moyen Age, Paris, 1991, p. 197 Google Scholar ss.

33. Voir Bland, R., Numismatic Chronicle,1992, p. 212 ; J.-M. Doyen, A Survey of Numismatic Research 1985-1990, vol. I, Bruxelles, 1991, p. 230 Google Scholar.

34. Bland, R. et Burnett, A., The Normanby Hoard and other Roman Coin Hoards, Londres, 1988, pp. 114215 Google Scholar. Le trésor d'Eauze. Bijoux et monnaies du IIIe siècle après J.-C, D. Schaad éd., Toulouse, 1992.

35. Nous renvoyons le lecteur soucieux du détail de la procédure suivie et des résultats atelier par atelier à notre étude de 1987, pp. 60-61, 64-67 et 73-81. Un léger changement est à signaler par rapport à cette étude : la limite entre les périodes 4 et 5 a été déplacée pour intégrer l'année 256 dans la période 4 (au lieu de 5 auparavant). Cette correction a paru nécessaire pour prendre en compte de manière plus fidèle la croissance des émissions d'antoniniens perceptible, dans les trésors, pour les dernières années du règne conjoint de Valérien et Gallien.

36. Moyennes corrigées en tenant compte du déplacement de limite entre les périodes 4 et 5.

37. Plusieurs facteurs, spécifiques au numéraire recueilli sur les sites archéologiques, concourent à déformer l'image des évolutions de la production monétaire, a) Le monnayage de sites subit fortement les modifications de la vitesse de circulation de la monnaie, b) Il dépend étroitement de l'occupation du sol, qui peut toujours connaître, dans un site donné, des modifications progressives ou des ruptures brutales, c) Dans un numéraire hétérogène (comme cela fut le cas de façon croissante après 260), la rapide thésaurisation des espèces à meilleur titre d'argent a des répercussions directes sur les sites, en raccourcissant notablement leur durée de circulation effective, donc leur taux de perte global, d) La durée de circulation d'un numéraire, abondant à l'origine, peut être considérablement réduite par des décris et des refontes massives, conduisant à une sous-représentation sur les sites d'où peut découler une sous-estimation importante du niveau de production initial, e) A l'inverse, certains types d'espèces peuvent être surreprésentés. C'est le cas des monnaies de faibles modules qui, à circulation identique, seront plus fréquemment perdues que celles de grand module.

38. Pour le détail de ce travail D. Hollard « La pénurie de l'argent monnayé au me siècle après J.-C. : l'apport des monnaies de sites », Cahiers numismatiques, Via,juin 1995, pp. 23-31

39. Walker, D. R., The Metrology of the Roman Silver Coinage, III, From Pertinax to Uranius Antoninus, Oxford, (BAR), 1978, p. 35 Google Scholar ss ; J.-P. Callu, La politique monétaire…, op. cit., pp. 237-248 ; E. Besly et R. Bland, The Cunetio Treasure, Roman Coinage of the Third Century AD,Londres, 1983, pp. 29-31 et 60 ; R. Bland et R. Burnett, The Normanby Hoard and other Roman Coin Hoards,Londres, 1988, p. 154 ; C. Brenot, H. Huvelin, Barrandon, J.-N., « Le métal des ateliers de Milan et Siscia », La zecca di Milano, Atti del convegno internazional di studio, 9-14 mai 1983, Milan, pp. 173188 Google Scholar ; P. Bastien, Le monnayage de l'atelier de Lyon : de la réouverture de l'atelier par Aurélien à la mort de Carin (fin 274-mi-285),Wetteren, 1976. Les légères divergences de poids moyens avec l'article de 1987 sont dues au fait que nous avons, pour la période 238-260, utilisé les chiffres de J.-P. Callu (portant sur des échantillons plus larges) de préférence à ceux de Walker, et que nous avons employé pour la période 260- 274 les vastes trésors de Cunetio et Normanby.

40. Cette fixité de la monnaie d'or était essentielle car elle simplifiait et stabilisait le paiement des salaires des hauts fonctionnaires et la perception de la rente foncière libellés en or.

41. Il existe également sous Tacite (275-276) et Carus (282-283), dans certains ateliers, des frappes de doubles aurelianiqui portent les marques XI, X.I, X.ET.I, IA correspondant à 1 partie d'argent pour 10 parties de cuivre, soit environ 9,1 % de fin, ce que confirment les analyses métalliques : J.-P. Callu, C. Brenot, J.-N. Barrandon, « Analyses de séries atypiques (Aurélien, Tacite, Carus, Licinius) », Numismatica e Antichita Classiche (Quaderni ticinesi),8, 1979, pp. 243-251 (titre moyen de 9,21 % pour les doubles aurelianide Tacite, de 8,77 % pour ceux de Carus)

42. Depeyrot, G., « Crise économique, formation des prix et politique monétaire au troisième siècle après J.-C. », Histoire & Mesure, 1988, III-2, pp. 235247 CrossRefGoogle Scholar, ici, p. 238.

43. Sur les réformes d'Aurélien et de Dioclétien, voir G. Depeyrot, « Crise économique, formation des prix et politique monétaire… », art. cité ; id.,« Le système monétaire de Dioclétien à la fin de l'Empire romain », Revue belge de Numismatique,1992, pp. 33-49.

44. L'aureusau l/50c de livre continua néanmoins d'être frappé pour des émissions de fêtes

45. D. Sperber, op. cit.,note 14, pp. 126-127.

46. M. Corbier, « Dévaluations et évolutions des prix (I-II siècles) », Revue numismatique, 1985, pp. 69-106.

47. J.-P. Callu, La politique monétaire…, op. cit.,pp. 401-402 ; G. Depeyrot, « Crise économique, formation des prix et politique monétaire… », art. cité, pp. 241-242 ; M. Corbier, « Dévaluations et évolutions des prix… », art. cité, p. 105.

48. Erim, K. T., Reynolds, J., Crawford, M., « Diocletian's Durrency Reform : A New Inscription », Journal of Roman Studies, 61, 1971, pp. 171177 Google Scholar ; J.-P. Callu, « A propos de Jrs, 61, 1971, pp. 171-177 », Bull, de la Société française de numismatique,1972, pp. 291-293.

49. G. Mickwitz, Geld und Wirschaft im rômischen Reich des IV Jahrh. n. Chr.,Helsingfors, 1932, p. 73.

50. D. Sperber, op. cit.,pp. 128-129.

51. Le salaire journalier urbain moyen en Italie pour le 1” siècle a été établi à environ un denier par S. Mrosek, Prix et rémunération dans l'Occident romain,Gdansk, 1975, p. 70 et d'après le pointage effectué par E. FRÉZouls, « Prix, salaire et niveaux de vie : quelques renseignements de l'Edit du maximum », Ktéma, 2,1977, p. 261, le salaire journalier le plus fréquent dans l'Édit du maximum s'établit à 50 deniers.

52. M. Corbier, « Dévaluations et évolutions des prix… », art. cité, p. 106 ; R. S. Bagnall, Currency and Inflation in fourth Century Egypt,The American Society of Papyrologist, 1985.

53. de Bellefonds, X. Linant, « Un modèle monétaire pour l'économie de l'Empire romain au IIIe siècle de notre ère», Revue historique de Droit français et étranger, 58, 1980, pp. 561586 Google Scholar.

54. Sur les variations des émissions monétaires impériales voir Duncan-Jones, R., Money and Government in the Roman Empire, Cambridge, 1994 CrossRefGoogle Scholar, chapitres 8 et 9. Même si le cadre du raisonnement de M. Corbier et R. S. Bagnall avait été validé par les recherches numismatiques de ces dernières décennies, il n'en demeure pas moins qu'il aurait conservé les marques d'une tautologie : stabilité des échanges, du stock de métal pur monnayé, de la vitesse de circulation ne peuvent qu'aboutir à la conclusion d'une stabilité des prix en termes réels et donc d'une action nulle de la hausse des prix nominaux sur l'économie.

55. G. Depeyrot, «Crise économique, formation des prix et politique monétaire… », art. cité, pp. 242-246.

56. R. Duncan-Jones, op. cit.,pp. 29-32.

57. Sur la relation entre prix et volume de métal monnayé à diverses époques de l'Histoire, voir les réflexions de G. Depeyrot, « Numéraire et prix : le rôle des métaux », Rythmes de la production monétaire de l'Antiquité à nos jours,G. Depeyrot, T. Hackens et G. Moucharte éds, Louvain-la-Neuve, 1987, pp. 707-729.

58. J.-P. Callu, La politique monétaire…, op. cit.,p. 402 ; M. Corbier, « Dévaluations, inflation et circulation monétaire au Iiie siècle », Hommes et richesses dans l'Empire byzantin,1.1, IV'-Vij’ siècle,Paris, 1989, p. 209.

59. Voir note 23.

60. Bavli Bava Batra91b et Bavli Ta'anit19b, cités par D. Sperber, op. cit.,pp. 141-142.

61. Cantiques Rabba, 2.5, cité par D. Sperber, op. cit.,p. 142.

62. P. Oxyr.1411.

63. M. Rostovtseff, Histoire économique et sociale de l'Empire romain,Paris, 1988, pp. 346-347.

64. C'est également l'avis de J.-P. Callu, La politique monétaire…, op. cit.,p. 406 : « La quasi-stabilité des prix-or satisfaisait les hautes classes qui comptaient plus en poids d'AV qu'en deniers ».

65. M. Corbier, « Dévaluations, inflation et circulation monétaire au Iiie siècle », art. cité, pp. 205-208.

66. J.-P. Callu, La politique monétaire…, op. cit.,p. 406.

67. J. Guey, « Note sur la réforme monétaire de Dioclétien et le “mutuum” : l'inscription d'Aphrodisias de Carie », Bulletin de la Société française de numismatique,1972, pp. 260-264.

68. D. Sperber, op. cit.,pp. 141-142.

69. Sur l'interprétation historique des résultats, voir aussi G. Depeyrot et D. Hollard, toc. cit.,pp. 69-70.

70. Il faut noter que l'accord entre sites et trésors sur l'évolution de la production des ateliers officiels et du stock d'argent monnayé s'accompagne en revanche de différences importantes en ce qui concerne le monnayage d'imitation. Ces divergences s'expliquent toutefois parfaitement par la dynamique de fractionnement, propre à tout numéraire hétérogène, entre circulation et thésaurisation, instrument de paiement et de réserve.

71. R. Delmaire, « Remarques sur le chrysargyre et sa périodicité », Revue numismatique, 1985, pp. 120-129 ; G. Depeyrot, Crises et inflation…, op. cit.en note 32, p. 209.

72. La seule monnaie d'argent qui joua un rôle significatif au 4e siècle fut la silique créée en 358 et valant l/40e du solidus.Cette espèce fut suffisamment frappée pour pouvoir être thésaurisée et imitée, et elle connut un usage réel dans la pars occidentalisde l'empire. Ce retour d'une monnaie d'argent courante dans la circulation monétaire fut cependant de courte durée : la création, vers 384, du 1/3 de sou d'or (tremissis)précipita la silique dans une crise irrémédiable et son éviction marqua l'étape ultime de l'échec du numéraire d'argent et de l'accession de l'or à la suprématie monétaire.

73. Sur l'évolution socio-économique du Bas-Empire et le rôle essentiel qu'y joua la monnaie, se reporter à la synthèse de G. Depeyrot, citée en note 32.