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Des « Trois Fonctions » aux « Trois États »?

Published online by Cambridge University Press:  26 July 2017

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« Li clerc deivent por tous orer ; Li chevalier sans demorer Deivent défendre et ennorer, Et li païsant laborer. »

« Aux clercs, Dieu ordonna d'enseigner et d'étudier, de prier pour eux-mêmes et pour autrui, de donner et de recevoir ; aux nobles, en bref, de protéger le peuple, de donner, de prier pour eux-mêmes, d'étudier, de ne pas s'attacher aux choses matérielles ; au peuple, de garder les bêtes, de donner, de prier pour eux-mêmes, d'étudier, de commercer, de prêter de l'argent et de cultiver la terre ; mais il n'y a qu'une occupation que le Seigneur ait imposée aux serfs : servir sans envie les trois autres ordres. »

Type
Débats et Combats
Copyright
Copyright © Les Éditions de l’EHESS 1963

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References

1. Bhagavad-Gitâ (nombreuses traductions), XVIII, 41-44 ; Louis Renou, Hymnes Spéculatifs du Veda, Paris, 1956, p. 97-100 (Rg-Veda, X, 90) et Anthologie Sanskrite, Paris, 1947, p. 164-165, p. 192 et, pour le texte cité ci-dessus, p. 196. Certains de ces textes, comme plusieurs de nos textes médiévaux, mettent en relations les différentes catégories sociales avec différentes parties du corps humain.

2. Essai sur les origines de la noblesse en France, Paris, 1902, p. 370-375.

3. Voir ces textes dans la thèse de M.-M. Dubois, Aelfric, sermonnaire, docteur et grammairien, p. 210-213.

1. Dos aUindische Volkstum und seine Bedeutung fur die Gesellschaftskunde, Kôln 1899.

2. J. Brough, « The tripartite ideology of the Indo-Europeans, an experiment in method », dans le Bulletin of the School of Oriental and African Studies, XXII-1050, p. 69-85.

3. Les références de R. MOHL (Three Estâtes, p. 11-12) à la traduction de Brasseur De Bourbourg (Paris, 1861) sont inexactes.

4. Relaciôn de las cosas de Yucatan, éd. Mexico, 1038 ; voir en particulier les p. 78-

1. En particulier ici même, par M. Dumézil (Annales, oct.-déc. 1958, p. 724, note 1), et ailleurs par M.Marcel David («Les laboratores», dans Etudes d'Histoire du droit prixé offertes à Pierre Petot, Paris 1959, p. 107-120).

2. Commentaire du « Timée », éd. Wrobel eh. 233, p. 269

1. « Le Rigsthula et la structure sociale indo-européenne », dans la Revue de l'Histoire des Religions, CLIV, 1958, p. 1-9.

2. Cf. Gudde, E. G., Social conflicts in Médiéval Gevman Poetry, Berkeley, 1984, p. 12 Google Scholar. Noter aussi comment les « trois fils de Rigr », pères des trois classes sociales dans la mythologie, sont devenus les « trois fils de Noé » chez Honorius Augustodunensis (De Imagine Mundi, Patrol. Latine, t. 172, col. 106).

3. Cf. CROSS, T. P., MotiJ-Index of early Irish literature, Bloomington, 1952 Google Scholar, indiquant cependant de nombreuses « triades » (p. 530).

4. Aelfric s'adresse à Wulfstan comme s'il s'agissait d'une doctrine déjà connue de tous deux, mais ce n'est peut-être que l'attitude typiquement médiévale consistant (contrairement à nos conceptions modernes) à faire passer pour traditionnelle une idée neuve.

1. Je veux parler du schéma : « praelati, monachi, laici », qui culmine vers le ix" siècle et se retrouve même dans la structure des assemblées carolingiennes, mais qui remonte au moins à Saint Augustin (cf. G. Folliet, « Les trois catégories de Chrétiens, survie d'un thème augustinien », dans Vannée théologique augustinienne, XIV- 1954, p. 81-96), et qui reste fréquent chez les théologiens et les canonistes pendant tout le Moyen Age. On le trouve ainsi, à l'époque même d'Adalbéron, dans un ouvrage qui lui est dédié, la Chronique de Dudon de Saint-Quentin (éd. LAIE, p. 200-201 ; ce passage a été curieusement adapté aux « trois états » par la Chronique des ducs de Normandie de BENOIT, éd. Fahlin, p. 271 sqq.).