Published online by Cambridge University Press: 25 May 2018
Le registre des achats quotidiens de l'hôpital royal de Guadix du 14 novembre 1581 au 31 décembre 1582 allie nombre de défauts et de qualités qu'il faut, préalablement à toute étude de détail, rappeler. Les défauts tout d'abord. Nous disposons ici d'une source qui ne nous restitue pas l'ensemble des produits consommés par la collectivité. Louis Stouff souligne que l'hôpital du Saint-Esprit de Marseille possédait ses propres vignes en 1409 - 1410 et qu'en conséquence les achats en vin étaient limités au complément de la production locale. A Guadix, il n'est jamais fait mention de céréales ou de pain tout au long des 14 mois étudiés. Peut-être ce poste du budget figurait-il sur un autre registre ou bien plus vraisemblablement l'hôpital possédait-il des terres arables dans la Vega de Guadix ? Cette lacune est particulièrement fâcheuse car elle ne permet pas de connaître la part de l'aliment de base dans la consommation générale de l'hôpital ni de calculer des taux de calories même approchés. Un second écueil se présente aussitôt.
Ce texte est modifié et amplifié par rapport à celui présenté lors du Congrès de l'Association des Historiens Économistes d'octobre 1973.
1. Archives de la Cathédrale de Guadix, Livre de comptes (1581-1582). Institut Valencia de don Juan, énvio I pièce 9, pour les militaires ; J. Martinez, H. Ruiz, Invenlarios de bienes moriscos del reino de Granada (siglo XVI), Madrid, 1972 ; Archives Générales de Simancas (A. G. S.), Camara de Castilla, legajo 2176, s.f. pour la table du Marquis de los Vêlez ; A. G. S., Camara de Castilla, legajo 2178, s.f. pour les bandits.
2. Bartolomé Bennassar. « L'alimentation d'une capitale espagnole au xvie siècle », dans Annales, 1961, pp. 728-740 et dans J.-J. HéMardinquer, Pour une histoire de l'alimentation, Paris 1970, pp. 49-59. N. Sanchez-Albornoz, « Gastos y alimentacion de un ejercito en el siglo xvi segûn un presupuesto de la época », Cuadernos de Historia de Espaha, xiv, 1950 pp. 150-173.
3. Pain et fromage sont selon les cas accompagnés d'olives ou d'ail, ou encore d'oeufs ou de raisins.
4. Dans le document, sont employés de manière équivalente pan et hogaza. La hogaza correspond en principe à un pain de deux livres environ. Mais il est possible que mon estimation soit surestimée. Il n'en demeure pas moins que le bilan calorique est ici élevé.
5. M. Espadas Burgos, Un tralado alimentario del fin de la edad média : « La sevillana medicina » de Juan de Avinon. Communication faite au Congrès des Historiens économistes, Paris, CNRS, octobre 1973 ; Juan Sorapan de Rieros, Medicina espanola contenida en proverbios vulgares de nuestra lengua, Madrid, édition Sbarbi de 1875 (la première est de 1615-1616), pp. 27 et 81 - 90 ; Luis Lobera de Avila, Banqueté de nobles caballeros, Augusta 1530, éd. Madrid, 1952. Ces deux dernières références m'ont été fournies par J.-L. Peset, membre du Centre d'Histoire de la Médecine Arnaldo de Vilanova de Madrid (C.S.I.C.).
6. I. Bauer Landauer, Don Francisco de Benavides, cuatralvo de las galeras de Espana, Madrid, 1921, p. 460.
7. Voir A. Eiras Roel et M.-J. Enriquez Morales « La consommation alimentaire d'Ancien Régime : les collèges de Saint-Jacques-de-Compostelle », p. 454.
8. Arch. Mun. Malaga, Livres d'Actes, n° 28, fol. 195 ; Arch. Mun/ Loja, Livres d'Actes, n° 18, fol. 79.
9. A.G.S. Camara de Castilla, legajo 2201, s.f. Cette évaluation n'est que partielle car elle ne tient pas compte des troupeaux appartenant au clergé.
10. A. Gallego Morecl, Gastronomia granadina, Cahier n° 5 de la Caja de Ahorros de Granada, Grenade, 1971.
11. R. Arié, L'Espagne musulmane au temps des Nasrides (1332-1492), Thèse, exemplaire dactylographié, ch. VII, « L'alimentation », pp. 552-559.
12. L. Cardaillac, «La politique antichrétienne des morisques ou l'opposition des deux communautés», thèse dactylographiée, Montpellier, 1973, pp. 38-39.