Sans faire violence aux mots, je serais assez tenté, de prime abord, d'écrire noblesse ou bourgeoisie, ou mieux, donnant au trait d'union sa valeur pleine d'unicité : noblesse-bourgeoisie, escamotant sans vergogne l'intervalle. Certes en 1789 la noblesse n'est pas un mythe. Elle a même, avec la convocation des États Généraux, une occasion exceptionnelle de manifester son existence avec plus de force qu'il lui a été donné de le faire depuis deux siècles. Mais une autre réalité se cache sous les apparences : la noblesse qui se réunit dans les bailliages au printemps 89 pour rédiger ses doléances, c'est à peine forcer les termes que de la définir comme la bourgeoisie qui a réussi. Évidence qu'il n'est pas dans mon projet de vérifier ici.