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Au Seuil de l'École romantique*

Published online by Cambridge University Press:  11 October 2017

Extract

A la mémoire de Lucien Febvre.

1809 et 1810 : de Wagram au mariage autrichien. Sur l'Europe, la domination de Napoléon ne cesse de s'étendre. Son règne est à l'apogée. Pourtant, dans le voisinage même de l'Empereur, les plus clairvoyants, souvent les plus comblés, commencent à se préeautionner, ou sont écartés comme peu sûrs. Que dire de ceux qui, dans leur for intérieur, furent toujours hostiles?

Trois mois après la célébration fastueuse du mariage, qu'accompagnent tant d'épithalames, qui tous ne sont pas désintéressés, le 1er juillet 1810, à la fête nocturne donnée par l'ambassadeur d'Autriche, éclate « avec la rapidité de l'éclair » le terrible incendie où périssent non seulement plusieurs invités, mais aussi, au premier rang, et en voulant sauver ses enfants, la femme de l'ambassadeur.

Type
Études
Copyright
Copyright © Les Éditions de l’EHESS 1958

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Footnotes

*

Cette étude est un extrait de l'introduction au tome VIII de La France révolutionnaire et impériale (1809-1810), un vol. in-8° carré, L-683 p., 16 pl. h. t. En vente à l'Imprimerie Nationale, 39, rue de la Convention, Paris, XVe.

References

page 423 note 1. Lettre inédite.

page 425 note 1. Une troisième édition paraît en 1822, avec une préface, reproduite dans les éditions suivantes, et quelques additions et remaniements. La 58 édition est de 1832. La 6e, de 1842, porte sur le titre : ouvrage adopté par l'Université. La 7e est de 1847 et la 8», de 1856.

page 426 note 1. Il écrit, p. 72 de 1809 : Louis XIV « nous a fait oublier qu'un roi a d'autres devoirs que d'acquérir de la gloire pour son empire ». Est-ce la censure, ou la prudence, qui en 1810 fait remplacer gloire par renommée ?

page 426 note 2. Lettre inédite à Prosper de Barante, 22 janvier 1809. Sur la souveraineté du peuple selon Rousseau, p. 184 de 1809. Sur les révolutions heureuses ou malheureuses, p. 244- 252 de 1809. Comme sur ces deux points Prosper a maintenu son texte de 1809 dans les éditions suivantes, on en doit conclure que la réclamation de Constant n'avait rien de tragique.

page 428 note 1. La Littérature, éd. de 1800, t . II, p. 60 et suiv.

page 428 note 2. La Littérature au XVIIIe siècle, p. 108 de l'édition de 1809.

page 428 note 3. P.-G. de La Rochefoucauld-Liancourt, alors âgé de trente ans, pour avoir, en 1809, dans son Esprit des écrivains du XVIIIe siècle, soutenu que les écrivains étaient responsables de la révolution, voit son livre interdit par la police. Cette même année, Vialart de Saint-Morys, ancien émigré qui avait à Coblentz épousé une nièce de Calonne, décharge les philosophes de toute responsabilité, dans son Tableau littéraire de la France au XVIIIe siècle, mais il les félicite d'avoir créé cette force de l'opinion, grâce à laquelle l'espèce humaine, « connaissant mieux ses intérêts et ses droits, saura mieux résister à l'esprit de conquête, et se garantir de l'oppression ». Et la censure n'y voit pas malice.

page 428 note 4. Voir par exemple dans l'édition de 1842, p. 100-101 et p. 126.

page 429 note 1. Page 144 de l'édition de 1809, et page 152 de l'édition de 1842.

page 429 note 2. En 1810 Barante n'a pas changé un mot au jugement sévère qu'il porte sur Diderot. A cette date Diderot souffrait d'une boutade féroce qui était dans toutes les mémoires et que cite Constant dans sa lettre à Barante du 2 octobre 1811. Et il restait encore beaucoup d'inédit dans son oeuvre posthume. Mais Barante est injuste aussi pour Marivaux, dont il ne semble avoir eu qu'une connaissance très incomplète. Eusèbe Salverte (né à Paris en 1771), dans son Tableau littéraire au XVIIIe siècle, admire Marivaux, mais fait avec raison observer que Marivaux joué par des acteurs médiocres est « insupportable ». Salverte remarque aussi qu'on a été « longtemps injuste envers les Liaisons dangereuses ». Mais presque toute la critique du xixe siècle continuera de l'être.

page 430 note 1. Edition originale de La Littérature, 1800, t. I, p. 157-158.

page 430 note 2. De VAllemagne. Seconde partie, chap. xi : « De la poésie classique et de la poésie romantique ».

page 431 note 1. Texte de l'édition originale (1809), p. 37-40.

page 431 note 2. Thèse reprise en 1822 par J.-M. Audin dans son Essai sur le Romantisme, mais soutenue mollement au gré de Barbey d'Aurevilly, qui la formule dans son style flamboyant : « Le romantisme en effet (qu'importe son nom ?) était dans les lettres, la Légitimité reprenant la place usurpée par la bâtardise » (Notice sur J.-M. Audin, 1856, p. 7 et 8).

page 432 note 1. Souvenirs du Baron de Barante, t. I, p. 269-270.

page 432 note 2. Dix-huitième siècle, édition de 1809, p. 159.

page 432 note 3. Ibid., p. 157.

page 432 note 4. Edition de 1810, p. 66-67.

page 432 note 5. Edition de 1810, p. 221.

page 433 note 1. Dix-huitième siècle, édition de 1809, p. 149-151.

page 433 note 2. Ibid., p. 83-84.

page 433 note 3. Ibid., p. 216-218.

page 435 note 1. « Il faut convenir qu'il est peu de liaisons aussi anciennes que la nôtre… Cinquante ans passés… — Mais, Pont-de-Veyle, cela ne viendrait-il point de ce. qu'au fond nous avons toujours été fort indifférents l'un à l'autre… »

page 435 note 2. A. Monglond, Le Préromantisme français, t. II, chap. v.

page 436 note 1. Il doit même en exister davantage, puisqu'on ne tient compte ici que des éditions présentes à la Bibliothèque Nationale. Après la première vogue, il faudrait aussi tenir compte du nombre des exemplaires déjà jetés sur le marché. Et il faudrait encore ajouter les éditions séparées du Petit Carême, si souvent réimprimé avant et après 1810, des Morceaux choisis, des Conférences et discours synodaux, des Paraphrases des Psaumes.

page 437 note 1. Carême. Sermon du lundi de la Passion.

page 438 note 1. Bernis qui, en 1739, passera un an en Auvergne, se plaisait plus tard dans ses Mémoires à dire qu'il y avait trouvé « des gens d'un esprit solide, et quelquefois des gens aimables ». Mais, né en Vivarais, il n'avait en 1739 que vingt-cinq ans, et Massillon à son installation à Clermont en avait déjà cinquante-six.

page 438 note 2. Conférences et discours synodaux. Paris, Estienne, 1764, t. III, p. 188 à 198.

page 439 note 1. Ibid., t. I, p. 22. Massillon dirigea Saint-Magloire un an et demi, à partir de novembre 1696.

page 439 note 2. Publié par Baret, Bull, du Bibl., 1861.

page 439 note 3. Fils de celui des deux frères de Massillon qui avait à Hyères gardé l'étude paternelle.

page 440 note 1. Guide pittoresque du Voyageur en France, 1838, t. IV.

page 440 note 2. En 1852, Silvestre de Sacy, après avoir relevé, en lecteur avisé, diverses fautes dans l'édition Renouard de 1810, constate par une confrontation serrée que ces fautes se trouvent déjà dans l'édition de 1745, et conclut qu'une édition prise sur tous les manuscrits de Massillon serait nécessaire. Il existe, du reste, dans ces manuscrits plusieurs états du même sermon. L'article de Sacy est du 4 mai 1852. Il est reproduit dans les Variétés littéraires, morales et historiques, 1858 et 1861.

page 440 note 3. Attribuée au P. Jannart par la Biographie universelle.

page 441 note 1. « Voyage à Clermont ». Chateaubriand. OEuvres, t. XIII, p. 115.

page 441 note 2. Seconde partie. « Poétique du Christianisme », Livre III, ch. m et VIII.

page 442 note 1. Note-t-il sur son carnet, et, relisant ces lignes et René, le 23 janvier 1830, il note à nouveau : « J ‘ a i vingt-einq ans. Que j ’ a i deviné juste à seize ! Malheureux ! Moins d'énergie que jamais ! » (Marie-Louise Pailleron, Sainte-Beuve à seize ans…, 1927, p. 21.)

page 442 note 2. Voir Henri Bremond, Le Roman et Vhistoire d'une conversion, 1925, et l'édition qu'il a donnée de l'Arthur de Guttinguer, 1925.

page 442 note 3. Je m'y étais appliqué en 1931 et compte publier mes conclusions dès que d'autres travaux m'en laisseront le loisir. J'ai dit dans mon Journal intime d'Oberman (1947), p. 23-27, l'influence à'Oberman sur Volupté, sensible surtout dans le tome I, qui est la partie la plus autobiographique du roman.

page 442 note 4. Bonnerot, Jean, Correspondance générale de Sainte-Beuve, t. I, 1935, p. 811.Google Scholar

page 442 note 5. « J e travaille depuis déjà longtemps à un roman qui est assez avancé ; le titre, si vous l'avez vu, en est bien vilain, mais j'espère que le livre réparera ce titre et vaudra mieux ; les idées en sont purement chrétiennes et même plus par moments que je ne le suis » (Georges Goyau, Le Portefeuille de Lamennais, 1930, p. 121).

page 443 note 1. Sainte-Beuve publie le 26 septembre et le 3 octobre 1853 ses deux lundis sur Massillon, sans qu'aucune publication récente en soit le prétexte, mais si près du vingtième anniversaire de Volupté, son étude révèle une ancienne et intime fréquentation de cet écrivain. Il l'avait sans doute abordé, aux jours de sa jeunesse, par le Petit Carême, « ce merveilleux petit ouvrage », alors si répandu en éditions séparées et très lu, dans lequel il met en relief en 1853 le sermon pour le troisième dimanche de Carême.

page 443 note 2. Petit Carême, édition de 1745, p. 88.

page 443 note 3. Ibid., p. 90-92.

page 444 note 1. Correspondance générale de Sainte-Beuve, t. I, p. 398 et 402. Lettres à Victor Pavie (17 novembre 1833) et à Mme Pélegrin (25 novembre 1833). — Si G. Sand a pu le lire en épreuves, dès le mois de mai 1833, ce tome I a subi des corrections et des retouches jusqu'à la veille du tirage.

page 444 note 2. Conférences et discours synodaux…, 1764, t. II, p. 12-13 et p. 22 à 24.

page 444 note 3. Il s'était senti attiré par Massillon : « Je n'ai point connu d'homme, dira-t-il plus tard dans ses Mémoires, qui, avec l'extérieur le plus simple, inspirât plus facilement que lui la vénération et l'amour. » Bernis s'ouvrit à lui avec une entière franchise ci des motifs de religion et de probité » qui l'écartaient encore du sacerdoce. Massillon « approuva, poursuit Bernis, ma délicatesse et m'en estima davantage » (Beknis, Mémoires et lettres publiés par Frédéric Masson, 1876, t. I, p. 76-77).

page 445 note 1. Voir dans Un Prince de la Bohême (1844), paru d'abord sous le titre Les Fantaisies de Claudine (Revue parisienne, 25 août 1840) le pastiche caricatural « du style employé par monsieur Sainte-Beuve ».

page 445 note 2. Blampignon, Massillon d'après des documents inédits, 1879, p . 136-137.

page 445 note 3. On trouvait même dans le portrait moral de Madeleine des phrases telles que celle-ci : « que les rapports qui forment les passions ne sont pas libres, et que nous en trouvons la destinée dans nos coeurs », paroles qui font songer à l'abbé Prévost en même temps qu'elles peignent l'amour romantique et ces couples que leur pure essence l'un à l'autre prédestine. Voir dans mon Préromantisme français, t. I, p. 194, un texte tiré des Mémoires d'un homme de qualité.

page 446 note 1. Pourquoi Sainte-Beuve qui, au temps de Volupté (t. II, p. 178), était déjà éclairé sur « l'esprit contentieux, qui avait promptement aigri tout le jansénisme au dix-huitième siècle », a-t-il plus tard accepté sans critique les propos jansénistes sur l'épiscopat de Massillon ?

page 446 note 2. A dit Henri Bremond, Pour U romantisme, 1923, p. 48.