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Published online by Cambridge University Press: 11 October 2017
Que les Anglais, même philosophes, ne soient pas les Français, c'est une vérité qu'il ne faut pas sous-estimer. On vient de traduire chez Gallimard et d'installer dans la « Bibliothèque des Idées » de la maison une Histoire de la philosophie occidentale en relation avec les événements politiques et sociaux de l'Antiquité jusqu'à nos jours (ouf !), fort convenablement traduite par Hélène Kern de l'anglais de Bertrand Russell. — Ce nom n'est pas négligeable. Les échos du prix Nobel, en 1950, l'ont fait retentir de par le monde. On l'accueille donc avec un préjugé de sympathie, Mais quelle déconvenue !…
« En relation avec les événements politiques et sociaux »…. Hélas ! Si le titre ne portait pas cette annonce prestigieuse, je reprocherais d'abord à l'ouvrage de n'être qu'une suite d'études sur la pensée de quelques philosophes arbitrairement choisis comme « techniquement qualifiés » et considérés, en dépit de quelques clauses de style, comme de purs esprits enclos dans leurs cabinets de travail.
page 522 note 1. Ou qui interviennent bizarrement. Exemple : Résultat des Croisades (p. 447) : 1° la papauté accroît son prestige ; 2° on massacre les Juifs en Allemagne et en Angleterre.
page 522 note 1. Kierkegaard ne figure pas à l'index.
page 523 note 1. En fait, le volume comporte 912 pages. Descartes arrive à la page 569, c'est-à-dire qu'il n'en reste plus que 343 pour cette partie de la philosophie qui nous touche le plus. Un tiers. L'ouvrage comporte trois sections : 1. Philosophie de l'antiquité, 318 p. ; 2. Philosophie catholique, 284 p. ; — 3. Philosophie moderne, 343 p.
page 523 note 2. De cet énorme livre on pourrait au plus tirer 200 pages vivantes sur les mathématiques et l'astronomie grecque ; Copernic, Kepler et Galilée ; Newton ; l'analyse logique et la philosophie, etc…. Il est bien instructif d'en comparer la table des matières avec celle d'un livre comme les Considérations de Cournot. Si fort, si humain, si éclairant et si dépourvu de tout dogmatisme subjectif.