Bien que ne faisant pas partie des radionucléides à vie longue, le zinc 65 représente un polluant radioactif important de par sa présence dans les effluents liquides de certaines installations nucléaires et de son isotopie avec un oligo-élément biologique essentiel. Dans ce travail l'auteur aborde le problème du transfert et de la concentration de ce radionucléide dans les chaînes alimentaires aquatiques.

L'absorption par des anguilles de zinc 65 contenu dans de la nourriture naturelle se traduit, après l'ingestion de 11 repas échelonnés sur 69 jours, par une accumulation du radionucléide correspondant à un taux de rétention moyen de 22 %. Environ 45 % du zinc 65 sont éliminés avec les fèces ce qui représente près de 60 % de l'excrétion totale. Entre deux repas successifs on observe une élimination rapide du zinc 65 qui correspond à 2 périodes biologiques courtes, Tb1 ~ 1 jour et Tb2 ~ 4,5 jours. Après l'arrêt de l'ingestion de la nourriture contaminée le radionucléide accumulé n'est que très lentement éliminé (Tb3 ~ 450 jours) et l'excrétion fécale devient très nettement prépondérante ( ~ 80 %). L'organotropisme du zinc 65 se caractérise par une concentration élevée dans les viscères et, en ce qui concerne la distribution, par une forte prédominance du tissu musculaire.