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Réflexions d'un historien sur quelques travaux de toponymie
Published online by Cambridge University Press: 25 October 2017
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Ce n'est point hasard si, de toutes les formes de la recherche érudite, l'interprétation des noms de lieu fut la seule, semble-t-il, à éveiller la curiosité d'un Marcel Proust. Comment un esprit sensible à la poésie du temps écoulé resterait-il sans résonance devant ces vivants témoignages du passé ? Mais le rêve n'est, ici comme ailleurs, qu'un chemin vers une connaissance plus approfondie. Pour tous les historiens — et les géographes — que préoccupent les problèmes du peuplement, substrat nécessaire de toute enquête sur les sociétés humaines, la toponymie a rang d'instrument proprement indispensable. Peu d'entre nous, malheureusement, possèdent la culture linguistique, à la fois très vaste et passablement spécialisée, qu'impose le maniement personnel de l'outil.
- Type
- Problèmes d'Ensemble
- Information
- Copyright
- Copyright © Les Éditions de l’EHESS 1934
References
page 252 note 1. Cf. sur l'interprétation des données onomastiqiies, qui soulève des ditficultés analogues, iVoms de personne et histoire sociale dans Annales, t. IV, 1932, p. 67 et suiv. (à propos d'une étude de Mr Michaelson) ; et sur les noms de rivière, la note de Lucien Febvre, Une méthode de recherche ; trafic fluvial et toponymie, ibid., 1.1, 1929, p. 585 et suiv. (à propos d'un travail de Mr de Manteyer).
page 252 note 2. Recherches sur l'origine et la formation des noms de lieux du département du Loiret. I. Noms composés crcec les mots celtiques dunum, durum, briga, magus dans Bulletin de la Société Archéologique et Historique du Loiret, t. XXXII, n° 231.
page 253 note 1. Die germanischen Ortsnamen in Sponien und Portugal. Iéna et Leipzig, W. Gronau, 1932 ; in-8°, VIII-121 p. (Berliner Beitrâge zur ramanischen Philologie, hgg. oonE. Gamillscheg, II, 4). Notons, et regrettons, l'absence de toute carte.
page 253 note 2. Beiträge zur romanischen Ortsnamenkun.de des Oberelsass. Iéna et Leipzig, W. Gronau. 1932 ; in-8°, X-74 p., 1 carte (Berliner Beitrâge zur romanischen Philologie, II, 3).
page 254 note 1. Contributo toponomastico alla teoria délia continuità ne! medioevo délie comunitàrurali romane e preromane dell'Ilalia superiore. Cluj, Cartea romaneasca, 1931 ; ln-8° [vi]-325 p . ( Universitatea « Regele Ferdinand I » din Cluj. Biblioteca dacoromaniei condusa de S. Puscariu, n° IV). Par terra aperta, MT Serra semble entendre toujours une terre commune. Ne s'agit-il pas plutôt, au moins dans beaucoup de cas, d'une « Champagne » (selon le terme français), soumise à une interdiction de clore, non comme échappant à l'appropriation individuelle, mais en raison des servitudes collectives de pâture qui pesaient sur les diverses propriétés ? Évidemment un certain défaut de culture historique, dans le domaine de l'histoire agraire, se fait ici sentir.
page 254 note 2. T. I, 1929, p. 588.
page 254 note 3. Notons aussi, dans le Sammelblatt des Historischen Vereins Eichstàtt, t. XLV, XLVI et XVLII, le travail de M'Jmichael Bachehler, Die deutsche Besiedlung der Diozese Eichsstdtt auf Grund der Ortsnamen : mémoire plein de renseignements utiles, soigneusement rassemblés et classés. Mais qu'une carte eût donc rendu de services !
page 255 note 1. De l'origine et de la signification historique et linguistique des noms de lieux en -ville et en -court dans Romania, t. LIX, 1933, p. 199-246.
page 255 note 2. Les destinées des mots « cour » et « Tille », dans la toponymie, après le haut moyen âge, ne rentraient pas dans l'étude de M’ Lot, qui, très naturellement, s'est borné sur ce sujet, à quelques brèves indications. On trouvera là-dessus des notations suggestives dans un article de Jp Gaston Robert, dont il a été rendu compte ici (Annales, t. V, 1933, p. 193). Quant aux noms de lieu, tels que La Richardièpe, Les Richards ou Chez Michaud, cités p. 220, s'ils sont bien eux aussi tirés d'un nom de personne, il importe d'observer qu'ils représentent, dans la classification des établissements [humains, quelque chose de tout à fait différent des villes ou des cours. Ils s'appliquent, en régions d'habitat dispersé, à des sites de communautés familiales, dont plus tard sont souvent issus, par scission, des hameaux.
page 257 note 1. Mr Lot invoque le régime dit de l'hospitalité, qui présida aux établissements visigoths et burgondes. Mais, outre que ce système n'excluait certainement ni les donations aux dépens du fisc, ni même certaines dépossessions violentes, il a forcément eu pour résultat de faire passer en des mains barbares des portions de villae assez importantes pour mériter des noms nouveaux. Dira-t-on que les royautés visigothique et même burgonde furent relativement éphémères ? Qu'importe, puisque c'est, encore une fois, un nom d'individu, point de famille, que portent les villages à appellation germanique.
page 258 note 1. Cf. sur le problème beauceron, Marc Bloch, L'Ile-de-France ﹛Les pays autour de Parts), 1913, p. 78 (sur la bibliographie archéologique, quelques indications, aujourd'hui dépassées, p. 68, n. 1), et Les caractères originaux de l'histoire rurale française, 1931, p. 3. Sur les défrichements, en dehors de toute forêt, j'ai cité, dans ce dernier ouvrage, p. 4 et 9, un texte caractéristique de la Chronique de Morigny.
page 258 note 2. Les « colliberfi » dans Revue historique, t. CI/VII, 1928, p. 235.
page 258 note 3. Rappelons que nous ne possédons encore aucune étude, qui soit pleinement satisfaisante, sur la toponymie nordique en France. L'exposé de Longnon, notamment, dans son ouvrage — posthume — sur Les noms de lieux de la France, a soulevé de vives critiques de la part des spécialistes des langues Scandinaves (je me réfère, en particulier, à un compte rendu oral du regretté Maurice Cahen). Mr Audigard des Gantries a annoncé depuis plusieurs années un livre sur ce grand sujet : il faut souhaiter le voir bientôt paraître.
page 259 note 1. D'autant que j'aurai sans doute à y revenir — il est vrai, sans aucun appareil d'érudition — dans un ouvrage, en préparation, sur la Société féodale. Cf. aussi mes Caractères originaux de l'histoire rurale française, p. 54-55 (sur le dessin des terroirs ; l'hypothèse, sous la forme où elle est présentée, appellerait sans doute de sérieuses rectifications) et p. 93 (condition des paysans).
page 259 note 2. Du moins, c'est ce qu'affirme, sans références, E. Mac Neill, Phases of irish history, 1920, p. 272 ; cf. The Cambridge Médiéval History, t. III, p. 324. Il m'a été impossible de vérifier tous les témoignages ; le récit intitulé Guerre des Gaedhil contre les Gaill, auquel je me suis reporté, est singulièrement imprécis. Il convient donc de marquer mon « peut-être » de tous les signes du doute.
page 259 note 3. Êtymologie contestée par C. Joret (Congrès du millénaire normand, p. 141). Mais comment accepter la dérivation qu'il propose, depuis le bas latin botellum, boyau ?
page 260 note 1. Le problême du régime agraire et de la colonisation franque dans la Basse-Belgique, 1926, p. 5.
page 260 note 2. L'occasion est bonne pour signaler à nos lecteurs la précieuse Chronique de toponymie publiée depuis quelques années, par M1 Albert Dauzat, Ou Sous sa direction, dans la Revue des études anciennes.