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Problèmes d'Europe

Published online by Cambridge University Press:  25 October 2017

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Sur l'invitation de l'Académie Royale d'Italie, agissant au nom de la Fondation Volta, une centaine d’ « Européens », célèbres ou notoires, se sont réunis à Rome, dans le courant de novembre 1932, pour discuter de l'état présent, de l'avenir, voire de l'existence de l'Europe, leur mère. Après quoi, les propos ainsi échangés ont été dûment livrés au monde — parfois en double exemplaire, car une traduction française accompagne les textes italiens ; et les absents mêmes auront goûté le rare plaisir de contempler leurs lettres d'excuses couchées sur ce très beau papier. Assurément, pour servir la connaissance de l'Europe, il n'eût pas été inconcevable de trouver, à frais égaux, de plus efficaces moyens. La « réunion Volta », nous dit-on, avait été consacrée, l'année précédente, « à des problèmes de haute science physique ».

Type
Problèmes d'Ensemble
Copyright
Copyright © Les Éditions de l'EHESS 1935

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References

page 471 note 1. Convegno di scienze morali et storiche, Tema : l'Europa. Rome, Reale Accademia d'Italia, 1933 ; 2 vol., 707 et 443 p. (R. Accad. d'It., Fundazione Allessandro Volta, Aili dei Canvegni, 2).

page 472 note 1. Il est bien dommage que Mr Demangeon, invité, n'ait pu participer à la réunion. Il aurait eu, là-dessus, son mot à dire. Nos lecteurs n'ont pas oublié son remarquable article, sur Les conditions géographiques d'uneunion européenne (Annales, t. IV, 1932, p. 433 et suiv.)

page 473 note 1. Il medioevo. Turin, Unione tipografico-editrice torinese, 1935 ; in-8°, 1 218 p., nombreuses cartes et pl. (Storia univerzale, t. III).

page 473 note 2. Voir surtout p. 638, n. 3 ; 933, n. 1 ; 935, n. 1 ; 949, n. 2 ; 1 048, n. 3. Naturellement les chapitres sur l'Italie comptent à la fois parmi les plus vigoureux et les plus propres à intéresser l'historien ultramontain ; on remarquera notamment un exposé très personnel sur l'État angevin. Utiles remarques également (p. 1 027) sur l'apparition et le rôle des grandes compagnies de mercenaires en Italie et hors d'Italie, à la lin du moyen Age.

page 474 note 1. On notera, en particulier (p. 22-23), d'ingénieuses observations sur les royaumes barbares et la faiblesse de leur base économique.

page 475 note 1. Il y aurait sur cette iconographie toute une discussion à instituer. Elle n'est visiblement pas qu'une parure. Elle entend instruire et faire comprendre. Elle y réussit souvent. Mais peut-être, moyennant certaines retouches, y fût-elle mieux parvenue encore. J'ai indiqué que le choix géographique des planches n'allait pas sans quelque arbitraire. En tant qu'homme du Nord, amoureux, comme il se doit, du Midi, j'ai eu beaucoup de plaisir à voir, ou revoir, défiler sous mes yeux tant de paysages méditerranéens. En tant qu'historien, je regrette de ne trouver ni une nef gothique, ni un beffroi flamand, ni un Rathaus hanséatique. Mais passons condamnation sur ce manque de proportion (car il ne s'agit, cela va de soi, de rien de plus). Les illustrations peuvent se ranger sous les rubriques suivantes : 1° sites divers et paysages urbains ; 2° monuments architecturaux du moyen âge, orfèvrerie, manuscrits, sceaux, etc. ; 3° scènes historiques retracées bien après l'événement ou portraits exécutés dans les mêmes conditions. Dans ce dernier groupe, j'aimerais, je l'avoue, faire des coupes sombres. Les reproductions empruntées à la « peinture historique » des XIXe et XXe siècles sont — à la seule réserve de «l'Entrée des Croisés » de Delacroix — d'un art uniformément déplorable ; le point de vue esthétique même une fois mis à part, elles ne peuvent servir qu'à propager l'anachronisme. Les oeuvres plus anciennes sont parfois d'une grande beauté. Par contre, le danger d'erreur, pour une partie du public, se retrouve pareil. J'ai un plaisir infini à contempler la défaite de Chosroès, telle que Piero délia Francesca la peignit sur les murs d'une église d'Arezzo ; je voudrais qu'on prévint le lecteur de ne point avoir à se représenter ainsi la cavalerie sassanide. Et je ne sais — personne ne sait, je crois — quelle était exactement l'apparence corporelle de saint Bernard ; mais je suis bien sûr qu'il ne ressemblait nullement à la fade figure péruginesque qu'on nous impose pour son portrait. Quant aux deux premières catégories, elles ne prêtent naturellement pas aux mêmes réserves ; et les photographies sont presque toujours hautement suggestives. Seulement il eût été bon sans doute de préciser, en quelques mots de commentaire, la date des monuments représentés ou de leurs diverses parties : car là encore une confrontation trop rapide avec le récit en regard risque de provoquer des erreurs, — dont la moins grave ne serait pas d'attribuer à l'époque des Plantagenets le gothique victorien des « Houses of Parliament ». En un mot, je crois qu'un recueil de planches ne saurait atteindre sa pleine utilité que par l'appui d'une glose succincte, mais précise : et c'est, pour sa prochaine édition ou ses prochains volumes, la suggestion que je me permets de présenter à Mr Barbagallo.

page 476 note 1. Les origines de l'Europe et de la civilisation européenne. Avant-propos de Louis Halphen. Paris, Rieder, 1934 ; in-8°, 326 p. La traduction est généralement fort bonne ; mais pourquoi écrire en français « féodalisme »? — P. 9 fin du premier alinéa, une faute d'impression apporte le trouble dans des observations chronologiques, en elles-mêmes tout à fait pertinentes.

page 477 note 1. Vikingeminner i Vest-Europa [Les souvenirs des Vikings dans l'Europe occidentale]. Oslo, Aschehoug, et Paris, Les Belles-Lettres, 1933 ; in-12, XII-270 p., 86 fig. (Instituttet for sammenlignende Kulturforskning, série A, XVI).

page 477 note 2. Les origines des invasions des Normands : Bergens Museums Arbok, 1932 (Historiskantihviarisk rekke, Nr. 1).

page 478 note 1. Sur ces contrastes, avant les invasions, Mr G. I. Bratianu a récemment insisté dans un article, comme tout ce qu'il écrit, extrêmement nourri et suggestif : La distribution de l'or et les raisons économiques de la division de l'Empire romain dans Islros, t. I, 1934. Reprenant le thème, que je rappelais plus haut, de la distinction entre les deux Europes d'aujourd'hui, l'Occident et le Centre d'une part, ensemble de pays industriels « fortement spécialisés et centralisés dans leurs fonctions », l'Orient, de l'autre, qui, placé « en dehors de la circonférence du cheval-vapeur », se présente comme une agglomération « d'entreprises autonomes et de groupements ethniques diversifiés », il indique qu'une antithèse, toutes proportions gardées, de nature analogue séparait, au IIIe ou au IVe siècle, les deux moitiés du monde romain. Mais alors l'urbanisation en profondeur et l'activité commerciale caractérisaient l'Orient ; l'Occident vivait sous le signe d'une économie presque exclusivement agricole et d'échanges ralentis. Et c'est pourquoi, dans la Pars Occidentis, l'Etat romain, battu en brèche par l'aristocratie terrienne et le patronat, victime surtout de l'appauvrissement général, s'avéra finalement incapable de maintenir l'armature bureaucratique et fiscale qui, à l'Est, devait, au contraire, sortir victorieuse de la grande crise. Toutes réserves faites sur le schématisme, sans doute volontaire, de l'opposition qu'à la suite de Mr Delaisi Mr Bratianu établit entre une « Europe A » et une « Europe B » — dans cette classification quelle place attribuer à l'E spagne ? voire à la France ? — on ne saurait que souscrire à ces pénétrantes observations. Il conviendrait, cependant, de rappeler que l'Empire d'Orient bénéficia aussi de l'écran que lui faisait la péninsule balkanique, en elle-même, selon toute apparence, assez pauvre et de bonne heure épouvantablement ravagée. Parce qu'il n'y avait plus rien à gagner de ce côté-là, les Visigoths, les Huns, les Ostrogoths mêmes se sont détournés, ou laissés détourner, vers l'Italie et la Gaule. Et il reste, bien entendu, que l'Europe médiévale représente une constellation bien différente de l'Empire d'Occident : elle comprend les pays germaniques ; elle ne comprend plus l'Afrique du Nord.

page 479 note 1. Il faut ajouter que cette incorporation du Nord a été complétée par le déclin, vers le XIe siècle, de l'antique route de commerce entre la Baltique et la mer Noire. A partir de ce moment, c'est par l'Europe de l'Ouest que les pays baltes, avant tout, communiquent avec le reste du monde ; et cela aussi a été un grand fait.