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Avènement et Conquêtes du Moulin a Eau1

Published online by Cambridge University Press:  25 October 2017

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Au moment où les premières roues de moulin commencèrent à battre le fil des rivières, l'art de moudre les céréales avait déjà, en Europe et dans les civilisations méditerranéennes, un passé beaucoup plus que millénaire. A l'origine, il faut4maginer le plus rudimentaire des procédés : les grains concassés à coups de pierres brutes. Mais dès la préhistoire, à des dates et en des lieux qu'il ne nous appartient pas ici de rechercher, un pas décisif avait été franchi par l'invention de véritables outils. C'étaient, tantôt le mortier avec son pilon, tantôt, allant et venant sur un support allongé, le rouleau de pierre que les statuettes égyptiennes mettent aux mains de femmes, généralement agenouillées. Puis apparut la meule tournante.

Type
Research Article
Copyright
Copyright © Les Éditions de l’EHESS 1935

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Footnotes

1

Pour la bibliographie, on voudra bien se reporter àl'« orientation », imprimée à la suite de l'article. Au cours de l'exposé, je me bornerai à de simples renvois documentaires ; les ouvrages dont l'« orientation » donne le titre complet seront, dans ces notes, lorsqu'il y aura lieu, indiqués en abrégé.

References

page 538 note 2. J. Déchelette, Manuel d'archéologie, t. II, 3e partie, p. 1386 et suiv.

page 538 note 3. Suétone, Caligula, 39.

page 539 note 1. Strabon, XII, 556 ; — Antkolog. Palat., IX, 418. L'épigramme est généralement attribuée à Antipatros de Thessalonique. Le dernier éditeur, H. Stadtmûllek (Anthologia graeca, t. III, 1,1906), lui donne cependant pour auteur Antiphile de Byzance, à peu près contemporain, d'ailleurs, d'Antipatros ; — Vitruve, X, 257 ; — Pline, XVIII, 23.

page 539 note 2. Ausone, Mosella, v. 362.

page 539 note 3. Lex Alamannorum, LXXX ; — Lex Baiwariorum, IX, 2 ; — SS, rer. meroc, t. IV, p. 513 ; — Diplomata Karolina, t. I, n” 104 ; — SS., t. XV, 1, p. 127. La citation de 837 que W. Arnoid, Ansiedlungen und Wanderungen der deutschen Stâmme (p. 592), a empruntée à Dronke, Codex diplomaticus Fuldensis, n° 504, n'est pas probante, le mot farinariis n'apparaissant que dans la formule stéréotypée des « appartenances ». — Par l'exemple de Mûlhausen, on voit tout le profit que l'histoire de la propagation du moulin pourrait retirer d'une étude systématique de la toponymie.

page 540 note 1. Kemble, Codex diplomaticus, t. I, p. 317, n° CCXXXIX; — W. de Gray Birch, Cartularium saxonicum, t. I, n° 418. Autre mention, peu avant la conquête normande, dans le Gerefa, c. 9 (Liebermann, Gesetze, p. 454) ; — Ancient Laws of Ireland, t. I, p. 125 et 141 ; — J. Vendlyes dans Repue archéologique, 1921, II, p. 370.

page 540 note 2. L. Niederle, Manuel de l'antiquité slave, t. II, p. 198-199 ; — Helhold, , Chronica Slavorum, I, c. 12 (éd. Lappenberg-Schmeidler, p. 24).Google Scholar

page 540 note 3. Olrik, Axel, Danmarks Heldedigtning, t. I (Copenhague, 1903), p. 287.Google Scholar

page 540 note 4. Peut-être ces lignes concentriques devraient-elles être prolongées vers l'Orient. Selon l'historien byzantin Cedrenus, dans un passage probablement inspiré par un récit perdu d'Ammien Marcellin (cf. Pauly-Wissowa, Realencyclopädie au mot Metrodoros), le Perse hellénisé Metrodoros, durant un voyage qu'il fit dans i'Inde, au temps de Constantin, y aurait construit des moulins à eau « jusqu'alors ignorés des Brahmanes (Historiarum Compendium, 516, dans Migne, P. G., t. CXXI, col. 562). Je livre le problème aux spécialistes. D'après Feldhaus, Die Technik (p. 70), un jésuite aurait, en 1612, publié en chinois un livre sur les machines hydrauliques de l'Occident ; mais (p. 65) le moulin à eau serait attesté en Chine dès 1609. Autres points d'interrogation, qui mériteraient aussi de tenter les compétences.

page 541 note 1. Strabon, XVII, 807. — Pour l'Egypte, cf. Winlock, E. H. et Cram, W. E., The monastery of Epiphanius at Thebes, t. I, New York, 1926, p. 65 Google Scholar (The Metropolitan Museum of Art, Egyptian Expedition) ; — Lucrèce, V, v. 517.

page 542 note 1. Phérécrate dans Athénée, VI, 263 ; — CI. £., t. VI, 1002 ; — Photographie d'une boulangerie de Pompéi, Dictionnaire d'archéologie chrétienne (art. Moulin).

page 542 note 2. C. I. L., t. VI, 1711.

page 542 note 3. Tractatus singularis demolendinis eorumque jure. Lugduni, 1663. Quaestio prima: « An ars sive scientia molitoria sit honesta, nec ne ?” ; — Zeitschrift fiir deutsches Allertum, t. III, 1843, p. 32, c. 44.

page 543 note 1. Ausone, Mosella, v. 363 (il s'agit d'une scie à marbre) ; — Cartulaires de l'église cathédrale de Grenoble, éd. J. Marion (Doc. inéd.), p. 119, n° XLVI ; acte non daté, des environs de 1050. C'est à tort que A. Dopsch, Die Wirtschaftsenwicklung der Karolingerzeit (t. II, 2e éd., p. 150), a cru trouver la mention d'un moulin à foulon dans les Formulae Sangallenses Miscellaneae (c. 11). Les pilae mentionnées par ce texte sont analogues à celles qu'a dessinées l'auteur du fameux plan de Saint-Gall : un instrument de broyage qui, sur le plan, n'était certainement pas mû par l'eau, et ne l'était sans doute pas davantage, dans le cas envisagé par la formule. Un moulin à foulon fonctionnait encore en 1910 dans le Val d'Herens pour la fabrication du gros drap local, dit « drap de guides ».

page 544 note 1. Ce type a été longuement étudié par Bennett et Blton, History of Corn Milling. Il semble bien d'ailleurs que, par certaines interprétations de textes, quelque peu téméraires, ils en aient exagéré l'extension. C'est à tort, par exemple, qu'ils le présentent comme attesté clairement, sur la Garonne, par Paul Hentzner, Itinerarium, éd. de 1617, p. 56.

page 545 note 1. Ausone, Mosella, v. 362 ; — Grégoire de Tours, Vitae Patrum, XVIII, 2 (l'épisode se place sous le règne du roi visigoth Alaric II : 484-507) ; — Historia Francorum, III, 19 ; — Fortunat, Carmina, III, 12, v. 37 et suiv. ; — Marius D'Avenches, Chronica, a. 563 ; — Lex Salica, XXII, 2 ; — Vita S. Romani dans SS. rer. merov., t. III, p. 142, c. 18 (j'adopte pour ce texte la datation défendue par Mgr Duchesne et R. Poupardin). — Cf. aussi la Lex Visigothorum, VII, 2, 12 et VIII, 4, 30 (Antiqua, c'est-à-dire dispositions antérieures à la mort du roi Léovigild, en 586). Faute d'accès aisé aux documents, j'ai dû laisser ici complètement de côté tout ce qui regarde l'histoire du moulin à eau en Espagne et, à partir du moyen âge, en Italie.

page 545 note 2. Sur les moulins du Janicule, voir Description des 14 régions de Rome dans O. Richter, Topographie der Stadt Rom (Iwan Müixer, Handbuch), p. 374, Regio XIIII ; — Cod. Theod., XIV, 5, 4 ;— Prudence, Contra Symmachum, II, v. 950 ; — Cassiodore, Variae, III, 31 (cf. XI, 39) ; — C. I. L., t. VI, n° 1 711 ; — Procope, De bello Gothico, 1,19; — Liber Pontificalis, éd. Duchesne, 1.1, p. 324 (cf. p. 327, n. 20) : Honorius I. — Naturellement, au temps du siège de Rome, la difficulté fut accrue par la disette de fourrage, qui empêchait de se rabattre sur les meules à chevaux.

page 546 note 1. Genséric, p. 32.

page 546 note 2. Vespasien, c. 18.

page 546 note 3. Opus agriculturae, I, 41.

page 546 note 4. J. Vendryes dans Revue archéologique, 1921, II, p. 369.

page 547 note 1. XVIII, 23.

page 547 note 2. Codex Theod., IX, 40, 3, 5, 6, 9, et XIV, 17, 6.

page 548 note 1. Grégoire de Tours, Historia Francorum, IX, 38 ; — Flodoard, Historia Remensis ecclesiae, 1,24; — Miracula S. Benini dans Mabiilon, AA. SS. ord. S. Benedicti, III, 1, p. 112, c. 13.

page 548 note 2. Déchelette, Manuel, t. II, 3e partie, p. 1 386 et suiv. ; — Lindet dans Revue archéologique, 1900, I, p. 30 et suiv.

page 549 note 1. A. P. Usher, A hislory of mechanical inventions, p. 126 et suiv.

page 549 note 2. Un passage du chroniqueur strasbourgeois Jacques de Kônigshofen semblerait, à première vue, attester la coexistence, à Strasbourg, jusqu'au xive siècle, des deux types d'instruments. Durant le siège de 1392, nous dit-il, comme les assiégeants avaient détourné le cours de 1’III et qu'en outre la sécheresse de l'été avait presque tari la Bruche, les pauvres, « s'ils n'avaient pas d'amis », durent « écraser le grain dans des mortiers », tandis que « diverses personnes établissaient dans leurs maisons des moulins à tourner ou des moulins à vent et aidaient [d'autres] pauvres » (Die Chroniken der deiuschen Stàdte, t. IX, p. 694). Mais les meules tournantes étaient visiblement improvisées et les mortiers, auxquels, sous l'empire de la nécessité, on avait recours pour le broyage du blé, servaient sans doute, en temps normal, à d'autres usages : ce texte, finalement, porte simplement témoignage en faveur de l'ingéniosité de la population.

page 549 note 3. L'histoire du moulin à vent a été longtemps viciée par des faux, mensongèrement datés du xi8, voire du IXe siècle. Cf. L. Delisle, Études sur la condition de la classe agricole… en Normandie, p. 514, où l'on trouvera également cité le document français le plus ancien qui jusqu'ici ait été relevé : vers 1180. Le premier témoignage, en Angleterre, est sensiblement de même date, puisqu'il se rapporte à l'abbé Samson, de Bury St. Bdmunds, élu en 1182, et nous a été conservé par la chronique de Jocelin de Brakelonde, rédigée peu après 1202 : Memorials of St. Edmund's Abbey, éd. TH. Armold (Rolls Séries) t. I, p. 263, c. 45.

page 550 note 1. Terrier de Saint-Martin-des-Champs (Abch. Nat., LL, 1379), f° 1 ; — Thomas Walsingham, Gesta S. Albani (Rolls Séries), t. I, p. 323. Cf., dans le même sens, L. Delisle, ouvr. cité, p. 518, n. 37 ; M. Malouin, Description et détails des arts du meunier, p. 55 ; LÉON Gahen dans Cahiers de la Révolution française, t. I, (1934), p. 56. — Ces soucis de prudence expliquent que, sur le célèbre plan de monastère, offert à l'abbé Gozbert de Saint-Gall (816-836), des meules, à chevaux ou à bras, soient représentées dans un des bâtiments d'exploitation ( Keller, F., Bauriss des Klosters S. Gallen, Zurich, 1844 Google Scholar ; reproduction à échelle rédu;te dans C. Enlart, Manuel, 2e éd., IIe partie, t. III, p. 10). Elles servaient en cas d'urgence. Les moulins à eau, que possédaient tous les grands établissements religieux du temps, ne pouvaient être figurés sur un plan-type, puisque leur emplacement variait forcément selon les conditions locales et que, par ailleurs, ils n'étaient généralement point compris dans l'enceinte du monastère. — Cf. encore, pour Augsbourg (1442), Chroniken der deutschen Stâdte, t. IV, p. 324.

page 550 note 2. F.LOT et R. Fawtier, Le premier budget de la monarchie française (reproduction du compte publié par Brussel, Nouvel examen de Vusage général des fiefs, t. II, p. CLVI et CLXXV) ; — L. Delisle, Études sur la condition de la classe agricole, p. 518, n. 38 ; — Ménard, Histoire… de la ville de Nismes, t. II (1702), pr., p. 181, col. 2. Dans ce texte, comme au t. I, pr., p. 10, col. 1, dans un passage d'un catalogue des évêques de Nîmes, relatif à l'évèque Jean de Blanzac (1348-1361), le moulin à main est qualifié de molendinum sanguinis : l'expression a fait beaucoup rêver ; j'avoue mon incapacité à en fournir une interprétation satisfaisante ; en tout cas, son caractère local et tardif semble avéré ; — Annales Parmenses maiores dans SS. t. XVIII, p. 674. — Autres exemples de meules à bras dans les forteresses : .1. A. Brutails, Étude sur la condition des populations rurales en Roussillon au moyen âge, p. 23 ; V. Mortet et P. Deschamps, Recueil de textes relatifs à l'histoire de l'architecture, t. II, n°” cxxiv (p. 264) et CLVII (p. 330). Cf. aussi, sur le siège de Strasbourg, en 1392, ci-dessus, p. 549, n. 2.

page 551 note 1. Capitularia, t. I, n° 77, c. 10. — L'existence de meules à bras, que les marchands emportaient avec eux, paraît attestée par ce passage d'un accord conclu en 1207 entre Thomas de Viville et les moines de Jumièges : « Moltam de tota terra Thome abbas habebit. Si homo de terra Thome ad aliud molendinum ierit, molendinarius abbatis per servientem Thome ea[m]dem justitiam faciet quam faceret in terra abbatis et tantam…. Si mole ad manum in terra Thome reperte fuerint, omnes frangcntur, prêter unam propter egros. Si mercator de terra Thome undecumque venerit cum blado vel frumento et in domo sua comedere voluerit vel quippiam aliud facere et statim recedere, licebit ei. Si nocte una morabitur, vel redam suam sub solario vel super limen domus sue deposuerit, moltam debebit » (Arch. de la Seine-Inférieure, Grand Cartulaire de Jumièges, n° 218,. Un fragment de cette charte a été cité par L. Delisle, Études sur la classe agricole (p. 518, n. 39) ; j'en dois la copie à l'obligeance de Mr l'Archiviste Le Cacheux. Bien que les meules à main domestiques aient dû être brisées, le marchand à son retour peut moudre son blé ailleurs qu'au moulin banal ; c'est, donc, semble- t-il, qu'il dispose de ce que j'oserai appeler une meule de voyage.

page 552 note 1. Lex Frisionum (IXe siècle), c. 13. Cf. encore, au début du XIIIe siècle, l'Ueberkiire, c. 7, dans Richthofen, Friesische Rechtsquellen, p. 100-101 ; — Lois d'Aethelbert (597- 617), c. 11. Cf. ci-dessous, p. 558, n. 1 pour une disposition analogue dans une loi galloise ; et voir J. Grimm, Deutsche Rechtsaltertûmer, 4e éd., t. I, p. 485.

page 552 note 2. Grégoire de Tours, Historia Francorum, IX, 38.

page 552 note 3. Ibid., III, 19 ; — Marius D'Avenches, Chronica, a. 563.

page 553 note 1. Lex Baitvariorum, IX, 2. Sur la « paix » du moulin et la longue durée de cette notion en droit germanique, cf. M. Krammer dans Neues Archiv, t. XXX, 1904, p. 278. « Le moulin », dit, au XIIIe siècle, le Miroir de Souabe, « a meilleur droit que les autres maisons” (éd. Lassberg, Ldr, c.249). Sur la condition juridique des moulins, C. Koehne, Dos hecht der Mùhlen bis zum Ende der Karolingerzeit, p. 22 et suiv. ; pour la « paix », ibid, p. 33 et suiv.

page 553 note 2. Cf., au XIIIe siècle, l’Ueberküre, citée ci-dessus, p. 552, n. 1.

page 553 note 3. Je tire ces chiffres des Statuts de l'abbé Alard, publiés par L. Levillain dans Le Moyen Age, 1900 ; impossible d'entrer ici dans l'examen critique du texte. On ne s'étonnera pas qu'à Corbie les moulins à eau se révèlent particulièrement importants.

page 553 note 4. SS. rer. merov., t. VII, p. 252, c. 3 ; II, p. 369-370, c. 16 et I, p. 734 (Grégoire de Tours, Vitae Patrum XVIII, 2). — Cassiodore, De Institutione, c. 29. Cf., bien que moins nettement, la règle de saint Benoit, c. 66. Un moulin faisait partie, à Bobbio, des premières installations de saint Colomban (Vita auctore lona, II, 2, dans SS. rer. merov., t. IV, p. 115).

page 554 note 1. C'est ce qui semble ressortir, en particulier, de l'étude des revenus que les moines de Corbie tiraient de leurs moulins.

page 554 note 2. Comme l'a bien vu Guérard, Polyptique d'Irminon, Prolég, t. I, 2, p. 633,l'existence du broyage domestique, sur les terres de Saint-Bertin, ressort des nombreuses redevances en farine exigées des tenanciers. Un témoignage précis est d'ailleurs fourni, à cet égard, par un récit, de date malheureusement incertaine, qui a été inséré dans un recueil des miracles accomplis par le saint du monastère : cf. ci-dessus, p. 548, n. 1 (la compilation, qui est du XIIIe siècle, a incorporé des éléments plus anciens : cf. la notice de Holder-Egger, SS., t. XV, 1, p. 508). — Pour Concevreux, Flodoard, Historia Bemensis ecclesiae, I, 24.

page 554 note 3. Munro, W. B., The seigniorial System in Canada, New York, 1907 Google Scholar (Harvard Historical Studies, 13), p. 245 et suiv.

page 556 note 1. Texte cité plus haut, p. 551, n. 1. Pourquoi permettait-on de conserver une meule à mains « pour les malades » ? Sans doute afin qu'échappant à l'encombrement du moulin banal on pût, sans retards, leur procurer de la farine.

page 556 note 2. Continuateur de Kônigshofen dans F. I. Mone, Quellensammlung der badischen Landesgeschichte, t. III, p. 530.

page 556 note 3. R. Latouche, La vie en Bas-Quercy, p. just. n° v, p. 472 (inventaire après décès) : ‘ unum molendinum brachiorum pro molendo blada ». Des meules à bras sont mentionnées, vers 1150, dans le traité De Vstensilibus d'Adam du Petit-Pont (Mohtet et Deschamps, Recueil de textes, t. II, p. 85). Mais cet écrit, plein de réminiscences classiques, n'est pas sans inspirer une certaine méfiance.

page 556 note 4. Dorider, AD., Die Entwicklung des Alühlentvesens in der ehemaligen Grafschaft Mark (Diss. Munster, 1909), p. 38 Google Scholar ; — A. Treichel dans Zeitschrift fur Ethnologie, t. XXVI, 1894, p. 415 et suiv. ; — Koehne dans Zeitschrift der Sav. Stiftung, G. A., 1907, p. 68. — En Prusse, la guerre de l'État contre les moulins à bras, qu'avait multipliés en 1808 l'abolition des banalités, reprit en 1810 lorsque Hardenberg eut établi sur la meunerie une lourde « accise », dont la perception eût été rendue impossible par le broyage domestique ; mais cet impôt, extrêmement impopulaire, fut aboli dès 1811 : voir G. Cavaignac, La formation de la Prusse contemporaine, t. II, p. 55 et 60 (avec références). — Sur les moulins à bras, chapitre, très riche, de A. Maurizio, Histoire de l'alimentation végétale, p. 377 et suiv. Ils ont longtemps servi à concasser les grains pour les bouillies consommées par les hommes et pour la nourriture des animaux, alors qu'on avait tout à fait cessé de leur demander la farine panifiable.

page 557 note 1. Arrêt de Dijon, 1653, juillet 29, cité par Bouhier, Les coutumes du duché de Bourgogne, t. II, 1846, p. 367 ; — Arrêt de Rouen de 1743, mars 9, cité par Guyot et Merlin, Répertoire, éd. de 1830, t. XI, p. 327, d'après un commentateur de Basnage ;— Mainsard, Les banalités en Bretagne, 1912, p. 142 et suiv. et 177 ; M. Sauvageon, Coutumes de Bretagne, 1747, sur l'art. 387 (1629, juillet 16, et 1684, avril 13) , Poullain du Parc, Journal des audiences et arrêts du Parlement de Bretagne, t. II; 1775, p. 321 et suiv. (1751-1752-1755) ; H. SÉE et A. Lesort, Cahiers de doléances de la sénéchaussée de Rennes (références à la table, mot Meules à bras). Par contre, les Cahiers de doléances des sénéchaussées de Quimper et de Concarneau (éd. J. Savina et D. Bernard) ne mentionnent point les meules à bras : silence d'autant plus frappant qu'ils protestent violemment contre les banalités. Le cahier de Pouldrezic (p. 54, c. 1) présente même, avec beaucoup de netteté, l'abolition de la contrainte banale comme de nature à ne pas diminuer la clientèle des moulins (à eau ou à vent).

page 558 note 1. Ballard, British Borough Charters, 1916. Il convient sans doute d'ajouter aux villes citées ci-dessus celle de Bristol, bien que le texte soit moins précis. — Pour Londres, cf. Liber Albus, éd. Riley, p. Lxxiv. Dans le Pays de Galles, vers le XIIe siècle, le grain était encore couramment broyé à main, par des femmes de condition servile (Ancient laws of Wales, t. II, p. 7, c. 17).

page 558 note 2. Bennett et Elton, t. I, p. 211, et fac-similé en frontispice du volume (pour la date, cf. Victoria County Historiés, Yorskshire, t. III, p. 195). — Voir aussi, sous Edouard III, le règlement des moulins de Chester (Bennett, t. I, p. 212.)

page 558 note 3. Chronicum Petroburgense, éd. Stapleton (Camden Soc., 1849), p. 67 (1284) ; — B. A. Fuller, Cirencester : the manor and the town dans Bristol and Gloucestersh. archaeological transactions, t. IX, 1884-1885, p. 311 et suiv. (1306-1307) ; — Begistra quorumdam abbatum monasterii S. Albani, éd. Riley (Rolls Séries), t. I, p. 199 et suiv. (1499 : émeute de femmes provoquée par l'interdiction d'un moulin à chevaux) ; en 1381, les gens de Whatford avaient, comme ceux de Saint-Alban, extorqué àl'abbé une charte leur reconnaissant la faculté d'user de moulins à bras ; voir TH. Walsingham, Gesta S. Albani, t. III, p. 325.

page 560 note 1. Thomas Walsingham, Gesta S. Albani, éd. Riley, (Rolls Séries), t. I, p. 410 et suiv.; t. II, p. 149,158, 287 et suiv. ; t. III, p. 286 et suiv., 360-361, 367-371. Cf. l’Historia anglicana du même auteur, éd. Riley (Rolls Séries), p. 475. Sur les événements de 1381, voir A. Réville, Le soulèvement des travailleurs d'Angleterre en 1381, p. 5 et suiv., 142 et suiv. et CH. Oman, The great revolt of 1381, p. 91 et suiv.

page 560 note 2. Bennett et Elton, t. I, p. 224 ; — P. Mantoux, La révolution industrielle, 1905, p. 341.

page 561 note 1. Bennett et Elton, t. I, p. 167 ; — Reçue archéologique, 1900, I, p. 35 ; — Zeitschrift fur Ethnologie, t. XXII, 1890, p. 607 et t. XXVIII, 1896, p. 372 ; — Lamprecht, Deutsche Wirtschajtsgeschichte, t. I, p. 585. Des recherches dans nos provinces apporteraient sans doute bien des clartés nouvelles sur la longévité de la mouture à mains. C'est ainsi qu'au témoignage d'A. Demont (Le blé dans les traditions artésiennes dans Revue de Folklore français, 1935, p. 49) un « moulin à bras » fut découvert en 1856 « au beau milieu du clocher de l'église d'Hermaville. Les meules portaient les marques d'un long service. La cage en chêne était un ouvrage de charpente dans le genre du XVIIIe siècle. » Cf. aussi Bullet. Soc. Archéol. Limousin, t. CXXLV, p. XLVII et LXXV, p. LVIII.

page 562 note 1. L'ouvrage de William Coles Finch, Watermills and Windmills, a hislorical survey of their rise, décline and fall as portrayed oy those of Kent, Londres, 1933, appartient au genre anecdotique et pittoresque ; l'historien du moulin le négligera sans grand dommage. Je n'ai pu voir M. Rinoelmann, Essai sur l'histoire du génie rural, Paris, 1907 (?).

page 562 note 2. L'exposé d'A. Madrizio dans Histoire de l'alimentation végétale (trad. F. Gidon, 1932, p. 377-422) intéresse l'histoire de la mouture à bras, sur laquelle il apporte beaucoup de renseignements utiles, plutôt que celle du moulin à eau.

page 562 note 3. Les excellents articles de P. Aebischer, Les dénominations du « moulin » dans les chartes italiennes du moyen âge (Bulletin du Cange, 1932) et Les termes servant à désigner le « moulin » dans quelques anciennes chartes relatives à la Belgique (Bulletin du dictionnaire wallon, t. XVII, 1932) ont un intérêt purement linguistique.