There are few, if any, African societies which do not believe in witchcraft of one type or another. These types can be classified and their areas of distribution marked out. Thus we have the ‘evil eye’ type, the likundu type, and the kindoki type, and doubtless other variations could be distinguished. But though some notion which we can describe as a belief in witchcraft is found in maybe every African society it is far from playing a uniform part in each. In many communities, including the one from which the information used in this paper was gathered, witchcraft is a function of a wide range of social behaviour, while in others it has little ideological importance. In this paper my conclusions about the social relations of the witchcraft concept are drawn from twenty months experience of the Azande nation of the Nile-Uelle divide, where witchcraft is a ubiquitous notion. Whether what is true of this people is true of many other African communities I cannot say.
LA SORCELLERIE CHEZ LES AZANDÉ
Cet article se fonde sur des renseignements recueillis parmi les représentants du peuple Azandé habitant entre Nil et Ouellé; ils peuvent s'appliquer ou non à d'autres communautés. Deux types de sorcellerie sont à distinguer — la sorcellerie (‘sorcery’) qui est pratiquée avec l'intention arrêtée de tuer, et la sorcellerie (‘witchcraft’) qui n'existe que dans les idées du peuple. L'auteur parle ici du dernier type, et ce qui est important c'est que les Azandé, en tant que centre culturel et social, y croient fermement. Chaque mort est expliquée par la sorcellerie, et la découverte du coupable avec l'aide de la magie, d'oracles et de ‘witch-doctors’ est alors le devoir des parents du défunt. La cohésion de la parenté en ligne paternelle est largement due à la coopération qu'assurent ses membres comme groupe de vengeurs de sang et groupe d'assistance mutuelle. Les idées sur la sorcellerie comportent une philosophie naturelle et morale. La première admet l'idée de causalité: la sorcellerie se combine avec les forces naturelles pour faire le mal, mais c'est la seule cause qui puisse être découverte parce qu'elle est le fait d'une personne. La sorcellerie étant un instrument dans la main des individus plutôt qu'une force abstraite a aussi son importance dans le domaine moral. D'autre part la sorcellerie ayant à l'origine le mauvais vouloir, il suffit que l'on soit manifestement bien disposé à l'égard de ses voisins pour éviter les soupçons. De petits actes de sorcellerie ne sont pas considérés comme des infractions graves, tandis que le meurtre doit être vengé par une contre-action. Les Européens ont à se demander, non pas si la sorcellerie est un crime, mais si c'est un fait. L'auteur pense d'après son expérience personnelle que les preuves permettant l'inculpation sont en général d'ordre mystique. Mais la croyance en la sorcellerie est si étroitement unie avec la conduite qu'elle doit sans doute coexister avec toutes les institutions africaines en général.