Mille trois sujets, constituant un échantillon absolument représentatif de la population générale française en ce qui concerne le sexe, l'âge, le niveau socio-économique et le lieu de résidence, ont été examinés avec 3 inventaires d'auto-estimation mesurant le niveau d'anxiété éprouvée (questionnaire HSCL, items d'anxiété), l'inhibition anxieuse éprouvée (WP2) et la symptomatologie dépressive ressentie (QD2A). Une analyse factorielle a confirmé que la HSCL et la WP2 mesurent la même dimension générale d'anxiété alors que le QD2A mesure une dimension indépendante de dépression. Les résultats moyens à la HSCL et à la WP2 sont significativement plus élevés pour les femmes que pour les hommes. Les résultats de 2 sous-échantillons, de chacun 152 sujets, appariés avec précision en ce qui concerne l' âge et le sexe, mais différant par le niveau socio-économique, ont montré l'existence de niveaux d'anxiété plus élevés dans le sous-groupe de niveau socio-économique plus bas, la différence étant significative pour la HSCL. Dans l'échantillon total, une analyse de variance n'a mis en évidence aucun effet de l'âge sur les notes moyennes à la HSCL, mais un effet sur les notes à la WP2, lié au fait que les sujets de 65 ans et plus ont des notes plus élevées. Comme le niveau d'anxiété tend à être élevé chez les sujets présentant une symptomatologie dépressive, il a été décidé d'éliminer ceux dont la note au QD2A était de 7 ou plus, des études antérieures ayant montré que le seuil 6/7 fournit la discrimination optimale entre sujets déprimés et sujets non déprimés. Le pourcentage de sujets «déprimés» éliminés est significativement plus élevé dans les groupes d'âge plus avancé. Dans le sous-échantillon restant de sujets «non déprimés», il n'existe aucune relation entre l'anxiété et l'âge, tant pour la HSCL que pour le WP2.