La notion de posologie optimale des benzodiazépines doit être discutée, Elle varie en effet selon les indications thérapeutiques, les malades et les prescripteurs (praticiens généralistes ou spécialistes). Pour ces produits - dont les posologies idéales demeurent individuelles - la moyenne des posologies optimales n’a guère de signification clinique. En revanche, des courbes «d’utilité thérapeutique» doivent être établies dans chaque indication, en identifiant pour différentes posologies l’importance des effets observés (thérapeutiques et indésirables). Cette connaissance des posologies utiles commence dès les essais préciiniques et ceux de pharmacologie humaine (études pharmacocinétiques et électrophysiologiques comme l’E.E.G. quantitatif en laboratoire de sommeil). Elle est utilement complétée par les essais contrôlés ultérieurs. Les posologies particulièrement étudiées au cours de la phase II vont de celles responsables d’un effet supérieur à celui d’un placebo à celle d’un effet considéré comme «maximal». Cette dermère est plus facilement identifiable pour des produits à effet hypnotique prédominant (à des doses généralement bien supportées) que pour celles à visée anxiolytique. Certains plans expérimentaux revêtent dans ces indications un intérêt particulier, notamment certains protocoles intensifs chez un petit nombre de sujets (volontaires sains, insomniaques situationnels ou chroniques).
Au cours des essais de phase III, plusieurs types d’étude peuvent être envisagés : des groupes parallèles homogènes (quant à la nature de l’insomnie ou de l’anxiété) randomisés où plusieurs posologies présumées efficacies sont comparées mais aussi des essais au cours desquels des doses croissantes sont successivement prescrites de façon codifiée à l’ensemble des patients. C’est en fonction de la gravité de la symptomatologie que l’on définit l’intensité d’un effet secondaire ou résiduel «acceptable» (altération des performances, exploration des fonctions mnésiques, etc…).
Lors de la phase IV, la simple étude des posologies couramment utilisées par les praticiens permet d’élaborer des hypothèses quant aux posologies présumées optimales dans des indications particulières comme l’anxiété généralisée, l’alcoolisme, l’anxiété concomitante des psychoses, l’anxiété des attaques de panique voire celle des affections psychosomatiques.
Mais les seules techniques susceptibles de vérifier ces hypothèses restent des études comparatives randomisées de groupes parallèles de patients traités par différentes posologies.