Les psychiatres doivent aujourd’hui composer avec les sites d’informations, forums et blogs consultés par les patients. Ceux-ci sont de plus en plus nombreux à rechercher sur Internet des informations, en particulier sur la dépression, les troubles anxieux, l’alcoolodépendance, l’efficacité et la tolérance des traitements. La qualité de l’information médicale sur Internet, très variable, comporte souvent des inexactitudes, des erreurs, des informations déjà obsolètes par rapport aux dernières connaissances scientifiques ou privilégiant le sensationnel.
L’impact d’Internet sur la relation médecin-malade est très variable suivant les patients. Les informations trouvées sur Internet ne sont pas toujours bien assimilées et parfois favorisent les autodiagnostics, notamment de troubles bipolaires. Un travail de psychoéducation est nécessaire, mais long et nécessite d’être au courant des avancées scientifiques de la psychiatrie et des neurosciences [1].
Plusieurs sites Internet de psychoéducation et applications pour smartphone ont été développés ces dernières années, notamment pour les troubles anxieux (par exemple MindShift). Ils semblent bien aider les patients, en complément de la prise en charge : dans une revue récente, 75 à 92 % des patients souffrant de troubles psychotiques jugeaient utiles les sites de psychoéducation, les forums pour les patients et les modules d’aide cognitivo-comportementale [2]. Néanmoins, certains auteurs ont souligné les limites qualitatives des programmes d’aide virtuelle des troubles anxieux [3].
La place grandissante des réseaux sociaux de patients et la banalisation de l’évaluation des médecins par les patients peuvent également influencer la relation médecin-malade [4]. De plus en plus de sites aux États-Unis permettent aux patients de donner leur avis sur les praticiens et de les noter (ponctualité, courtoisie du personnel, facilité à obtenir un rendez-vous, temps passé avec le patient, capacité à écouter le patient et à répondre aux questions, niveau de confiance, adéquation du diagnostic, suivi après consultation…), mais reste cependant embryonnaire en France (par exemple www.notetondoc.com).