La santé mentale, notamment la dépression et le suicide, est l’un des troubles majeurs du 21e siècle. L’Organisation mondiale de la santé (OMS), par son plan d’action pour la santé mentale 2013–2020 [1], préconise de renforcer les dispensateurs de soins non spécialisés, afin qu’ils intègrent la santé mentale à leur prise en charge, permettant l’utilisation de moyens à faible coût, à grande échelle, et ce dans un cadre communautaire. L’OMS insiste également sur la nécessité d’articuler santé physique et santé mentale, pour une prise en charge globale et multidimensionnelle de l’individu.
Pour ce faire, santé mentale en Afrique de l’Ouest (SMAO) développe avec son partenaire l’ONG Saint-Camille de Lellis, au Bénin, un réseau de centres relais de santé mentale, organisés en première ligne de la prévention et la prise en charge des maladies psychiatriques, dont le suicide.
Un programme de formation d’agents de santé communautaires (infirmiers de soins généraux) est mis en place sur 3 années, dont le but est de les sensibiliser à la pratique psychiatrique. Un pré-requis à ce travail est de briser le tabou autour du suicide, qui peut concerner toute personne quels que soient son sexe, son âge, sa culture et sa religion. Destigmatiser le suicide autorisera les patients à en parler, et permettra aux soignants de leur porter un regard non jugeant et non culpabilisant, donnant accès à une évaluation plus fine, notamment par le biais d’échelles d’évaluation simples. Le patient, si besoin, pourra être revu rapidement en consultation au centre relais. Ce système, en offrant une alternative à l’hospitalisation, permet aux patients et aux familles l’accès aux soins à moindre coût.
Ce réseau tend à se généraliser au Bénin, et l’on peut espérer que les services de soins en santé mentale seront prochainement répartis équitablement sur tout le territoire.