L’absentéisme scolaire est un problème en augmentation à la croisée des préoccupations des politiques d’éducation et de santé publique. En France, il concernerait 2 à 5 % des enfants en âge scolaire . Ce phénomène renvoie autant à des facteurs socioéconomiques, sociologiques, scolaires qu’à des questionnements autour de la psychopathologie individuelle et du fonctionnement familial. Le comportement de refus scolaire de l’adolescent est en effet devenu un motif de plus en plus fréquent de consultations en pédopsychiatrie. Une revue récente de la littérature estimait qu’environ 90 % des enfants et adolescents qui refusaient d’aller en cours pouvaient prétendre à un diagnostic psychiatrique , principalement de troubles anxieux qu’on regroupe sous le terme de refus scolaire anxieux. Le refus scolaire anxieux est un phénomène complexe et hétérogène qui suscite de nombreux questionnements et débats. En effet, les confusions terminologiques (truancy, phobie scolaire, refus scolaire anxieux…) et les difficultés à s’accorder sur une définition précise et consensuelle font écho à un débat théorique important autour de l’étiopathogénie, de la psychopathologie et du traitement du refus scolaire anxieux ; un débat au sein de la communauté psychiatrique – débats de théories selon les paradigmes auquel chaque auteur va se référer pour conceptualiser son modèle de refus scolaire anxieux – mais également un débat au sein de la société comme l’illustre le succès médiatique et éditorial du terme de « phobie scolaire », succès relayé par nos patients et leurs parents. La situation de refus scolaire anxieux à l’adolescence peut parfois devenir une tour de Babel où personne, parmi les professionnels, les patients et les parents, ne parlent la même langue. Durant cette communication, nous tenterons à partir de la littérature et d’exemples cliniques de faire la synthèse des connaissances actuelles sur le sujet et d’apporter des perspectives de compréhension et de traitement.