L’évaluation des pratiques professionnelles est un indicateur. Une étude un jour donné montre un taux de 62 % de polythérapie antipsychotique. Une revue de pertinence est réalisée.
Un audit rétrospectif inclu les patients schizophrènes ayant au moins 2 antipsychotiques, hospitalisés au minimum 20 jours et sortis entre le 01/06/2012 et le 01/06/2013. Une grille d’audit évalue la tolérance. L’échelle de PANSS modifiée évalue l’efficacité. Une revue de pertinence est réalisée avec 4 psychiatres : tolérance et efficacité sont cotées sur une échelle de 0 à 3 en entrée et en sortie. 41 dossiers patients de 4 unités de courts séjours sont analysés. L’âge médian est de 34 ans. La durée médiane de séjour est de 42 jours ; 9,8 % des patients ont 1 antipsychotique, 70,7 % en ont 2, 18,3 % en ont 3 et 1,2 % en ont 4. Au cours du séjour, les symptômes positifs régressent (−1,4), les négatifs et généraux s’atténuent (−0,6 et −0,7). La prise de poids moyenne est de 3,6 kg. La prescription de correcteurs anticholinergiques diminue (−0,1 %), celle des substituts salivaires et des laxatifs augmente (0,5 et 0,6 %). La pertinence évolue peu : +0,1 point pour l’efficacité et +0,2 pour la tolérance. L’association à un antipsychotique anxiolytique/sédatif se retrouve 9 fois sur 10, généralement associé aux benzodiazépines. Des associations sont réalisées avec des spécialités ayant un profil d’action complémentaire au niveau des récepteurs.
Certaines associations n’ont jamais fait l’objet d’études, mais d’autres sont validées par la littérature. La pertinence entrée-sortie évolue peu : les patients sont souvent stabilisés par la reprise du traitement, l’arrêt des toxiques et/ou la réassurance du cadre hospitalier avec le même traitement. Certaines situations cliniques nécessitent une association d’antipsychotiques. Elles doivent être justifiées par des données issues de la littérature. La réévaluation de la tolérance et de l’efficacité doit être régulière. La monothérapie doit rester un objectif.