L’immaturité de l’enfant et son étroite dépendance au contexte éducatif et affectif dans lequel il vit ont d’importantes conséquences sur les modalités de ses soins. D’abord parce que dans les situations ordinaires, celles qui sont heureusement les plus fréquentes, demander ou consentir à ces soins est une des prérogatives des dépositaires de l’autorité parentale, c’est-à-dire généralement les parents. Ensuite parce que c’est aux représentants de l’état et à la justice qu’il revient de suppléer aux parents lorsque ceux-ci sont défaillants ou qu’ils sont, pour une raison ou une autre, empêchés de remplir les devoirs que cette autorité leur confère, dans l’intérêt de l’enfant. La place des conseils généraux et de la justice des mineurs dans les dispositifs de protection de l’enfant en est une illustration éclatante, comme le sont également les modalités particulières qui, depuis déjà longtemps, judiciarisent les soins psychiatriques sous contraintes chez les enfants et les adolescents. Lors de cette présentation nous insisterons tout particulièrement sur ce dernier aspect en évoquant notamment l’Ordonnance de placement provisoire en psychiatrie ainsi que les questions complexes que pose l’obligation de soin si fréquemment utilisée dans l’articulation entre santé et justice en pédopsychiatrie.