Est-il aujourd’hui possible d’utiliser les neurosciences computationnelles pour modéliser la symptomatologie psychotique ? Après avoir introduit le concept d’inférence circulaire, nous verrons comment des perturbations de la confiance attribuée aux connaissances a priori du sujet, d’une part, et aux informations sensorielles entrantes, d’autre part, peuvent perturber la construction des croyances. Ce modèle théorique est séduisant par sa capacité à rendre compte de la construction progressive de relations causales aberrantes et pourtant quasi-inébranlables (c.-à-d. le délire), de l’émergence de perceptions sans objet (c.-à-d. les hallucinations), mais aussi paradoxalement d’une relative immunité face aux illusions perceptives. La seconde partie de la présentation se focalisera sur la validation expérimentale de ce modèle bayésien dans la schizophrénie lors d’une tâche de choix probabiliste dérivée des expériences de jumping-to-conclusions. Nous terminerons par une discussion critique sur les bases neurobiologiques potentielles du modèle d’inférence circulaire.