Le binge drinking ou alcoolisation ponctuelle importante (API) est défini par une ingestion d’une quantité importante d’alcool, dans un laps de temps court, dont l’objectif est d’atteindre rapidement un état d’ébriété. Particulièrement présent en milieu étudiant, ce mode de consommation constitue un véritable problème de santé publique tant par ses répercussions immédiates (accidents de la voie publique, comas éthyliques.) que par ses conséquences à plus long terme (altérations cérébrales et hépatiques, évolution vers des troubles sévères liés à l’alcool). Parmi les facteurs prédisposant aux conduites d’API, il a été souligné le rôle majeur joué par l’impulsivité (ex. : [1]). Néanmoins, ce type d’étude présente une limite dans la mesure où la consommation d’alcool est appréhendée par l’intermédiaire de questionnaires rétrospectifs de consommation d’alcool et non par des mesures objectives. Par ailleurs, peu d’études ont tenté d’évaluer l’efficacité de techniques de prévention ciblées sur ces dispositions personnelles de consommation d’alcool. L’objectif de notre étude était donc à la fois de répondre à la question du lien entre impulsivité et consommation objective d’alcool en soirée étudiante selon une méthodologie éprouvée [2], et de tenter de mettre en évidence l’effet d’un message de prévention sur ce lien. Pour ce faire, de jeunes adultes se sont vus proposer le questionnaire d’impulsivité (UPPS-P) à l’entrée, et une mesure électronique d’alcoolémie à la sortie, de soirées étudiantes. De façon aléatoire les participants se voyaient présenter, ou non, un court message de prévention sur les conséquences cérébrales de l’alcoolisation. Pour éviter tout risque d’influence, aucune référence à la mesure d’alcoolémie n’était faite à l’entrée en soirée. Les résultats montrent que différentes facettes de l’impulsivité étaient associées à la mesure d’alcoolémie et que la délivrance du message de prévention réduisait le lien entre impulsivité et alcoolémie en fin de soirée.