Déclaration d’intérêts
Les auteurs déclarent ne pas avoir de conflits d’intérêts en relation avec cet article.
Published online by Cambridge University Press: 17 April 2020
La non-adhésion diminue largement l’efficacité des antidépresseurs [1,2], dont la représentation évolue dans un contexte particulièrement défiant et médiatiquement tendu.
L’objectif de cette étude est de :
– évaluer l’adhésion aux antidépresseurs chez des patients hospitalisés pour épisode dépressif majeur ;
– explorer les représentations que les patients ont des antidépresseurs et de la dépression, ainsi que la perception de la stigmatisation aux troubles mentaux ;
– analyser la relation entre les attitudes face aux antidépresseurs et des paramètres sociodémographiques et cliniques.
L’adhérence était évaluée chez 40 patients en utilisant la version courte du Drug Attitude Inventory (DAI-10), complétée par un questionnaire mesurant les connaissances, craintes, impact des média et stigmatisation liés aux antidépresseurs. Des entretiens d’investigation étaient ensuite menés à l’aide de celui-ci.
L’âge moyen de l’échantillon est de 43 ans, dont 27 % d’homme. Il s’agit d’un premier épisode pour 40 % des patients. La médiane du DAI est de 3,5 (échelle de −10 à +10), et 30 % des patients ne sont pas adhérents. Les hommes de l’échantillon ont une plus mauvaise représentation des antidépresseurs (−2 VS 4 ; U de Mann-Whitney = 90,50 ; p = 0,0035). Soixante-dix pour cent des patients ont des craintes par rapport à leur antidépresseur (prise de poids et dépendance au premier rang). Vingt pour cent des patients n’ont pas dit à leur entourage qu’ils prenaient des médicaments contre la dépression.
Une intervention à de multiples niveaux pourrait augmenter les connaissances des patients ainsi que de l’opinion publique [3]. Une collaboration spécifique entre journalistes et psychiatres permettrait une meilleure connaissance et une diffusion plus représentative des enjeux de santé mentale dans les média [4]. Des actions de santé publique et initiatives citoyennes pourraient aussi être profitables aux patients.
L’adhérence aux antidépresseurs peut largement être améliorée, la stigmatisation restant une barrière aux traitements et à la prise en charge.
Les auteurs déclarent ne pas avoir de conflits d’intérêts en relation avec cet article.
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