Published online by Cambridge University Press: 23 January 2012
Anthropological research in Africa has been characterized by an intensive, microethnographic approach, which has stressed the understanding of institutional arrangements and their functioning within a given society; and, exceptionally, the analysis of custom in depth. Comparisons have been eschewed, while the broader distributional studies that played an important role in the earlier researches of anthropologists in North America and Polynesia, in Africa have been all but lacking in the scientific literature. The result has typically been the ethnographic monograph rather than the ethnological or ethnohistorical study.
L'ANTHROPOLOGIE ET L'AFRIQUE — UNE PERSPECTIVE PLUS ÉTENDUE
Les recherches anthropologiques en Afrique ont été caractérisées par de nombreux travaux sur le plan micro-ethnographique. Le besoin pressant d'obtenir des éléments fondamentaux d'information et la vaste étendue de ce domaine ont exigé que les recherches soient concentrees sur la description et l'analyse. De cette façon, des renseignements détaillés ont été fournis pour une compréhension plus approfondie tant des problèmes d'intérêt scientifique que de ceux d'importance immédiate. Or, il est actuellement possible de dresser, avec une certitude justifiée, le tracé général des aires de cultures du continent et, dans certains cas, quelques-uns également de leurs aspects individuels. Il ressort de cet exposé que le moment est venu d'orienter nos efforts vers des recherches d'une portée plus étendue, c'est-à-dire sur le plan macro-ethnographique. Ces recherches impliqueront l'utilisation d'études de répartition pour bien comprendre les rapports historiques et l'application des notions théoriques et des moyens methodologiques, qui ont été mis au point au cours de l'étude de la dynamique culturelle. En demandant que le sujet soit abordé d'une manière plus large, on ne cherche pas à dresser une dichotomie spécieuse entre le particulier et le général, car des matériaux nouveaux, provenant de sociétés qui n'ont pas été étudiées auparavant, seront toujours des éléments fondamentaux de notre tâche scientifique.
On s'est toujours intéressé à l'histoire africaine, mais on s'est rendu compte dernièrement que le caractère spectaculaire du changement survenu récemment n'est, en réalité, que la suite d'un processus séculaire et que l'Afrique n'est pas un amas de sociétés autonomes vivant isolées du reste du monde, mais plutôt le théâtre d'un mouvement incessant de peuples. Un des résultats de ce nouvel examen a été d'attirer l'attention sur l'ethno-histoire comme une adjonction importante aux études africanistes. L'ethno-historien dispose de quatre méthodes de travail: l'histoire, l'archéologie, la tradition et l'ethnologie; il doit contrôler les matériaux, tant ethnographiques qu'historiques, et utiliser les méthodes de ces deux disciplines. Pour que des reconstructions historiques soient valables, la région dont il s'agit doit être une 2 one dans laquelle on peut supposer, sinon prouver, que des contacts entre peuples ont eu lieu, et où les matériaux dans les cultures comparées sont fonctionnellement fixées de façons suffisamment analogues pour réduire au minimum les possibilités d'une évolution indépendante. La richesse des matériaux et les nombreuses hypothèses concern ant le passé, qui ont été avancées mais non vérifiées, ont rendu l'Afrique la région du monde la plus propice à l'utilisation de la méthode ethno-historique qui constitue, sans aucun doute, la meilleure façon de résoudre bien des problèmes difficiles ayant donné lieu à tant de conjectures.
Les études concernant les réactions des Africains du Nouveau Monde aux cultures européennes ont démontré que ceux-ci retiennent généralement autant de leur tradition antérieure que permet la nouvelle situation dans laquelle ils se trouvent. Par un procédé dit de réinterprétation culturelle, ils donnent aux idées et aux valeurs anciennes de nouvelles formes. Il serait très rare de trouver un cas d'adjonction culturelle pure dans laquelle aucun élément de réinterprétation ne serait introduit.
Toute analyse qui se développe à partir de la théorie de dynamique culturelle implique un équilibre entre les institutions antérieures et les forces qui s'y heurtent, sans engagement préalable concernant la mesure dans laquelle les unes ou les autres peuvent dominer. Il a été démontré que les idées préconçues concernant certaines situations ont été réfutées par l'experience plutôt que par les recherches. Ce fait souligne l'importance qu'il y a à travailler avec un appareil théorique qui tient compte de tous les éléments et projette la situation particulière sur un arrière-plan de comparaison très étendu, d'où la nécessité d'une perspective plus large dans les études africaines.
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