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Islam, pureté et modernité: Les « innovations blâmables » en débat au Maghreb, 1920-1950

Published online by Cambridge University Press:  13 August 2019

Augustin Jomier*
Affiliation:
Inalco-Cermom

Résumés

Des années 1930 aux années 1950, le Mzab, région du Nord du Sahara algérien alors sous domination française, fut secoué par des polémiques autour de la consommation de produits européens : étaient-ils ou non licites ? Ces questions ont jusqu’à présent été envisagées comme une forme de résistance culturelle à la colonisation, ou comme le signe de la difficile adaptation de l’« islam » à la « modernité ». Des lettrés qui se voulaient « réformistes » auraient été les fers de lance de cette adaptation, par opposition à des « conservateurs » caricaturés comme arc-boutés à une tradition stérile. À partir du cas du Mzab et de sources liées à la normativité islamique, cet article, qui explore d’une façon inédite le rapport entre islam, modernité et colonisation, démontre que d’autres logiques étaient à l’œuvre : pour les acteurs, l’enjeu portait avant tout sur la pureté de leur communauté et les moyens de la préserver, dans un moment d’incertitude culturelle et politique. À l’aide des outils de la normativité islamique, partisans et adversaires de ces innovations façonnaient des images différentes de leur communauté et lui assignaient des limites distinctes. Faisant dialoguer sources coloniales et islamiques, historiographie des sociétés coloniales et islamologie, la démonstration remet en cause une lecture de l’histoire contemporaine de l’islam centrée sur les notions de modernité et de réforme, qui étaient essentiellement instrumentales dans ces débats. Elle fait aussi entendre la pluralité des rationalités à l’œuvre dans les sociétés colonisées du Maghreb, tranchant avec une historiographie d’ordinaire aveugle à leur complexité interne.

Abstracts

From the 1930s to the 1950s, various polemics shook the Mizab region in the north of the Algerian Sahara, then under French rule. Islamic scholars were arguing about the consumption of European goods, raising a number of questions about their lawfulness. Historians typically analyze these polemics as a form of cultural resistance to colonization, or as a sign of the allegedly difficult adaptation of “Islam” to “modernity.” They single out two types of reaction: that of self-professed “reformist” scholars, and that of “conservatives” lampooned as the buttresses of a barren tradition. Based on the case of Mizab and on a wide range of Islamic legal documents, this article opens up a new perspective on the relations between Islam, modernity, and colonialism, demonstrating that other logics were also at work. For the Islamic scholars involved, the most important issue at stake was the purity of their community and the means of preserving it in a context of cultural and political uncertainty. Using the tools of Islamic law, the advocates and detractors of these “innovations” were trying to control and delineate the community they led. By bringing together colonial and Islamic sources, Colonial Studies and Islamic Studies, this article challenges a reading of the modern history of Islam based on notions such as modernity and reform, which were largely instrumental to these debates. It also moves away from a historiography that is blind to the internal complexity of these societies, drawing attention to the different rationalities at work in colonial North Africa.

Type
Écrire l’histoire de l’islam moderne et contemporain
Copyright
© Éditions de l'EHESS 

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Footnotes

*

Sans de nombreux échanges avec Ismail Warscheid et M’hamed Oualdi, cet article n’aurait pas été le même. Je les remercie de leur aide, ainsi que Catherine Mayeur-Jaouen, Camille Lefebvre et Étienne Anheim. Ma reconnaissance va également au Near Eastern Studies Department de l’université de Princeton, qui m’a accueilli comme Associate Research Scholar au printemps 2018 et où j’ai pu présenter cet article encore en chantier.

References

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12 A. Merad, Le réformisme musulman…, op. cit., p. 53-54.

13 Ibid., p. 68.

14 Ibid., p. 58-76.

15 Abdallah Laroui, Les origines sociales et culturelles du nationalisme marocain, 1830-1912, Paris, F. Maspero, 1977, voyait dans les élites religieuses du Maroc au tournant du siècle une force d’inertie qui aurait mis en échec les tentatives de modernisation du pays, menant à la mainmise de la France.

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20 Dupont, Anne-Laure, « Réformisme musulman », in Georgeon, F., Vatin, N. et Veinstein, G. (dir.), Dictionnaire de l’Empire ottoman, Paris, Fayard, 2015, p. 1011-1013Google Scholar.

21 Laoust, Henri, « Le réformisme orthodoxe des ‘Salafiya’ et les caractères généraux de son orientation actuelle », Revue des études islamiques, 6-2, 1932, p. 175-224Google Scholar.

22 McDougall, James, « État, société et culture chez les intellectuels de l’islâh maghrébin (Algérie et Tunisie, 1890-1940) ou la Réforme comme apprentissage de ‘l’arriération’ », in Moreau, O. (dir.), Réforme de l’État et réformismes au Maghreb, xixe-xxe siècles, Paris, L’Harmattan/Irmc, 2009, p. 281-306, ici p. 299Google Scholar.

23 Comme l’a brillamment montré Elshakry, Marwa, Reading Darwin in Arabic, 1860-1950, Chicago, The University of Chicago Press, 2013CrossRefGoogle Scholar.

24 « Les sciences modernes chez les Arabes », Al-Umma, feuilleton publié du no 58 (14 janv. 1936) au no 73 (6 mai 1936).

25 Hamzah, Dyala, « Muhammad Rashîd Ridâ (1865-1935) or: The Importance of Being (a) Journalist », in Bock, H., Feuchter, J. et Knecht, M. (dir.), Religion and its Other: Secular and Sacral Concepts and Practices in Interaction, Francfort-sur-le-Main, Campus-Verlag, 2008, p. 40-63Google Scholar.

26 Jomier, Augustin, « Un réformisme islamique dans l’Algérie coloniale. Oulémas ibadites et société du Mzab (c. 1880-c. 1970) », thèse de doctorat, Université du Maine, 2015, chap. 7Google Scholar.

27 Par distinction avec le statut réel, qui s’applique aux choses. Sur la justice musulmane dans l’Algérie colonisée, au xixe siècle, voir Christelow, Allan, Muslim Law Courts and the French Colonial State in Algeria, Princeton, Princeton University Press, 1985CrossRefGoogle Scholar ; Bontems, Claude, Le droit musulman algérien à l’époque coloniale. De l’invention à la codification, Genève, Slatkine, 2014Google Scholar. Sur la mise en place d’une justice musulmane coloniale au Mzab, voir A. Jomier, « Un réformisme islamique dans l’Algérie coloniale… », op. cit., chap. 1.

28 Le chapitre 4 d’E. Terem, Old Texts, New Practices…, op. cit., montre comment des lettrés marocains ont réemployé, au tournant du siècle, des jurisprudences datant de la Reconquista pour penser la domination européenne. Sur la réflexion médiévale andalouse autour de ces questions de pureté et de rapport à l’autre, voir Stearns, Justin K., Infectious Ideas: Contagion in Premodern Islamic and Christian Thought in the Western Mediterranean, Baltimore, Johns Hopkins University Press, 2011Google Scholar.

29 Mohammed Talbi, « Les Bida‘ », Studia islamica, 12, 1960, p. 43-77.

30 Mary Douglas, De la souillure. Essai sur les notions de pollution et de tabou, trad. par A. Guérin, Paris, F. Maspero, [1966] 1971, p. 131.

31 Les articles de presse utilisés ici proviennent principalement de trois périodiques : la revue Al-Minhāj (La voie), publiée au Caire de 1924 à 1927 par Abū Isḥāq, les journaux hebdomadaires Wādī Mīzāb (La vallée du Mzab) et Al-Umma (La communauté), édités par Abū al-Yaqẓān à Tunis puis Alger de 1926 à 1929, pour l’un, à Alger de 1933 à 1938, pour l’autre.

32 Ḥammū b. Aḥmad Baba u Musa, « Al-ḥujaj al-dāmigha li-bida‘ al-fi’a al-zā’igha », manuscrit, bibliothèque du cheikh Ḥammū Bābā ū Mūsā, Ghardaïa, 1936, p. 21 et 85.

33 Bābā, Muḥammad b. Mūsā ‘Ammī (dir.), Mu‘jam a‘lām al-ibāḍiyya min al-qarn al-awwal al-hijrī ilā al-‘aṣr al-ḥāḍir : qism al-Maghrib al-islāmī, Beyrouth, Dār al-Gharb- al-islāmī, 2000, vol. 2, p. 124-125Google Scholar.

34 Ḥ. Baba u Musa, « Al-ḥujaj al-dāmigha… », op. cit.

35 Bargaoui, Sami, « ‘Quando dire è fare’, ovvero come ripetizione giuridica diventa una fonte storica », Quaderni storici, 129-3, 2008, p. 593-620Google Scholar.

36 Ḥ. Baba u Musa, « Al-ḥujaj al-dāmigha… », op. cit., chap. 7.

37 Ibid., p. 119.

38 Ibid., p. 111 ; Mohammed H. Benkheira, L’amour de la Loi. Essai sur la normativité en islam, Paris, Puf, 1997, p. 85-88.

39 Ḥammū Baba u Musa, « Al-ḥujaj al-dāmigha… », op. cit., p. 111-120.

40 M. H. Benkheira, L’amour de la Loi…, op. cit., p. 91-92, expose en détail la position du cheikh Bayyūḍ concernant la pilosité faciale. La fatwa n’est pas datée, mais les photographies des oulémas réformistes les montrent toujours barbus.

41 Ibid., p. 80.

42 Ibid., p. 92.

43 Ḥammū Baba u Musa, « Al-ḥujaj al-dāmigha… », op. cit., p. 119.

44 Ibid., p. 20.

45 Rome, Archives des missionnaires d’Afrique (ci-après AMA), casier 41, diaire V (1930-1945), 5 août 1936 ; « L’éclairage électrique au Mzab », Al-Umma, 29, 18 juin 1935, p. 3.

46 CCDS, doc X-94, P. Louis David, « Le Mzab hier et aujourd’hui », c. 1950, p. 2.

47 Aix-en-Provence, Archives nationales d’outre-mer (ci-après ANOM), Oasis 93/391, bulletin de renseignements mensuel, nov. 1949 ; ANOM, Oasis 96/260, bulletin de renseignements mensuel, nov.-déc. 1949.

48 AMA, casier 41, diaire IV (1917-1930), 14 août 1929.

49 Ḥ. Baba u Musa, « Al-ḥujaj al-dāmigha… », op. cit., p. 104.

50 Ibid., p. 57-58.

51 Ghazal, Amal N., « Seeking Common Ground: Salafism and Islamic Reform in Modern Ibāḍī Thought », Bulletin of the Royal Institute for Inter-Faith Studies, 7-1, 2005, p. 119-141Google Scholar ; Id., Islamic Reform and Arab Nationalism: Expanding the Crescent from the Mediterranean to the Indian Ocean (1880s-1930s), Londres, Routledge, 2010 ; Courreye, Charlotte, « L’Association des oulémas musulmans algériens et la construction de l’État algérien indépendant. Fondation, héritages, appropriations et antagonismes (1931-1991) », thèse de doctorat, Université Sorbonne Paris Cité/Inalco, 2016Google Scholar.

52 Ḥ. Baba u Musa, « Al-ḥujaj al-dāmigha… », op. cit., p. 63-65.

53 Ibid., p. 63.

54 Schacht, Joseph, « Hilāl », in Lewis, B. et al. (dir.), Encyclopédie de l’Islam, 2e éd., Leyde/Paris, Brill/Maisonneuve et Larose, 1990, t. 3, p. 390-393Google Scholar.

55 Jam‘iyyat qudama’ al-talamidh, Bayān fī-l-khilāf al-wāqi‘ bayn al-iṣlāḥ wa khaṣūmiyya bi‘āṣimat Mīzāb (Ghārdāiya) fī masā’lat al-ṣawm wa-l-ifṭār (« Aperçu sur la divergence persistante entre la réforme et ses contradicteurs dans la capitale du Mzab (Ghardaïa) sur la question du jeûne et de sa rupture »), Alger, Maṭb‘a al-‘arabiyya, 1952.

56 « La question du jeûne et de sa rupture annoncée par téléphone : l’exagération vous mène loin, ô, vous qui attaquez brutalement au nom de la religion ! », Al-Umma, 60, 28 janv. 1936, p. 1 ; « Autour de l’affaire du jeûne et de sa rupture par téléphone, suite », Al-Umma, 62, 11 févr. 1936, p. 1.

57 Pour un cas comparable dans le Nord, sunnite, du pays, voir McDougall, James, « La mosquée et le cimetière. Espaces du sacré et pouvoir symbolique à Constantine en 1936 », Insaniyat. Revue algérienne d’anthropologie et de sciences sociales, 35-36, 2007, p. 79-96Google Scholar.

58 Peters, Rudolph, « Shāhid », in Bosworth, C. E. et al., Encyclopédie de l’Islam, 2e éd., Leyde, Brill, 1995, t. 9, p. 207-208Google Scholar.

59 Ḥammū Baba u Musa, « Al-ḥujaj al-dāmigha… », op. cit., p. 9-36.

60 A. N. Ghazal, Islamic Reform and Arab Nationalism…, op. cit. ; A. Jomier, « Les réseaux étendus d’un archipel saharien… », art. cit.

61 Dans les cas égyptien et syrien, la détermination du statut de l’opérateur et de l’instrument, les critères pour déterminer leur fiabilité et la confession de l’opérateur avaient occupé une grande place : J. Skovgaard-Petersen, Defining Islam for the Egyptian State…, op. cit., p. 89-95. Sur l’importance du témoignage dans la production de la preuve en fiqh, voir Johansen, Baber, « Formes de langage et fonctions publiques. Stéréotypes, témoins et offices dans la preuve par l’écrit en droit musulman », Arabica, 44-3, 1997, p. 333-376CrossRefGoogle Scholar.

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63 Weiss, Bernard G., The Spirit of Islamic Law, Athens, University of Georgia Press, 1998, p. 201Google Scholar.

64 Ḥammū Baba u Musa, « Al-ḥujaj al-dāmigha… », op. cit., p. 6.

65 Ibid., p. 12 et 19.

66 Ibid., p. 26.

67 « La question du jeûne et de sa rupture annoncée par téléphone : lettre ouverte du cheikh Bayyūḍ au Ḥājj Muḥammad b. Bāḥmad al-Sharīf al-Azharī », Al-Umma, 58, 14 janv. 1936, p. 1-2 ; « La question du jeûne et de sa rupture annoncée par téléphone : l’exagération vous mène loin, ô, vous qui attaquez brutalement au nom de la religion ! », Al-Umma, 60, 28 janv. 1936, p. 1 ; « La question du jeûne et de sa rupture annoncée par téléphone : lettre ouverte du cheikh Bayyūḍ au Ḥājj Muḥammad b. Bāḥmad al-Sharīf al-Azharī, suite », Al-Umma, 61, 4 févr. 1936, p. 1-2 ; « La question du jeûne et de sa rupture par téléphone, suite », Al-Umma, 62, 11 févr. 1936, p. 1 ; « Appel à l’entente sur la question du jeûne et du téléphone », Al-Umma, 65, 3 mars 1936, p. 3.

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69 « La question du jeûne et de sa rupture annoncée par téléphone », Al-Umma, 61, 4 févr. 1936, p. 1-2.

70 « La question du jeûne et de sa rupture annoncée par téléphone », Al-Umma, 58, 14 janv. 1936, p. 1-2.

71 On pourrait lire là des échos de la conception de l’ijtihād développée par le Syrien Rashīd Riḍā dans Henri Laoust, Le califat dans la doctrine de Rašīd Riḍā, Paris, A. Maisonneuve, 1986, p. 153-155. Pour une synthèse, voir Hallaq, Wael B., Sharî‘a: Theory, Practice, Transformations, Cambridge, Cambridge University Press, 2009, p. 443-450 et 500-508CrossRefGoogle Scholar.

72 « La question du jeûne et de sa rupture annoncée par téléphone », Al-Umma, 58, 14 janv. 1936, p. 1-2 ; « La question du jeûne et de sa rupture annoncée par téléphone : l’exagération vous mène loin, ô, vous qui attaquez brutalement au nom de la religion ! », Al-Umma, 60, 28 janv. 1936, p. 1.

73 « La question du jeûne et de sa rupture annoncée par téléphone : l’exagération vous mène loin, ô, vous qui attaquez brutalement au nom de la religion ! », Al-Umma, 60, 28 janv. 1936, p. 1.

74 « Le soin à porter à la lune de ramadan et à la preuve de son apparition », Al-Shihāb, 11-9, déc. 1935, p. 543-544, référence citée par Lacroix, Annick, « Une histoire sociale et spatiale de l’État dans l’Algérie colonisée. L’administration des postes, télégraphes et téléphones du milieu du xixe siècle à la Seconde Guerre mondiale », thèse de doctorat, Ens Cachan, 2014, vol. 1, p. 653Google Scholar.

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76 Sur la complexification des autorités culturelles dans le monde arabe de l’entre-deux-guerres, voir Dupont, Anne-Laure et Mayeur-Jaouen, Catherine, « Monde nouveau, voix nouvelles. États, sociétés, islam dans l’entre-deux-guerres », Revue des mondes musulmans et de la Méditerranée, 95-98, 2002, p. 9-39CrossRefGoogle Scholar.

77 « Vous les reconnaissez à leur logique : la stagnation des oulémas et ses effets sur l’esprit public », Al-Umma, 71, 21 avr. 1936, p. 1.

78 M. Elshakry, Reading Darwin in Arabic…, op. cit.

79 « Propos sur la réforme et l’innovation. Les principes de la vie », Al-Umma, 79, 16 juin 1936, p. 3.

80 « Peut-on créer une faculté de sciences religieuses en Algérie ? », Al-Umma, 46, 15 oct. 1935, p. 3.

81 L’appartenance au camp conservateur signifie aujourd’hui essentiellement le rejet des tentatives de rapprochement (taqrīb) de la majorité sunnite. Elle se manifeste par le suivi des avis jurisprudentiels de cheikhs d’obédience « conservatrice », ce qui a, par exemple, des implications dans les choix faits pour la scolarisation des enfants (filles et garçons) ou dans les usages vestimentaires et de pilosité. Par rapport à l’entre-deux-guerres, le magistère ibadite au Mzab s’est davantage fractionné et les paroles d’autorité se sont multipliées.

82 Romain Bertrand, L’histoire à parts égales. Récits d’une rencontre Orient-Occident, xvie-xviie siècle, Paris, Éd. du Seuil, 2011, p. 14.

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84 Un point qui rejoint les constatations d’I. Grangaud et M. Oualdi, « Tout est-il colonial dans le Maghreb ?… », art. cit. Voir aussi Schaub, Jean-Frédéric, « La catégorie ‘études coloniales’ est-elle indispensable ? », Annales HSS, 63-3, 2008, p. 625-646CrossRefGoogle Scholar.

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89 S. Ahmed, What Is Islam ?…, op. cit.

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