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Les Juifs et l’argent dans l’imaginaire chrétien et la pensée économique

Published online by Cambridge University Press:  30 December 2024

Jean-François Chauvard*
Affiliation:
Université Paris 1 Panthéon-Sorbonne - IHMC [email protected]
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Abstract

Type
Forum autour du livre de Francesca Trivellato, Juifs et capitalisme
Copyright
© Éditions de l’EHESS

Juifs et capitalisme. Aux origines d’une légende. De quelle légende – oubliée – s’agit-il ? Celle de l’origine juive de la police d’assurance et de la lettre de change, qui aurait permis aux Juifs, expulsés de France à la fin du xive siècle, de mettre à l’abri leurs avoirs à l’étranger. Francesca Trivellato la traque dans les écrits de l’ars mercatoria de l’époque moderne et dans la pensée économique de grands auteurs du xixe siècle. Elle en identifie l’apparition sous la plume de l’avocat et jurisconsulte bordelais Étienne Cleirac dans Us et coustumes de la mer publié en 1647Footnote 1, la repère chez les Savary, père et fils, qui assurent sa diffusion, chez Montesquieu, qui en modifie l’appréciation, ainsi que chez d’autres auteurs plus ou moins connus de l’Europe du second xviiie siècle, et la retrouve enfin chez de grands théoriciens, tels que Karl Marx, Werner Sombart, mais pas Max Weber qui réfléchit néanmoins à la place des Juifs dans l’essor du capitalisme occidental pour les en exclure au nom de leur « orientalité ». Une légende qui connut de multiples avatars, qui n’avait aucun fondement historique et qui n’eut pas besoin de preuves pour prospérer, se réinventer, se faire oublier avant finalement de renaître aujourd’hui sous la forme de cette enquête. On aura compris qu’au-delà de l’invention juive de la lettre de change, ce livre propose une vaste réflexion sur l’articulation entre fiction et réalité, sur l’imaginaire – la forma mentis – qui rend plausible de tels récits, sur leurs changements de signification au cours du temps.

À sept ans d’intervalle, les Éditions du Seuil ont fait traduire, dans la collection « L’Univers historique », deux livres majeurs de F. Trivellato en passe de devenir des classiques : Corail contre diamants Footnote 2 et Juifs et capitalisme Footnote 3. Pour le premier, il avait fallu attendre sept ans entre l’édition états-unienne et l’édition française ; pour le second, le délai s’est vu raccourci à quatre ans, ce qui est à la fois peu et le signe du changement de statut acquis entre-temps par l’autrice du fait de la puissante résonance historiographique de The Familiarity of Strangers dans le champ des études sur la diaspora sépharade et sur les relations interculturelles, et au-delà dans le domaine de l’histoire globale où elle a appliqué une approche micro-historique. Au terme du travail de traduction, mené respectivement par Guillaume Calafat et Jacques Dalarun, l’éditeur avait la liberté de proposer un titre en mesure de parler à son lectorat potentiel, tout en marquant l’orientation qu’il entendait proposer du contenu du livre. Le titre anglais, The Promise and Peril of Credit: What a Forgotten Legend about Jews and Finance Tells Us about the Making of European Commercial Society, démesurément long après une première partie claquante mais énigmatique, explicitait le propos en évoquant le lien entre une légende oubliée au sujet des Juifs et la genèse des rapports commerciaux contractuels dans l’Europe moderne. L’édition française reprend en sous-titre la référence à la légende. Elle n’évoque plus le crédit, mais introduit le capitalisme dans le titre principal en faisant explicitement écho aux grands récits sur la genèse du capitalisme écrits au xixe et au début du xxe siècle, objets de l’un des chapitres du livre. Ce choix était déjà celui de l’édition italienne publiée un an plus tôt (Ebrei e capitalismo. Storia di una leggenda dimenticata), que l’éditeur français a décidé de reprendre et de traduire du fait de sa puissance évocatrice, bien que le livre traite d’un sujet plus circonscrit. Les mêmes écarts sont observables dans les éditions française et italienne de The Familiarity of Strangers, qui ne rendent pas le paradoxe ou l’oxymore du titre anglais qui restituait pourtant assez bien la proximité culturelle et la distance juridique entre les marchands séfarades et les élites chrétiennes de Livourne, dont l’étude était aussi importante dans le livre que les modalités du commerce interculturel à longue distanceFootnote 4.

L’inscription dans la même collection impose à ces deux livres une similitude formelle qui invite au rapprochement, sinon à la comparaison, sans artifice rhétorique, pour sonder la cohérence et la discontinuité d’une œuvre. On y retrouve la même ambition : la définition d’un objet d’étude majeur. Là, les modalités du commerce interculturel entre des espaces dans lesquels les marchands ne pouvaient pas s’appuyer sur des institutions communes de régulation ; ici, la place disproportionnée de l’usure et du commerce juif dans l’imaginaire chrétien et la pensée économique. On y observe le même savoir-faire : d’immenses lectures, qui nourrissent un solide appareil critique relégué en fin de volume, à mille lieues des mauvaises pratiques savantes d’un W. Sombart, avare de références ; des chapitres denses dotés d’une forte autonomie dans l’économie générale du livre ; une capacité à jouer sur les échelles en nouant études de cas et montées en généralité.

Mais l’effet de miroir va plus loin encore : Corail contre diamants se concentre sur l’étude de la correspondance marchande qui reposait sur un usage commun de conventions épistolaires, véhiculait l’information sur les marchés et était le vecteur du contrôle de la réputation, indispensable à l’établissement de relations de confiance. Juifs et capitalisme s’intéresse à d’autres écritures, les lettres de change, non pour faire l’histoire de leur fonction, de leur diffusion, de leur évolution (avec l’endossement) et de leur rôle dans l’expansion conjointe du commerce et du crédit depuis le bas Moyen Âge – même si le chapitre 1 tient lieu d’utile remise à niveau –, mais pour comprendre comment ces bouts de papier, qui n’étaient rien d’autre que des créances (des traites), une fois associés aux Juifs, ont été le vecteur de discours sur la moralité du crédit et du commerce. Ces deux livres sont aussi empreints de la même approche de l’histoire économique qui non seulement est inséparable de l’étude des structures sociales, mais aussi des représentations collectives qui rendent ou non acceptables des échanges et des relations entre marchands appartenant à des groupes sociaux et religieux différents. L’importance accordée, dans Juifs et capitalisme, aux discours théologiques fait écho à l’utilisation dans une œuvre de jeunesse, Fondamenta dei vetrai, des catégories de justice distributive et de justice commutative, réélaborées par la seconde scolastique pour expliquer les différences salariales entre les verriers de MuranoFootnote 5.

Le rapprochement entre les deux livres s’impose, enfin, en ce qu’ils établissent tous deux un lien entre l’histoire économique et sociale et l’histoire du monde juif. Cette connexion se fait toutefois de manière diamétralement opposée. Dans Corail contre diamants, le commerce interculturel était observé à partir d’une composante de la diaspora séfarade en Méditerranée, la naçao portugaise, et en particulier de la maison Ergas & Silvera de Livourne ; dans Juifs et capitalisme, il n’est pas question des Juifs, mais des représentations que des chrétiens – praticiens du commerce, jurisconsultes, penseurs et savants – se sont faites de l’économie juive, du rapport des Juifs à l’argent, de leur utilité commerciale, de leurs prédispositions pour les affaires, de leurs vices et de leurs vertus. La question du lien entre Juifs et capitalisme était déjà présente dans Corail contre diamants. L’étude sur les sociétés en nom collectif, qui étaient adossées aux structures de parenté juive et utilisées par les maisons de commerce avec efficacité jusqu’au xviiie siècle, sert à récuser la thèse, sans doute exagérément réifiée, selon laquelle l’avènement du capitalisme moderne serait associé à l’abandon des relations personnelles au profit d’associations anonymes.

S’il fallait un ultime indice du jeu de miroirs entre les deux livres, regardons leurs chapitres pivots, qui font la part belle à une ville donnant à voir les relations nouvelles entre Juifs et chrétiens. D’un côté le chapitre 3, « Ville nouvelle, société nouvelle ? Livourne, la nation juive et le cosmopolitisme communautaire » ; de l’autre le chapitre 4, « Bordeaux, le spectre du crypto-judaïsme et l’évolution du statut du commerce ». Deux villes où l’accueil des juifs séfarades, en apparence opposé, fut motivé par leur utilité commerciale. À la fin du xvie siècle à Livourne, les nouveaux chrétiens bénéficièrent d’importants privilèges personnels et commerciaux qui leur permirent de revenir au judaïsme. À Bordeaux, alors que les Juifs étaient chassés de France depuis la fin du xive siècle, les nouveaux chrétiens furent accueillis pour leur connexion avec la diaspora séfarade occidentale, mais tenus de conserver une appartenance formelle au catholicisme qui ne trompait personne avant d’être autorisés à pratiquer le judaïsme au début du xviiie siècle. Ce n’est donc pas tout à fait un hasard si le père de la légende, Étienne Cleirac, était Bordelais. Et si demain un historien débusquait, dans une quête éperdue des origines, une mention antérieure de la légende chez un autre auteur et dans un autre lieu, cela n’enlèverait rien à la spécificité de ce contexte, marqué non seulement par la valorisation du commerce, une certaine proximité culturelle entre élites marchandes au-delà des appartenances religieuses supposées, mais aussi par une méfiance sourde, dont Cleirac est le relais, à l’égard de ces crypto-judaïsants.

Ce contexte, c’est aussi celui de la France du xviie siècle travaillée par des tensions entre la hiérarchie d’une société d’ordres et la dynamique d’une société contractuelle. Ce que l’on observe au cours du siècle, sans que le processus soit linéaire, c’est une valorisation du commerce, en particulier du commerce de gros par mer et par terre, qui devient accessible à la noblesse ancienne sans déroger ou qui permet d’être anobli, si bien que certains ont parlé d’anoblissement du commerceFootnote 6. La promotion du négoce repose sur des institutions – les tribunaux de commerce – qui ne jugent pas les personnes selon leur état, selon les principes de la justice distributive, mais selon l’égalité de leurs positions contractuelles. Ces évolutions, qui ébranlent les soubassements de l’ordre hiérarchique en vigueur jusqu’à la Révolution, sont bien connues. Tout l’intérêt du livre est d’introduire les Juifs, plus exactement la figure métaphorique des Juifs, dans cette histoire. Qui s’adonne au grand commerce est contraint d’utiliser des outils communs (la lettre de change), de se référer aux mêmes tribunaux, de faire des affaires avec des Juifs qui appartiennent officiellement au catholicisme jusqu’au premier quart du xviiie siècle, bref d’accepter la subordination du statut personnel à des règles contractuelles. On comprend mieux dès lors la résistance sociale que rencontra la valorisation politique du commerce. Juifs et capitalisme offre donc une réflexion très neuve sur la redéfinition des hiérarchies juridiques et des frontières sociales dans la France d’Ancien Régime.

Mais la portée du livre est plus grande encore. En démontrant que « la culture commerciale de l’Europe moderne reste imprégnée de préceptes et de préjugés de nature religieuse » et que les « préjugés tirent leur force du fait qu’ils sont à la fois tenaces et malléables »Footnote 7, F. Trivellato bouscule la périodisation généralement admise sur les représentations chrétiennes de l’économie juive : une phase médiévale où prendrait corps l’usure juive ; une phase propre au xviie siècle caractérisée par l’accueil des marchands juifs du fait de leur utilité dans le cadre de politiques mercantilistes ; une phase émergeant à la fin du xviiie siècle qui attribue la spécialisation économique des Juifs aux persécutions dont ils étaient victimes et non à leurs caractères intrinsèques. Le livre démontre que la culture marchande resta façonnée par le cliché de l’usure juive. Sous la plume de Cleirac, la légende de l’invention de la lettre de change opérait un raccourci entre l’usure médiévale et le crédit commercial du xviie siècle. L’usure juive, antithèse de la charité chrétienne, qui plaçait les Juifs hors de la communauté, demeura un puissant stéréotype faisant des Juifs « le symbole de tous les comportements égoïstes et antisociauxFootnote 8 », y compris des chrétiens, du Moyen Âge à l’époque contemporaine, et osons le dire, jusqu’à nos jours.

Ce livre dense, qui embrasse un temps long, multiplie les points de vue et croise les auteurs et les disciplines, est une invitation à faire dialoguer des histoires trop souvent cloisonnées : l’histoire du droit, l’histoire économique et l’histoire juive. Les trois lectures qui suivent, de taille et de format variable, se livrent à l’exercice, mais en adoptant des perspectives différentes : le traitement du même objet dans un autre champ disciplinaire, l’histoire du droit ; l’écho dans d’autres domaines de recherche des associations logiques mises à nu dans Juifs et capitalisme ; la relecture d’un corpus élargi de textes témoignant de la prégnance de la légende dans l’écriture de l’histoire des Juifs et de leurs activités économiques.

L’ouvrage de F. Trivellato est l’occasion pour Luisa Brunori et Jean-Louis Halpérin de se demander quelle lecture les historiens du droit commercial, dès l’époque moderne, ont faite de la lettre de change et de l’assurance maritime. La difficulté d’établir la généalogie de ces outils juridiques au sein de la tradition romaniste comme la mauvaise réputation engendrée par les protêts (l’opposition à une lettre de change) auraient pu servir de matrice à cette légende dans laquelle l’opacité d’une technique commerciale et la méfiance envers une créance se voyaient attribuées à un groupe social. Or, il s’avère que l’association effectivement établie par Cleirac est absente des travaux des juristes italiens ou espagnols de la seconde scolastique, attachés à une description pragmatique de la lettre de change. De même, dans leur condamnation de l’usure, des juristes catholiques ou protestants pouvaient mobiliser des arguments empruntés à l’Ancien Testament sans se placer sur le terrain de la polémique religieuse antisémite, à la différence de Cleirac. En resituant ce dernier dans son environnement social et économique, qui est aussi un espace intellectuel, F. Trivellato montre comment des représentations se sont greffées sur un instrument juridico-commercial, décrit par d’autres en termes objectifs, et finalement en quoi l’histoire des idées juridiques ne peut se passer d’une socio-histoire.

Pierre-Cyrille Hautcœur s’éloigne en apparence de Juifs et capitalisme pour mieux relire ses propres recherches sur la réforme de la Bourse de Paris à la fin du xixe siècle à l’aune de la légende qui impute l’usure et la lettre de change aux Juifs. Sans établir de fausses analogies, il pointe des correspondances dans les ressorts qui associaient de mauvaises pratiques de marché aux courtiers juifs. En cette fin du xixe siècle, marquée par l’internationalisation des échanges financiers, des scandales à répétition et un antisémitisme forcené, les opérateurs de la Bourse parisienne se divisaient en deux catégories que tout opposait malgré leur collaboration systémique : d’un côté les agents de change, organisés en un corps solidaire, assurant des transactions transparentes et sécurisées, garants de prix justes à même d’inspirer confiance à de petits porteurs ; de l’autre côté des « coulissiers », œuvrant précisément en coulisse, tout à la fois intermédiaires et investisseurs pour leur propre compte, n’offrant pas de garanties ou de compensation, à l’affût de spéculations, forts de leurs connexions internationales. Lors des réformes des règles du marché financier dans la dernière décennie du siècle, ces deux groupes polarisèrent le débat entre les tenants d’un monopole corporatif conservateur et les partisans d’une libéralisation de la profession. Le climat antisémite du temps conduisit à disqualifier les seconds du fait de la collusion établie entre l’identité présumée des coulissiers – des Juifs étrangers, selon une certaine presse – et l’idée de mauvaises pratiques financières, selon la même logique qui associait déjà, sous la plume de Cleirac, la perfidie d’une communauté et l’opacité d’une pratique. Mais, de la même manière que durant la première modernité des auteurs vantaient la souplesse de la lettre de change et condamnaient l’usure sans arguments antisémites, P.-C. Hautcœur met en lumière une troisième voie, portée par les premiers députés socialistes, qui préconisait de nouvelles règles de régulation en faveur d’une Bourse neutre et ouverte, elle aussi dépourvue d’arguments antisémites. Ce qui est interrogé ici, comme dans Juifs et capitalisme, ce sont les conditions de possibilité d’un marché anonyme, d’un marché dans lequel l’identité des acteurs est neutralisée, ou du moins secondaire dans son fonctionnement et sa perception.

Quant à Maurice Kriegel, il suit le même chemin que F. Trivellato en proposant une étude serrée des discours de grands historiens et de sociologues des xviiie et xixe siècles au sujet des activités économiques des Juifs au cours de l’histoire. L’adhésion récurrente à la légende de l’invention juive de la lettre de change s’inscrit dans une vision plus large qui tient pour acquise l’association des Juifs au prêt, à la banque, au commerce de l’argent et à la richesse et qui cherche à en identifier l’origine et le développement en les imputant à des causes extérieures au monde juif – l’incapacité des peuples environnants, la condamnation du commerce de l’argent par l’Église (Ludovico Antonio Muratori), les structures féodales (K. Marx) – ou à des caractères intrinsèques – négatifs, comme le goût du lucre et la quête de l’or (Jules Michelet), ou positifs, comme l’esprit abstrait qui aurait ouvert la voie à la modernité capitaliste (W. Sombart). L’antijudaïsme, plus ou moins explicite, de ces discours fait du rôle économique le principal critère d’appréciation et finalement de condamnation morale. Le Juif y apparaît comme une figure obsessionnelle et conquérante qui serait montée sur le trône du monde, selon J. Michelet, ou aurait judaïsé les chrétiens en les convertissant au capitalisme, d’après W. Sombart. Dans les textes agencés par M. Kriegel plane de manière obsédante l’ombre de la légende de la lettre de change qui, bien que défaite par les historiens et les historiennes, ne cesse de nourrir la part sombre des pensées les plus savantes et des imaginaires les plus débridés.

Footnotes

*

Ce forum est issu d’une table ronde tenue au département des Sciences sociales de l’École normale supérieure le 23 novembre 2023.

References

1. Étienne Cleirac, Us et coustumes de la mer, Bordeaux, Guillaume Millanges, 1647.

2. Francesca Trivellato, The Familiarity of Strangers: The Sephardic Diaspora, Livorno, and Cross-Cultural Trade in the Early Modern Period, New Haven, Yale University Press, 2009 ; ead., Il commercio interculturale. La diaspora sefardita, Livorno e i traffici globali in età moderna, Rome, Viella, 2016 ; ead., Corail contre diamants. Réseaux marchands, diaspora sépharade et commerce lointain, de la Méditerranée à l’océan Indien, xviiie siècle, trad. par G. Calafat, Paris, Éd. du Seuil, 2016.

3. Ead., The Promise and Peril of Credit: What a Forgotten Legend about Jews and Finance Tells Us about the Making of European Commercial Society, Princeton, Princeton University Press, 2019 ; ead., Ebrei e capitalismo. Storia di una leggenda dimenticata, trad. par F. Benfante et F. Trivellato, Rome/Bari, Laterza, 2022 ; ead., Juifs et capitalisme. Aux origines d’une légende, trad. par J. Delarun, Paris, Éd. du Seuil, 2023.

4. Il n’est pas exclu que ce choix résulte du fait qu’un autre éditeur, Payot & Rivages, avait publié en 2012 le livre de Lucette Valensi intitulé Ces étrangers familiers. Musulmans en Europe, xvie-xviiie siècles.

5. Francesca Trivellato, Fondamenta dei Vetrai. Lavoro, tecnologia e mercato a Venezia tra Sei e Settecento, Rome, Donzelli, 2000.

6. Mathieu Marraud, « Dérogeance et commerce. Violence des constructions socio-politiques sous l’Ancien Régime », Genèses, 95-2, 2014, p. 2-26.

7. F. Trivellato, Juifs et capitalisme, op. cit., respectivement p. 30 et 31.

8. Ibid., p. 32.