Déclaration de liens d’intérêts
Les auteurs déclarent ne pas avoir de liens d’intérêts.
Published online by Cambridge University Press: 15 April 2020
La dépression à début précoce aurait un pronostic plus mauvais avec un risque suicidaire plus élevé et des troubles cognitifs plus prononcés . Nous avons cherché à évaluer s’il existe le lien entre la symptomatologie anhédonique et l’âge de survenue du premier épisode dépressif.
L’anhédonie a été évaluée avec l’échelle de l’expérience temporelle du plaisir (EETP) et la symptomatologie dépressive a été mesurée avec la MADRS. L’échelle EETP permet d’évaluer deux composantes d’anhédonie : le plaisir anticipatoire (PA) qui serait lié à la motivation et le plaisir consommatoire (PC) qui serait lié à l’expérience hédonistique au moment de la consommation. Six hommes et quatorze femmes âgés de 28 à 65 ans, sans antécédent psychotique et avec un score à la MADRS > 20, ont été inclus. Les corrélations entre l’âge du premier épisode dépressif et le score de PA, de PC et à la MADRS ont été étudiées avec le test de corrélation non paramétrique de Spearman.
Le score moyen à la MADRS était de 32,7 (DS = 7,3). L’âge du premier épisode dépressif est corrélé avec le PA (r = 0,68, p = 0,001), mais ni avec le PC (r = –0,22 ; p < 0,36), ni avec la MADRS (r = 0,4 ; p < 0,08).
La dépression à début précoce semble entraîner un plus grand déficit du plaisir anticipatoire dans les épisodes dépressifs ultérieurs. Ce déficit qui traduit une atteinte de la motivation contribue au maintien du trouble dépressif par le mécanisme d’impuissance apprise . Il pourrait être un facteur prédisposant à la plus longue durée d’un épisode dépressif, ainsi que probablement à la plus mauvaise qualité de rémission et à la vulnérabilité par rapport au développement des épisodes dépressifs ultérieurs.
Les auteurs déclarent ne pas avoir de liens d’intérêts.
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