Hostname: page-component-586b7cd67f-dsjbd Total loading time: 0 Render date: 2024-11-26T14:44:21.875Z Has data issue: false hasContentIssue false

Crédit et filières marchandes au XVIIIe siècle

Published online by Cambridge University Press:  20 January 2017

Pierre Gervais*
Affiliation:
Université Paris VIII / UMR 8533 IDHE

Résumé

Le crédit marchand au XVIIIe siècle était la principale source de profit des agents économiques. Gérant numéraire, effets de commerce et comptes courants ouverts à leurs clients, des négociants atlantiques, tels Gradis de Bordeaux, qui importait des produits coloniaux (indigo, sucre, café) et exportait vin et farines vers Québec, ouHollingsworth de Philadelphie, un gros marchand de farines et de denrées coloniales, dominaient les marchés locaux grâce à des réseaux de crédit spécialisés intégrant l’échange marchand et des contraintes morales ou sociales. Les analyses weberienne ou en termes d’ Homo oeconomicus de ces activités complexes de crédit conduisent à des anachronismes ; l’auteur propose d’adopter une vision plus historicisée de l’activité économique, des réseaux de crédit et de la recherche du profit à l’époque moderne.

Abstract

Abstract

Merchant credit in the eighteenth-century was the main source of profit for economic agents. Managing cash, commercial instruments and book accounts, Atlantic traders such as Gradis of Bordeaux, who dealt in colonial products (indigo, sugar, coffee) and exported staples (flour and wine) to Quebec, or Hollingsworth of Philadelphia (a large flour and colonial produce dealer), achieved market domination through specialized credit networks integrating market exchange and moral and social interactions. A Weberian or Homo Oeconomicus view of these complex credit activities lead to anachronisms; the author calls for giving up standard economic approaches in favor of more historicized views of Early Modern economic activity, credit networks and profit-making techniques.

Type
Histoire du crédit (XVIIIe-XXe siècle)
Copyright
Copyright © Les Éditions de l’EHESS 2012

Access options

Get access to the full version of this content by using one of the access options below. (Log in options will check for institutional or personal access. Content may require purchase if you do not have access.)

References

1- Archives nationales, Paris, Fonds Gradis ; je remercie la famille Gradis qui m’en a autorisé l’accès. Sur les Gradis, Richard Menkis, « The Gradis Family of Eighteenth Century Bordeaux: A Social and Economic Study », Ph. D., Brandeis University, 1988 ; Marguerite Martin, « Correspondance et réseaux marchands : la maison Gradis au dixhuitième siècle », mémoire de maîtrise, université Paris I, 2008 ; Marzagalli, Silvia, «Opportunités et contraintes du commerce colonial dans l’Atlantique français au XVIIIe siècle : le cas de la maison Gradis de Bordeaux », Outre-mers, 362-363, 2009, p. 87111 CrossRefGoogle Scholar ; Maupassant, Jean de, « Un grand armateur de Bordeaux. Abraham Gradis (1699 ?- 1780) », Revue historique de Bordeaux et du département de la Gironde, 6, 1913, p. 175196, 276-297Google Scholar, 344-367, 423-448, pour la carrière de Gradis jusqu’en 1760.

2- AN, Paris, Fonds Gradis, 181 AQ 7* [Fonds Gradis], « Journal, 1er juin 1755-26 octobre 1759 » [Journal 1755-1759], 22 sept. 1755. La comptabilité Gradis pour l’année 1755 est disponible en ligne grâce au projet ANR Marprof, à http://marprof-base.univ-paris1.fr/. Je remercie vivement Cécile Robin et Dominique Margairaz, qui ont saisi et vérifié les données avec moi.

3- Un nom de la forme « Cie » dénotait un partenariat contractualisé : Lévybruhl, Henri, Histoire juridique des sociétés de commerce en France aux XVIIe et XVIIIe siècles, Paris, Domat-Montchrestien, 1938, p. 78 Google Scholar. Nous n’avons pas d’autres informations sur cette firme d’escompteurs parisiens.

4- Voir les séries de http://www.measuringworth.com/ en livre sterling ; taux de change tiré de Mccusker, John J., Money & Exchange in Europe & America, 1600-1775: A Handbook, Chapel Hill, The University of North Carolina Press, 1978 CrossRefGoogle Scholar. D’après Baulant, Micheline, « Le salaire des ouvriers du bâtiment à Paris, de 1400 à 1726 », Annales ESC, 26-2, 1971, p. 463483 Google Scholar, le salaire journalier d’un ouvrier du bâtiment à l’époque est d’environ une livre tournois.

5- AN, Paris, Fonds Gradis, 181 AQ 6*, « Journal, 20 août 1751-14 mai 1755 » [Journal 1751-1755], fol. 224v, pour le solde du compte Salles & Cie.

6- Fonds Gradis, Journal 1755-1759, solde « Jacob Mendes », 18 août 1755, et « Mr. de la Caze », 22 oct. 1755.

7- Koyama, Mark, « Evading the ‘Taint of Usury’: The Usury Prohibition as a Barrier to Entry », Explorations in Economic History, 47-4, 2010, p. 420442 CrossRefGoogle Scholar. L’usure est plus souvent étudiée du point de vue des principes que de la pratique, par exemple par Jones, Norman Leslie, God and the Moneylenders: Usury and Law in Early Modern England, Oxford, B. Blackwell, 1989.Google Scholar

8- Mckendrick, Neil, Brewer, John et Plumb, John Harold, The Birth of a Consumer Society: The Commercialization of Eighteenth-Century England, Londres, Europa Publications, 1982 Google Scholar ; Reddy, William M., The Rise of Market Culture: The Textile Trade and French Society, 1750-1900, Cambridge, Cambridge University Press, 1984.CrossRefGoogle Scholar

9- Jeannin, Pierre, Marchands du Nord. Espaces et trafics à l’époque moderne, éd. par P. Braunstein et J. Hoock, Paris, Presses de l’ENS, 1996 Google Scholar; Id., Marchands d’Europe. Pratiques et savoirs à l’époque moderne, éd. par J. Bottin et M.-L. Pelus-Kaplan, Paris, Presses de l’ENS, 2002 ; Paul Butel, « La croissance commerciale bordelaise dans la seconde moitié du XVIIIe siècle », thèse d’État, université Paris 1, 1973 ; Carrière, Charles, Négociants marseillais au XVIIIe siècle. Contribution à l’étude des économies maritimes, 2 vol., Marseille, Institut historique de Provence, 1973 Google Scholar ; Lespagnol, André, Messieurs de Saint-Malo. Une élite négociante au temps de Louis XIV, Saint-Malo, Éd. l’Ancre de Marine, 1991 Google Scholar ; Price, Jacob M., « Transaction Costs: A Note on Merchant Credit and the Organization of Private Trade », in Tracy, J. D. (éd.), The Political Economy of Merchant Empires, Cambridge, Cambridge University Press, 1991, p. 276297 CrossRefGoogle Scholar ; Morgan, Kenneth, Bristol and the Atlantic Trade in the Eighteenth Century, Cambridge, Cambridge University Press, 1993 CrossRefGoogle Scholar ; Symson, Joseph, An Exact and Industrious Tradesman: The Letter Book of Joseph Symson of Kendal, 1711-1720, éd. par S. D. Smith, Oxford, Oxford University Press, 2002 Google Scholar ; Doerflinger, Thomas, A Vigorous Spirit of Enterprise: Merchants and Economic Development in Revolutionary Philadelphia, Chapel Hill, University of North Carolina Press, 1986 Google Scholar ; Hancock, David, Citizens of the World: London Merchants and the Integration of the British Atlantic Community, 1735-1785, Cambridge, Cambridge University Press, 1995 Google Scholar ; Matson, Cathy D., Merchants and Empire: Trading in Colonial New York, Baltimore, Johns Hopkins University Press, 1998.Google Scholar

10- Muldrew, Craig, The Economy of Obligation: The Culture of Credit and Social Relations in Early Modern England, Basingstoke, Palgrave Macmillan, 1998 CrossRefGoogle Scholar ; Finn, Margot C., The Character of Credit: Personal Debt in English Culture, 1740-1914, Cambridge, Cambridge University Press, 2003 Google Scholar ; Fontaine, Laurence, L’économie morale. Pauvreté, crédit et confiance dans l’Europe préindustrielle, Paris, Gallimard, 2008 Google Scholar. Voir également, sur le plan théorique, Polanyi, Karl, La grande transformation. Aux origines politiques et économiques de notre temps, Paris, Gallimard, [1944] 1982 Google Scholar ; Granovetter, Mark, « Economic Action and Social Structure: The Problem of Embeddedness », American Journal of Sociology, 91-3, 1985, p. 481510 CrossRefGoogle Scholar ; Mauss, Marcel, « Essai sur le don. Forme et raison de l’échange dans les sociétés archaïques », L’Année sociologique, nouvelle série, 1, 1923-1924, p. 30186 Google Scholar ; Greif, Avner, Institutions and the Path to the Modern Economy: Lessons from Medieval Trade, Cambridge, Cambridge University Press, 2006 CrossRefGoogle Scholar ; Boyer, Robert, « Historiens et économistes face à l’émergence des institutions du marché », Annales HSS, 64-3, 2009, p. 665693.Google Scholar

11- Marzagalli, Silvia, « Establishing Transatlantic Trade Networks in Time of War: Bordeaux and the United States, 1793-1815 », Business History Review, 79-4, 2005, p. 811844 CrossRefGoogle Scholar ; Hancock, David, Oceans of Wine: Madeira and the Emergence of American Trade and Taste, New Haven, Yale University Press, 2009 Google Scholar ; Price, Jacob M., Overseas Trade and Traders: Essays on some Commercial, Financial and Political Challenges facing British Atlantic Merchants, 1660-1775, Aldershot, Variorum, 1996 Google Scholar ; Trivellato, Francesca, The Familiarity of Strangers: The Sephardic Diaspora, Livorno, and Cross-Cultural Trade in the Early Modern Period, New Haven, Yale University Press, 2009.Google Scholar

12- En historiographie anglo-saxonne, une histoire « whig », sur le modèle de celle dénoncée par Butterfield, Herbert, The Whig Interpretation of History, New York, W. W. Norton & Cie, [1931] 1965 Google Scholar. Voir également Jardine, Nick, « Whigs and Stories: Herbert Butterfield and the Historiography of Science », History of Science, 41-2, 2003, p. 125140.CrossRefGoogle Scholar

13- Stanziani, Alessandro, « Information, institutions et temporalité. Quelques remarques critiques sur l’usage de la nouvelle économie de l’information en histoire », Revue de Synthèse, 121-1/2, 2000, p. 117155.CrossRefGoogle Scholar

14- Grenier, Jean-Yves, L’économie d’Ancien Régime. Un monde de l’échange et de l’incertitude, Paris, Albin Michel, 1996 Google Scholar ; Daudin, Guillaume, Commerce et prospérité. La France au XVIIIe siècle, Paris, Presses de l’université Paris-Sorbonne, 2005 Google Scholar ; Margairaz, Dominique, « Économie et information à l’époque moderne », in Margairaz, D. et Minard, P. (dir.), L’information économique XVIe-XIXe siècle. Journées d’études du 21 juin 2004 et du 25 avril 2006, Paris, Comité pour l’histoire économique et financière de la France, 2008, p. 316 Google Scholar ; Berg, Maxine et Hudson, Pat, « Rehabilitating the Industrial Revolution », Economic History Review, 45-1, 1992, p. 2450.CrossRefGoogle Scholar

15- Dans la direction esquissée il y a bien longtemps par Guy BOIS, « Marxisme et histoire nouvelle », in Le Goff, J. (dir.), La nouvelle histoire, Bruxelles, Éd. Complexe, [1978] 2006, p. 255274.Google Scholar

16- Dictionnaire de l’Académie française, Paris, Vve de B. Brunet, 1762, p. 363. Notre « confiance » n’est donc pas celle, assez vague et anhistorique, utilisée en sociologie : voir, par exemple, Aghion, Philippe et al., « Regulation and Distrust », The Quarterly Journal of Economics, 125-3, 2010, p. 10151049 CrossRefGoogle Scholar, qui utilisent le même mot pour tout type d’affirmation du caractère bienveillant d’un interlocuteur, indépendamment de la nature de celui-ci et du contenu de cette bienveillance.

17- Le mot ne se réduit donc pas à une combinaison de composants de l’analyse économique standard comme l’information et la sanction, contrairement à ce qu’affirme Timothy Guinnane, W., « Trust: A Concept too Many », Economic Growth Center, Yale University, Center Discussion Paper no 907, 2005 Google Scholar, http://www.econ.yale.edu/growth_pdf/cdp907.pdf.

18- Jeannin, P., Marchands d’Europe…, op. cit., surtout p. 309320 Google Scholar. Voir aussi Béaur, Gérard, Bonin, Hubert et Lemercier, Claire (éd.), Fraude, contrefaçon et contrebande de l’Antiquité à nos jours, Genève, Droz, 2006.Google Scholar

19- Stanziani, Alessandro (dir.), La qualité des produits en France, XVIIIe-XXe siècles, Paris, Belin, 2003 Google Scholar ; et surtout Grenier, J.-Y., L’économie d’Ancien Régime…, op. cit. Google Scholar

20- Exemples dans Matson, C. D., Merchants and Empire…, op. cit., surtout p. 237240.Google Scholar

21- Historical Society of Pennsylvania, Philadelphie, Fonds 0289, Hollingsworth Collection [Fonds Hollingsworth], 86, « Journal L (February 20, 1786-January 31, 1788) », p. 514-515.

22- « I should like however to have some good merchandize for me should they be reasonably low. Say to am(t) of £5000 – if you have not already purchased any for you M. Stone is an excellent judge of goods + I should like to have you get him to purchase them if you do not wish to do it yourself – I have about 500 I suppose in Lodges + [Prother?] hands – but [ill.] they will be glad to accept drafts to a greater am(t) – whilst the goods are in their hands. It is [also?] necessary that I should give a particular order as I wish the goods to be of the most staple kinds say Cambrics Calicoes shirtings ginghams +c. to am(t) of £3000 or 4000 – + 1 or £2000 in staple woolens as in my former letter [pr?] I + T Haigh for goods in their line – I leave it however to your judgement from the state of the market + the prospect of peace or a continuance of the war to purchase or not at all. » Massachusetts Historical Society, Boston, Appleton Family Papers Ms. N–1778 [Appleton Papers], Box 2 « General Correspondence, etc. 1791–1814 », Folder 25, « 1813 », Nathan Appleton à Samuel Appleton, 17 sept. 1813. J’avais déjà utilisé cet exemple dans Pierre GERVAIS, « Neither Imperial, nor Atlantic: A Merchant Perspective on International Trade in the Eighteenth Century », History of European Ideas, 34-4, 2008, p. 465-473.

23- Appleton Papers, Ibid., Nathan Appleton à Samuel Appleton, 6 févr. 1813.

24- Hancock, D., Oceans of Wine…, op. cit. Google Scholar

25- Jeannin, Pierre, « La clientèle étrangère de la maison Schröder et Schyler de la guerre de Sept Ans à la guerre d’indépendance américaine », in Jeannin, P., Marchands d’Europe…, op. cit., p. 125178 Google Scholar. Pour une bonne analyse de la manière dont l’information circulait à l’époque, voir Marzagalli, Silvia, « La circulation de l’information, révélateur des modalités de fonctionnement propres aux réseaux commerciaux d’Ancien Régime », Rives méditerranéennes, 27, 2007, p. 123139.CrossRefGoogle Scholar

26- J’ai écarté les soldes de compte, et les transferts de valeur entre deux comptes d’actifs physiques appartenant en propre à Gradis, par exemple « Marchandises pour la Cargaison no 7 dt. à Marchandises générales ». En cas de doute (ce qui est le cas pour la Cargaison no 7, qui pourrait appartenir à un partenariat dont Gradis serait membre), l’écriture a été écartée. Le compte de Gradis chez la firme Chabbert & Banquet, qui servait de banque d’escompte au Bordelais, a été assimilé à un compte de trésorerie.

27- Fonds Gradis, Journal 1755-1759, 10 nov. 1755 ; pour l’engagement de Leris en direction du Canada, voir les écritures des 4, 20 et 31 mars, et des 23 et 24 avril 1755, indiquant sa participation à l’envoi des navires La Renommée et Le David, et à la « Cargaison no 7 ».

28- M. Martin, « Correspondance et réseaux marchands… », op. cit., p. 136 ; Cavignac, Jean, Dictionnaire du judaïsme bordelais aux XVIIIe et XIXe siècles : biographies, généalogies, professions, institutions, Bordeaux, Archives départementales de la Gironde, 1987, p. 41 et 152.Google Scholar

29- Fonds Gradis, Journal 1755-1759, 21 mars 1755.

30- Gervais, Pierre, Les origines de la révolution industrielle aux États-Unis. Entre économie marchande et capitalisme industriel, 1800-1850, Paris, Éd. de l’EHESS, 2004.Google Scholar

31- Et non à son investissement dans Le Sagittaire, comme je l’avais écrit par erreur dans Pierre GERVAIS, « A Merchant or a French Atlantic? Eighteenth-Century Account Books as Narratives of a Transnational Merchant Political Economy », French History, 25-1, 2011, p. 28-47 ; cet investissement avait été crédité à Marchand Fils le 29 octobre 1754, et remboursé par des billets de Gradis des 19 février et 19 mars 1755.

32- L’« Affaire du Canada » éclata à l’automne 1761, avec l’arrestation de Bigot, Péan et leurs associés sur ordre du nouveau Secrétaire d’État de la Marine Nicolas René Berryer ; Bigot fut condamné à la confiscation de ses biens et au bannissement à vie en 1763, et finit ses jours en Suisse, dans une relative aisance tout de même grâce à des fonds qu’il avait réussi à conserver, entre autres par l’intermédiaire de Gradis : Vaugeois, Denis, « François Bigot, son exil et sa mort », Revue d’histoire de l’Amérique française, 21-4, 1968, p. 731748 CrossRefGoogle Scholar. Les comportements d’accaparement et de trafic d’influence de Bigot et de ses alliés marchands, Gradis compris, ont fait l’objet de condamnations souvent violentes au Québec jusqu’à aujourd’hui, du fait de leurs conséquences possibles sur la capacité de la colonie française à résister à l’ennemi britannique. John-Francis Bosher et Jean-Claude Dubé, dans la notice « François Bigot » du Dictionnaire biographique du Canada en ligne (http://www.biographi.ca/index-f.html ; édition originale vol. IV, 1771-1800, 1980), estiment cependant qu’il est difficile de déterminer si Bigot « fut un intendant particulièrement corrompu ou, simplement, [un] type d’intendant évoluant au sein d’un système corrompu », conclusion qui est déjà celle de Guy Frégault, , François Bigot. Administrateur français, Montréal, Guérin, [1948] 1996.Google Scholar

33- Hancock, D., Citizens of the World…, op. cit., p. 247.Google Scholar

34- Roover, Raymond De, L’évolution de la lettre de change, XIVe-XVIIIe siècle, Paris, Armand Colin, 1953 Google Scholar ; Rogers, James Steven, The Early History of the Law of Bills and Notes: A Study of the Origins of Anglo-American Commercial Law, Cambridge, Cambridge University Press, 1995 CrossRefGoogle Scholar.

35- Sur tous ces points, voir Mann, Bruce H., Republic of Debtors: Bankruptcy in the Age of American Independance, Cambridge, Harvard University Press, 2002 Google Scholar ; Fontaine, L., L’économie morale…, op. cit. Google Scholar ; Muldrew, C., The Economy of Obligation…, op. cit. Google Scholar

36- Fonds Gradis, Journal 1751-1755, 22 janv. 1755.

37- Sur 753 écritures observées distantes entre elles d’au moins une journée et d’au plus quatre-vingt-dix-neuf jours de l’écriture précédente sur le même compte personnel. Les écritures à plus de cent jours sont assez rares, soixante-et-onze seulement.

38- R. Menkis, « The Gradis Family… », p. 111 et 124.

39- Un tel taux serait du même ordre que celui obtenu sur le commerce au long cours, y compris la traite : Daudin, Guillaume, « Profitability of Slave and Long-Distance Trading in Context: The Case of Eighteenth-Century France », The Journal of Economic History, 64-1, 2004, p. 144171 Google Scholar, en particulier le tableau 4, p. 167.

40- Pour l’absence de numéraire aux États-Unis, Baxter, William T., The House of Hancock: Business in Boston, 1724-1775, Cambridge, Harvard University Press, 1945 CrossRefGoogle Scholar ; aussi Grubb, Farley, « The Circulating Medium of Exchange in Colonial Pennsylvania, 1729-1775: New Estimates of Monetary Composition, Performance, and Economic Growth », Explorations in Economic History, 41-4, 2004, p. 329360.CrossRefGoogle Scholar

41- Mann, B. H., Republic of Debtors…, op. cit. Google Scholar, sur les difficultés auxquelles les créanciers étaient confrontés lorsque leurs débiteurs faisaient défaut.

42- Sombart, Werner, Le bourgeois. Contribution à l’histoire morale et intellectuelle de l’homme économique moderne, trad. par S. Jankélévitch, Paris, Payot, [1913] 1926 Google Scholar ; Weber, Max, Histoire économique. Esquisse d’une histoire universelle de l’économie et de la société, trad. par C. Bouchindhomme, Paris, Gallimard, [1923] 1991 Google Scholar. L’état actuel de la question est résumé dans Edwards, John R., Dean, Graeme et Clarke, Franck, « Merchants’ Accounts, Performance Assessment and Decision Making in Mercantilist Britain », Accounting, Organizations and Society, 34-5, 2009, p. 551570 CrossRefGoogle Scholar. Voir aussi Derks, Hans, «Religion, Capitalism and the Rise of Double-Entry Bookkeeping », Accounting, Business and Financial History, 18-2, 2008, p. 187213.CrossRefGoogle Scholar

43- J. R. Edwards, G. Dean et F. Clarke, « Merchants’ Accounts… », art. cit.

44- Bryer, Robert A., « The History of Accounting and the Transition to Capitalism in England. Part one: Theory », Accounting, Organizations and Society, 25-2, 2000, p. 131162 CrossRefGoogle Scholar ; Id., « The History of Accounting and the Transition to Capitalism in England. Part two: Evidence », Accounting, Organizations and Society, 25-4/5, 2000, p. 327-381.

45- Yamey, Basil S., « The ‘Particular Gain or Loss Upon each Article we Deal in’: An Aspect of Mercantile Accounting, 1300-1800 », Accounting, Business and Financial History, 10-1, 2000, p. 112 CrossRefGoogle Scholar ; Jeannin, P., Marchands du Nord…, op. cit., p. 82 Google Scholar ; Grassby, Richard, « The Rate of Profit in Seventeenth-Century England », The English Historical Review, 84-333, 1969, p. 721751.CrossRefGoogle Scholar

46- Steven Toms, J., « Calculating Profit: A Historical Perspective on the Development of Capitalism », Accounting, Organizations and Society, 35-2, 2010, p. 205221 CrossRefGoogle Scholar. Voir également Chandler, Alfred D., La main visible des managers. Une analyse historique, Paris, Economica, [1977] 1988.Google Scholar

47- D’après Pierre Jeannin, le seul auteur français d’importance comparable au XVIIIe siècle est Jacques Savary : Jeannin, P., Marchands d’Europe…, op. cit., p. 382 Google Scholar. Voir aussi Lemarchand, Yannick, « Jacques Savary et Mathieu de La Porte : deux classiques du Grand siècle », in Colasse, B. (dir.), Les grands auteurs en comptabilité, Colombelles, Éd. EMS, 2005, p. 3954.Google Scholar

48- de La Porte, Mathieu, La science des négocians et teneurs de livre, ou Instruction générale pour tout ce qui se pratique dans les Comptoirs des Négocians, tant pour les affaires de banque, que pour les Marchandises, & chez les Financiers pour les Comptes, Rouen, P. Machuel et J. Racine, [1704] 1782, p. VIIIIX.Google Scholar

49- Mair, John, Book-Keeping Methodiz’d: Or, a Methodical Treatise of Merchant-Accompts, According to the Italian Form, Édimbourg, W. Sands, A. Murray et J. Cochran, 1749, p. 2 Google Scholar. Il s’agit de la troisième édition de cet ouvrage, publié pour la première fois en 1736. Toutes les traductions sont les nôtres sauf indication contraire en note.

50- Ibid., p. 6 (les italiques sont de Mair).

51- Ibid.

52- Ibid., p. 20 (les italiques sont de Mair).

53- Ibid., p. 17.

54- Ibid., p. 19.

55- Ordonnance de 1673 pour la France ; pour l’Angleterre, Chambers, R. J. et Wolnizer, P. W., «A True and Fair View of Position and Results: The Historical Background », Accounting, Business and Financial History, 1-2, 1991, p. 197214.CrossRefGoogle Scholar

56- Mair, J., Book-Keeping Methodiz’d…, op. cit., p. 17 et 36 sq. Google Scholar

57- En réalité sept comptes de marchandises seulement (Marchandises générales, Eauxde- vie, Farines, Indigo de n/c, Sucres de n/c, Vins achetés, vins de Talance), puisque les trois comptes « Bois Campêche de n/c », « Sucres », et « Sucres bruts de n/c », sont inactifs en 1755. Les deux banquiers de Gradis sont Chabbert & Banquet et Gaulard de Journy.