Les variations mensuelles des captures de crevettes Penaeus notialis (Perez Farfante, 1967) entre 1962 et 1984 et les variations annuelles entre 1965 et 1984, dans l'estuaire de la Casamance, ont été étudiées. Les salinités extrêmes de 0,8 et 69 ‰ ont été enregistrées durant cette période. Les crevettes sont pêchées pendant leur migration de retour vers la mer, à l'aide de filets à maille de 12–14 mm de côté, fixés de part et d'autre de pirogues ancrées. Les données de salinité étant rares, une corrélation a été recherchée entre la salinité et la pluviométrie de manière à pouvoir utiliser les données de pluviométrie, disponibles pour chaque année. Il y a deux maxima de captures durant l'année. Lorsquela pluviométrie est importante (1,25–1,50m) ils sont observés en milieu d'année, quand la salinité est la plus élevée. Au contraire, lorsqu'elle est faible (0,75 à 1 m) les maxima se situent plutôt vers le début et la fin de l'année. Quand la pluviométrie est moyenne (1 à 1,25 m) le premier maximum survient en mai et le second en septembre-octobre. Les captures annuelles sont bien corrélées, négativement, avec l'indice pluviométrique qui détermine la salinité au premier semestre (pluviométriemoyenne des deux années précédentes). Cependant, en 1984, alors que la valeur de l'indice était très faible (0,795 m), les captures se sont effondrées. Aussi est-il supposé qu'il existe une relation parabolique entre les captures et la pluviométrie. Les captures maximales sont obtenues alors que l'estuaire est sursalé toute l'année par rapport à la mer. Les variations des captures pondérales traduisent celles des captures numériques et, dans une large mesure, celles du poids individuel des crevettes pêchées.