This study offers a diachronic look (1840-today) into the direct partial interrogation system in Quebec French. The main goals are to provide empirical evidence of the rise of the in situ variant within the Quebec French system, and to understand how the system evolved over centuries, independently from Hexagonal French. The data (based on more than 1600 tokens) show that the emergence of the in situ variant seems to depend on the wh word itself, but its usage seems to be more important in Montreal. There are a few examples of in situ found before the 1970s, but this variant was never publicly condemned nor associated to “bad usage”. This article, inspired by a historical sociolinguistics approach, provides much needed original data from five different corpora, both (written) historical and (oral) contemporary, and shows that the partial interrogative system in Quebec is not stable over time. The Montreal data suggests a system evolving differently in this city than in other regions of the province, and the data from each wh word show that interrogatives with comment still only marginally allow the in situ variant.
Cette étude offre un portrait diachronique (1840 à aujourd’hui) global de la variation à l’intérieur du système d’interrogation partielle directe en français québécois. L’objectif principal est de contribuer de façon empirique à la compréhension du développement de la variante in situ en français du Québec, et d’en arriver à montrer l’évolution, indépendante de celle ayant lieu en France, sur plus d’un siècle. Nos données (plus de 1600 occurrences) montrent que l’émergence de la variante in situ dépend du mot wh utilisé, et qu’elle semble plus avancée à Montréal qu’ailleurs. Nous avons trouvé quelques traces de la variante in situ avant 1970 dans les documents métalinguistiques, et montrons que cette variante n’a jamais été condamnée. Le présent article s’inscrit dans une approche de sociolinguistique historique et fournit des données originales, tirées de corpus historique (écrit) et contemporains (oraux). Ce portrait quantitatif montre à quel point le système d’interrogation directe partielle n’est pas stable dans le temps, et suggère une évolution dans la communauté montréalaise qui se distingue des autres communautés étudiées. Le mot interrogatif comment résiste encore à la variante in situ, mais les taux globaux d’utilisation nous permettent de considérer la variante in situ comme faisant partie intégrante de l’interrogation en français québécois oral.