Hostname: page-component-586b7cd67f-tf8b9 Total loading time: 0 Render date: 2024-11-23T04:21:38.108Z Has data issue: false hasContentIssue false

« Je mange, donc je suis » : étude clinique du cannibalisme à partir de cinq cas

Published online by Cambridge University Press:  17 April 2020

S. Raymond*
Affiliation:
Hôpital Paul Guiraud, UMD Henri Colin, Villejuif, France
*
Adresse e-mail :[email protected]

Abstract

Le cannibalisme consiste à consommer un individu de sa propre espèce. Du fait de la rareté du cannibalisme humain, la littérature scientifique se restreint à des cas isolés à l’image de Dahmer [1], Meiwes [2] ou Sagawa [3]. Afin d’explorer les caractéristiques de patients cannibales, nous avons étudié tous les patients hospitalisés pour cannibalisme à l’UMD H. Colin ces quinze dernières années, soit 5 patients.

Tous sont de sexe masculin (âge moyen 26 ans). Trois patients n’ont pas d’antécédent hétéroagressif. Tous ont des antécédents psychiatriques : trois patients présentent une schizophrénie paranoïde, les deux autres une structure de type perverse.

Dans le sous-groupe de patients schizophrènes, l’acte, non prémédité, semble favorisé par une rupture de traitement ou une prise de toxique. Le délire est au premier plan, ainsi que les perturbations relationnelles avec la victime qui appartient au couple parental, l’acte cannibalique s’intégrant dans un acte parricide, réaction de défense pathologique visant l’annihilation de la victime. Les zones ingérées correspondent à des zones relationnelles.

Dans le sous-groupe de patients pervers, on retrouve une perte du tabou cannibalique. La relation avec la victime est marquée par l’emprise. Un vécu d’humiliation précipite l’acte, qui semble venir restaurer narcissiquement le sujet dans une jouissance destructrice majeure, avec une dimension sexuelle. Les organes ingérés sont choisis (projet de dégustation).

Notre étude a permis d’identifier deux sous-groupes de patients cannibales, distincts sur un plan clinique et dans la dynamique de l’acte. La petite taille de la cohorte ne nous permet cependant pas de généraliser ces données.

Type
S5C
Copyright
Copyright © European Psychiatric Association 2014

Déclaration d’intérêts

L’auteur déclare ne pas avoir de conflits d’intérêts en relation avec cet article.

References

Références

Jentzen, J.Palermo, G.Johnson, L.T., et al.Destructive hostility: the Jeffrey Dahmer case. Am J Forensic Med Pathol 1994;15(4):283294.CrossRefGoogle ScholarPubMed
Pfäfflin, F.Good enough to eat. Arch Sex Behav 2008; 37: 286293CrossRefGoogle Scholar
Duval, P.Le Japonais cannibale. Paris: Stock: 2001Google Scholar
Submit a response

Comments

No Comments have been published for this article.