Published online by Cambridge University Press: 29 July 2016
Le ms. H. 308 de l'É cole de Médecine àMontpellier contient une collection de textes patriotiques et conciliaires qui a livré plusieurs pièces de grande valeur. En 1656, le jésuite P. F. Chifflet en a tiré de très importants fragments de l'ouvrage perdu de Fulgence de Ruspe, Contra Fabianum. Il a également servi àSchwartz, avec un seul autre ms. de Paris, pour son édition d'une lettre de Jean II, déjà publiee par Sichard. Le même critique l'utilise aussi pour de nombreuses pièces des conciles de Chalcédoine et d'É phèse. En préface de son édition de la lettre de Jean II, il a donné une description du contenu, et il nous avertit qu'il l'a faite d'autant plus volontiers qu'il s'agit d'un genre d'ouvrage fort peu étudié. Je crois pouvoir apporter ici des indications précises sur l'origine de la collection.
1 Scriptorum Veterum de Fide Catholica quinque Opuscula… II. Ex libris decem S. Fulgentii contra Fabianum, fragmenta XXXIX, totum pene ipsum opus complexa… Petrus Franciscus Chiffletius Societatis Iesu presbyter, haec e mss. codicibus eruit. Divione, apud Philibertum Chavance, MDCLVI, in-4, ff. lim. + 394 p., index (p. 133–170). — Cf. PL 65. 749–834.Google Scholar
2 Acta Conciliorum Oecumenicorum… edidit Schwartz, Eduardus, Tom. IV, vol. ii, p. 206–210. — Nous citerons désormais cette édition sous le sigle ACO.Google Scholar
3 Dans ACO I. v. 2.235–244, sous le sigle η; I. v. 2.245 seq. et IV. ii, sous le sigle M; enfin II. ii-iv, sous le sigle Z.Google Scholar
4 Cf. ACO IV. ii (1914) p. xxviiii-xxxii, à compléter par les brèves notices, I. v. 2 (1926) p. v-vi; II. IV (1932) p. xxv; II. ii. 1 (1932) p. xi; II. iii. 1 (1935) p. xv; II. ii. 2 (1936) p. xviii; II. iii. 2 (1936) p. vi (à remarquer que dans ces deux derniers volumes, Schwartz a interverti par erreur les sigles des mss. de Montpellier et de Leyde, comme lui-même l'a signalé, I. iii. 3 p. xii, note 1). Schwartz n'a pas utilisé le ms. pour l'allocution à Marcien, ni pour l'extrait de Diogène de Cyzique, parce que ces morceaux y sont incomplets.Google Scholar
Une œuvre Inconnue De Florus De Lyon Google Scholar
5 Il est peu vraisemblable, en effet, qu'un ms. similaire ait échappé aux recherches très poussées de Schwartz. Celui-ci a pourtant signalé un ms. apparenté, sur lequel nous aurons à revenir, à Leyde, Voss. Q. 122, déjà décrit par Pitra, J. B., Spicilegium Solesmense IV p. xii–xvi, et surtout p. 576–577.Google Scholar
6 La notice du catalogue du xie siècle, publiée plus bas, p. 91, confirme cette hypothèse, car elle se termine par la mention du pape Pélage.Google Scholar
7 Cf. Delisle, L., Le cabinet des manuscrits de la B. N. II (Paris 1874) 266–279: ‘La famille Bouhier’; voir surtout p. 278. — Cf. aussi Catalogue général des manuscrits… des Départements, Série in-4, II (1855): Troyes, p. ii-iv.Google Scholar
8 Cf. Delisle, , op. cit. 15–16, 278; le relevé des mss. ainsi choisis (souvent en dépit du bon sens) se trouve dans le Catalogue des mss. (cit. n. 7), p. xvi-xxvi.Google Scholar
9 Cf. Acta Sanctorum, Martii, I, p. xlii (ed. 1865). — De fait, la plupart des mss. de l'ancien fonds Bouhier, soit à Troyes, soit à Montpellier, soit à Paris, ont cette reliure, dont le velours a seulement perdu beaucoup de son lustre… Ceux qui ne l'ont pas ont toute chance d'avoir été acquis par Bénigne ou par le Président.Google Scholar
10 Cf. le titre particulier donné par Chifflet à la seconde section de son ouvrage: Ex libris decem Sancti Fulgentii ruspensis episcopi contra Fabianum arrianum excerpta, iis omnibusque vel ex Theodulfo aurelianensi uel ex Floro lugdunensi hactenus prodierunt, longe ampliora et ordinatiora: quippe nouem et triginta bene longis fragmentis, secundum librorum ordinem digestis comprehensa adeoque, ut videtur, solidis ipsis libris propemodum aequalia, Petrus Franciscus Chiffletius, societatis Iesu presbyter, ex ms. codice lingonensi peruetusto in lucem protulit. La préface qui suit ce titre exhaustif ne nous apprend rien de plus au sujet du ms. qu'il redit peruetusto lingonensi et dont il reproduit le titre pour les Excerpta: quae aduersum eum Fabianus hereticus falsa confixit. C'est bien le titre de Montpellier 308. — Je dois ces renseignements précieux sur l'ouvrage extrêmement rare de Google Scholar
Chifflet à la complaisance de mon ami M. G. Magnien, conservateur adjoint à la Bibliothèque de Lyon. Google Scholar
11 Il faut y joindre très probablement, d'après Tafel, S., ‘The Lyons Scriptorium,’ dans Palaeographia latina (ed. Lindsay, W. M.) 4 (1925) 65 et Castan, A., ‘La bibliothèque de l'Abbaye de Saint-Claude du Jura,’ Bibliothèque de l'Ecole des Chartes 50 (1889) 301–354, spécialement p. 325 et 332, les mss. Besançon 594 et Troyes 2405, que je n'ai pas vus moimême.Google Scholar
12 Cette similitude est à l'origine de l'erreur de Tafel qui a attribué au même scribe l’écriture de Lyon 484, fol. 1–63 et 105–203, alors qu'elle est de Florus lui-même, les folios 63v-105 étant du scribe lyonnais qui a écrit le ms. du Vat. Reg. lat. 231. En réalité, une simple comparaison des notes marginales de Florus, telles qu'on les voit, par exemple, sur les planches de E. A. Lowe (Codices Lugdunenses antiquissimi [Lyon 1924], pl. ii, viii, ix, xvi, XVII, XXXI, XXXIII, xxxvii) et des mss. de Mannon, Troyes 96, Paris 2832, sur les planches données par Delisle (cf. infra, note 13), révèle tout de suite les particularités des deux écritures. Celle de Florus est plus ferme, plus régulière, plus archaïque aussi; l'aspect cunéiforme des m, n, du a ouvert, est beaucoup plus prononçé, et d'une manière générale, l'opposition des traits pleins et déliés. Dom A. Wilmart a déjà relevé l'erreur de Tafel dans sa ‘Note sur Florus et Mannon à propos d'un travail récent,’ Revue Bénédictine 38 (1926) 214–216.Google Scholar
13 On peut se rendre compte de tout ceci en comparant les deux belles planches données par Delisle, l'une de Troyes 96, dans la Bibl. de l'École des Chartes 29 (1868), 218, et l'autre de Paris 2832, dans le Cabinet des manuscrits, vol. de planches, pl. xxviii, 2–3. Mannon est-il le propre scribe de ces mss.? On l'a pensé, et c'est fort probable, car les caractères analysés plus haut de l’écriture de ces mss. sont manifestement calqués sur l’écriture de Florus de Lyon, qui a été, on le sait, le maître de Mannon. Il faut d'ailleurs remarquer que deux au moins de ces mss. sont précisément des copies — et les meilleures — d'oeuvres importantes du diacre lyonnais. On rencontre d'autre part cette même main, non plus comme copiste, mais comme correcteur, dans plusieurs mss. qui viennent sûrement de Saint-Claude, et il est plus raisonnable d'attribuer ces corrections au possesseur du ms. qu'à un lecteur occasionnel.Google Scholar
14 Cf. Lowe, , ‘The Codex Bezae and Lyons,’ Journ. of Theol. Stud. 25 (1924) 270–274.Google Scholar
15 La formule se trouve encore dans le ms. 2 des Archives du Jura. Sur ces ex-libris, cf. Charlier, C., ‘La compilation augustinienne de Florus sur l'Apôtre,’ Revue Bénédictine 57 (1947) 157 n. 3. On peut compléter cette note en signalant pour Saint-Claude encore, mais au xiie siècle, la formule Liber Ascherii ad altare SCI Eugendi oblatus dans les mss. 3 et 5 des Archives du Jura. On remarquera que l'ex-libris du ms. 1 des Archives du Jura, écrit sous Charlemagne, est tout autrement conçu, ce qui confirme l'origine lyonnaise de la formule qui apparaît avec Mannon. La même formule se retrouve à Cluny qui est également allé chercher ses modèles à Lyon: Liber oblatus ad altare SCI Petri Cluniensis coenobii ex uoto domni atque reuerentissimi Maioli abbatis (suit l'anathème sous une forme non lyonnaise) dans Paris B. N., n. a. 1. 1438.Google Scholar
16 Il s'agit d'Adon II, abbé de Saint-Claude de 1159 à 1180 environ (cf. Benoit, D. P., Histoire de l'Abbaye et de la Terre de Saint-Claude I [Montrueil 1890] 512). La charte était conservée à Saint-Claude, d'où elle est passée aux Archives du Jura. Ce seul fait prouve que le manuscrit de Troyes n'était plus à Saint-Claude, car c'est à Bar qu'on a eu besoin d'une copie de l'acte.Google Scholar
17 L'abbaye de Saint-Oyan a eu, dès le ixe siècle, d'importantes possessions dans le Barrois, grâce à la générosité des anciens comtes de Bar (cf. Benoit, D. P., Histoire de l'Abbaye et de la Terre de Saint-Claude I 479, N° 849). A cette époque, une église est dédiée à saint Oyan à la Ferté-sur-Aube; elle sera rétablie en prieuré dépendant de Saint-Claude, en 1070, par Simon de Valois (cf. Abbayes et Prieurés de l'Ancienne France, Tome XII, 3e partie; Diocèses de Langres et de Dijon, par J. Laurent et Claudon, dans; Archives de la France monastique 14 [Paris-Ligugé 1941] 457–458). En 876, il y a un mons s. Eugendi et une église in honorem s. Eugendi, Mont-Saint-Oyan, dans la forêt de Silvarouvre. Un prieuré de Saint-Claude y fut également restauré par Simon de Valois (cf. Laurent et Claudons op. cit. 459 et Chaume, M., Les origines du Duché de Bourgogne II, fasc, iii, p. 956). Mai, c'est ce Simon de Valois, comte de Bar, puis moine à Saint-Claude (1048–1080), qui est à l'origine du développement pris à partir du xie siècle par les prieurés de Saint-Claude dans cette région. Outre la Ferté-sur-Aube et Silvarouvre, Benoit, Laurent et Claudon citent encore les prieurés de Confin, Latrecey, Saint-Léger-sur-Aube, Saint-Pierre de Barsur-Aube, et surtout celui du Mont-Sainte-Germaine (qu'ils confondent avec celui de Saint-Étienne in valle) tous fondés ou plutôt développés au xie siècle. Chaume (op. cit. p. 960) reproduit aussi un acte de 1101 qui détaille de nombreux biens fonciers donnés à Saint-Oyan de Joux (Saint-Claude) par les anciens comtes de Bar-sur-Aube. La communauté de Mont-Sainte-Germaine semble avoir été la plus importante, et devait être assez riche en manuscrits, puisque en 1345, Pierre de Lacre, son prieur, offre encore à l'abbaye-mère douze volumes, dont plusieurs nous sont parvenus (cf. Castan, , art. cité [supra n. 11] 349).Google Scholar
18 Des pièces d'archives conservées à Troyes et signalées par Laurent et Claudon (op. cit. 459 n. 2) attestent la survivance du prieuré de Bar jusqu'au xviiie siècle. On peut présumer que la grande décadence de l'abbaye-mère, à partir du xvie siècle, s'y fit sentir également. Cela peut expliquer la facilité avec laquelle les moines se sont défaits de leurs vieux livres, non sans demander peut-être une discrétion que suggère la mention énigmatique du codex lingonensis chez Chifflet.Google Scholar
19 Dans Le Cabinet des manuscrits, 111 (Paris 1881) 385–387, d'après la copie faite par l'archiviste du Doubs, J. Gauthier. Il a été republié, sans changements, par Castan (art. cité 339–341 et passim) et par Benoit (op. cit. I 484–485). Ce dernier auteur donne en même temps une belle reproduction d'un des morceaux des fragments, où l'on voit que la copie de J. Gauthier n'est pas toujours heureuse, surtout dans son interprétation des lacunes.Google Scholar
20 Cf. Catalogue des mss. conservés dans les dépôts d'archives départementales (Paris 1886). Les notices sur les Archives du Jura sont dues à J. Gauthier (p. 69–86); le fragment y a la cote N° 1. Gauthier, qui l'avait daté de la fin du xie siècle, lorsqu'il l'avait communiqué à Delisle, l'attribue ici au xiie siècle. Si l'on en juge d'après la planche de Benoit (op. cit. I 484), cette date, et même l'autre, sont manifestement trop tardives. L’écriture est de la pure caroline, assez ferme encore, et ne trahissant aucune des tendances qui aboutiront à la grosse écriture carrée du xiie siècle. Le milieu du xie siècle me paraît la date la plus récente possible, et rien ne s'opposerait au xe siècle. D'ailleurs, le fragment n'est peut-être qu'une copie d'un relevé plus ancien dû peut-être à Mannon lui-même, car les notices sont rédigées avec une remarquable précision et ont une note personnelle qui supposent un fin connaisseur. L’écriture elle-même, avec ses nombreux a ouvert, ses ligatures ct, sa ponctuation, reste fidèle aux caractéristiques de l’époque de Mannon, malgré sa plus grande irrégularité qui convient au xe siècle.Google Scholar
21 Ce rapprochement permettrait de confirmer l'hypothèse émise dans la note précédente sur l'origine et la date du catalogue, car il y est dit de ce ms. qu'il est en copie, à l’époque du relevé. Or, il est à dater de la fin du ixe ou du début du xe siècle.Google Scholar
22 Ainsi le N° [LXXXV] …libri carminum Ausonii consulis, qui précède immédiatement la notice sur le ms. actuel de Paris 2832, était sans doute la copie du ms. de Leyde Voss. Q. 111 du viiie siècle, lequel est un fragment du ms. lyonnais, Paris, B.N. lat. 8093, modèle de Paris 2832. Le N° XCI d'autre part, représente la collection des sermons de S. Augustin De uerbis euangelii et De uerbis apostoli telle qu'elle a été citée par Florus dans sa compilation augustinienne sur l'Apôtre (cf. Revue Bénédictine 57 [1947] 183–184), et telle qu'elle apparaît encore dans le ms. originaire de Cluny, Paris, B. N. lat. 2017, qui est une copie directe du modèle de Florus (cf. ibidem 154).Google Scholar
23 Ge relevé est la dernière partie d'un inventaire général des biens de Saint-Claude fait sur l'ordre de l'abbé Pierre Morel. Il est conservé dans le ms. de Besançon 666, édité par Castan (art. cité 315–318) et commenté par Benoit (op. cit. II 264–268). Les indications de ce relevé sont extrêmement vagues, en ce qui concerne le contenu: elles se contentent de reproduire servilement le titre abrégé marqué au premier folio du ms., selon l'habitude assez fréquente aux xiiie-xive siècles, et d'en donner le numéro. Pour identifier les mss. ainsi désignés, il faudrait retrouver ce titre ou le n° (conservé dans plusieurs des mss. parvenus aux Archives du Jura), ou tout au moins que le contenu désigné soit si particulier qu'on ne puisse douter. Or, je n'ai retrouvé ni ce titre ni ce numéro sur aucun des manuscrits conservés de la liste du xie siècle. Quant au contenu, on ne peut hésiter quelque peu que pour le ms. de Troyes 2405, que Chifflet appelle iurensem codicem. Mais il peut l'avoir tout simplement déduit de l’ex voto de Mannon.Google Scholar
24 Cf. supra, notes 20 et 21.Google Scholar
25 Outre le ms. Montpellier 406, dont il est question dans la note suivante, on peut citer aussi, comme ayant été acquis peut-être à Saint-Claude par Bouhier, le ms. Montpellier 404, car il semble avoir quitté Saint-Claude après 1492: il a la note Liber s. Eugendi, d'une main du xiii-xive siècle, et son titre Albini ad Eulaliam correspond à celui du N° LXII de l'inventaire, Google Scholar
26 Il cite plusieurs mss. de Saint-Claude, comme source des inédits qu'il publie (cf. références dans Castan, , art. cité 309–310, surtout N° 4 et p. 345), mais parmi ceux-ci, je ne vois guère que Montpellier 406 qui puisse avoir été acquis à Saint-Claude par Bouhier sur ses indications. C'est le seul ms. qui ne porte, actuellement du moins, aucune indication externe de son origine claudienne. Celle-ci est d'ailleurs certaine, car j'ai pu y relever, avant de connaître cette note de Chifflet, des annotations de la main de Mannon.Google Scholar
27 Cf. Paris, B. N. lat. 9550 (Delisle, , Cabinet des mss. II 15), Archives du Jura 1 et 2, Saint-Claude 1.Google Scholar
28 Chifflet lui-même en a copié plusieurs autres de sa main, à Saint-Claude sans doute (cf. Castan, , art. cité 345).Google Scholar
29 Contre cette conclusion, on ne peut faire valoir l'absence de l’ex-dono de Mannon dans le ms. de Montpellier 308. Dans les mss. qui l'ont conservée, cette formule se trouve au recto ou au verso du 1er folio, laissé en blanc. Or, dans le ms. Montpellier 308, ce folio (qui subsiste) a été utilisé au xe-xie siècle par un copiste qui y a transcrit diverses postilles sur les épîtres de saint Paul. Au premier tiers de la page, cette copie est faite sur un grattage dont les traces recouvrent un espace tout-à-fait correspondant à celui de l’ex dono habituel. Il y a tout lieu de croire qu'il s'y trouvait primitivement.Google Scholar
30 Cf. Charlier, , ‘La compilation augustinienne etc.,’ (art. cité, supra n. 15). — Wilmart, , ‘Note sur Florus et Mannon,’ Revue Bénédictine 38 (1928) 215.Google Scholar
31 Les relations intimes des deux manuscrits ont été soulignées par Fr. Vollmer (dans MGH, Auct. antiquiss. 14, p. xix-xx), qui suppose, entre les deux, un intermédiaire (sans doute le recueil de Florus lui-même). L'origine lyonnaise de Paris 8093 est prouvée par l'histoire du fragment de Leyde Voss. Q. 111, trouvé à l'île Barbe, près de Lyon, en 1501, par Sannazar (cf. Tafel, S., ‘The Lyons Scriptorium,’ Palaeog. latina 2 [1923] 72), et confirmée par les deux vers écrits de la main de Florus que j'ai repérés au fol. 33, dans la marge inférieure. Je compte revenir un jour plus longuement sur tout ceci.Google Scholar
32 La ponctuation de Florus se reconnaît encore dans le ms. de Montpellier 157, qui porte l’ex-libris de Mannon, et dont le contenu — une compilation inconnue sur la question de la date de Pâques — pourrait fort bien être une autre œuvre inconnue du diacre lyonnais. On y retrouve entre autres, dans un texte identique, les trois lettres paschales de Théophile d'Alexandrie, d'après la traduction de saint Jérôme (Epist. 96, 98 et 100), qui ont fourni toute la matière des extraits de Théophile dans la compilation des Douze Pères .Google Scholar
33 S. Ambrosii opera Pars IIII: Expositio euangelii secundum Lucam recensuit Carolus Schenkl (CSEL 32. 4 [Vienne 1902]).Google Scholar
34 Cf. Catalogue des mss… des Départements, XXX: Lyon (par Molinier et Desvernay), 1re partie, p. 125.Google Scholar
35 J'ai signalé une autre bévue de ce genre, pour Lyon 612, dans la Revue Bénédictine 57 (1947) 151 n. 2.Google Scholar
36 L’écriture, une magnifique caroline assez grande, aux ligatures archaïques (surtout rt, or, ti, ec) est du même type et peut-être de la même main que celle des mss. de Lyon 608 et 610. Les similitudes avec ce dernier ms. (un Contra Faustum utilisé et décrit par Zycha dans CSEL 25, p. xxxiiii-xli) s'étendent au format, au nombre de lignes à l'enere et au parchemin. Cette écriture se caractérise par son alphabet bien délié (à signaler le a, formé d'un i et d'un c), son goût des lettres onciales (d, f, n, r, et même m; s onciale est très rare dans le 475), par l'effilement et l'allongement de ses hastes verticales et incurvées à gauche: tous traits lyonnais. Or, les mss. 608 et 610 ont l‘ex-voto de l'évêque Leidrade (798–814) dont j'ai donné le libellé dans l'article précité de la Revue Bénédictine 57 (1947) 157 n. 3. Lyon 475 est donc à dater de la même époque. Il pourrait même être le plus ancien de ces trois mss.Google Scholar
37 Le ms. contient actuellement l’Expositio in Lucam depuis les mots pauper huc venit (IV 39: CSEL 32.4, 158.12) et finit un peu avant la fin du dernier livre, sur les mots sed iamdudum… (X 175: ibid. 524.5). La disparition des trois premiers livres est le résultat de la perte des six premiers cahiers, le ms. commençant actuellement au cahier vii. Un seul folio manque à la fin. Les cahiers vii, viii, viiii, x, xiii sont régulièrement signés à la marge inférieure du dernier verso, du signe Q suivi du n° en chiffre romain. Ils sont complets et réguliers, comme d'ailleurs les neuf autres. Seul, le dernier et 21e cahier n'a plus que ses trois premiers folios. On a donc 14 cahiers réguliers plus trois folios, ce qui fait un total de 115 folios. Si le catalogue annonce 120 folios, c'est à la suite d'une erreur dans la numérotation du ms. qui saute du folio 30 au folio 40, sans qu'il y ait de lacune. Par contre 4 folios n'ont pas été numérotés (fol. 29 bis, 65 bis, 69 bis, et 82 bis). Le ms. devait donc compter primitivement 164 folios. Une erreur plus ancienne (nous verrons qu'elle remonte au ixe siècle), et qui a eu des répercussions curieuses sur la collection de Montpellier, consiste dans l'interversion des cahiers xv et xvi. La division en livres n'est pas marquée, si ce n'est à la fin du livre IV, par une ligne laissée en blanc; deux sous-titres super lucam (fol. 61v) et super mattheum (fol. 65v) en belle capitale rustique semblent des vestiges des notes marginales du modèle.Google Scholar
38 On peut le déduire de nombreuses lettres que le copiste n'a pas su lire (fol. 50.28), ou qu'il lit mal: nom pour nrm (49.4), nam pour nrα (49.10), tremo n(a) pour tremor (85v.23), d pour n, uictam unius pour uicta mortis (cf. édit. p. 278.8). D'autre part, un phénomène d'interversion bizarre ne peut s'expliquer que par un modèle antique. Du fol. 43v.33 au fol. 46.7 un morceau du livre I, depuis les mots iohannis uirtute (éd. p. 31. 1) jusqu'à senes ab ipsa (éd. p. 38. 16–17) se trouve transcrit en continuité absolue au lieu de la section normalement attendue à cette place du livre VI, depuis multum enim (éd. p. 265.9) jusqu'à moyses dicit (éd. p. 271.26). On remarquera que les deux sections sont de longueur sensiblement égale (182 et 175 lignes de part et d'autre). On peut donc être sûr qu'il s'agit d'une interversion de cahiers dans le modèle, et que si nous avions encore les premiers cahiers du ms. nous y retrouverions les pages manquantes du livre VI au milieu du livre I. Cela signifie que les cahiers du ms. copié par Lyon 475 ne recouvraient que peu de texte; les cahiers intervertis devaient être respectivement les ve et xxxiiiie de ce ms. Si l'on en juge par le tableau de Schenkl (CSEL 32.4 p. xviiii) les cahiers du ms. oncial de Bobbio (viie siècle) couvrent en moyenne 9 à 8 pages de texte imprimé. Le modèle de Lyon 475, qui en couvrait à peine 8, était disposé plus largement encore, ce qui est un indice de plus grande ancienneté. A titre de comparaison on peut signaler que le manuscrit lyonnais de saint Hilaire, Paris lat. 152, du ve siècle, comporte lui aussi 180 lignes de texte du Corpus de Vienne pour un cahier. Les confusions paléographiques signalées plus haut invitent à la même conclusion: la lecture o ou a pour r n'est possible que dans l'onciale du type ve-vie siècle, où la langue du r, très courte, s'amorce bas et se termine au-dessus de la ligne.Google Scholar
39 Sur ces procédés d'annotations, voir Charlier, , ‘Les manuscrits personnels de Florus de Lyon,’ dans les Mélanges Podechard (Lyon 1945) 175–178 et ‘La compilation augustinienne, 140–145.Google Scholar
40 En attendant une étude d'ensemble et l’editio princeps de cet ouvrage, que je prépare, on peut trouver quelques éléments de démonstration de son origine florienne dans Revue Bénédictine 57 (1947) 165 n. 5, et 59 (1949) 98 n. 1.Google Scholar
41 Cette indication se rencontre au fol. 13v.26; 23v.26; 25.21–22; 73.30; 105.26; 105v.15 et 106v.4, respectivement en marge des préparations pour les extraits Nos 22, 23, 24, 35, 46, 47, 48 de la collection de Montpellier. Sa disparition en face des autres préparations s'explique par le mauvais état des marges.Google Scholar
42 On pourra en retrouver le détail plus loin sur le tableau d'ensemble, p. 99 de cet article.Google Scholar
43 Il y a plus fort encore: l'extrait de la compilation des Douze Pères pour 1 Cor. vii est composé de 5 fragments plus petits. Or cet extrait n'est lui-même qu'un morceau, choisi avec quatre autres, hors d'une des deux sous-sections de la section 25!… Une telle série de subdivisions ne pouvait s'improviser.Google Scholar
44 CSEL 32.4; introdution, pp. xxiii-xxvi, pour les groupes X et χ. Google Scholar
45 Ibid. p. xxvi.Google Scholar
46 Une note marginale, malheureusement presque illisible et effaçée, de Florus dans Lyon 475 révèle le centre d'intérêt de l'annotateur, car on y peut lire les derniers mots […] de fide. Google Scholar
47 On peut voir un exemple typique au N° 33 de la liste des 52 sections: le début de la sous-section qui se lit dans Schenkl hic videtur a été modifiée par l'ajoute d'un n en hinc videtur, dans Lyon 475. On retrouve hinc dans Montpellier 308. Cette modification, inconnue des mss. d’Ambroise, , était exigée par l'omission des quelques mots qui séparent les deux sous-sections. L'une ou l'autre annotation marginale de Lyon 475 a même été reportée dans la collection De Fide. La plus caractéristique: Nota aquarum mysteria (Lyon 475, fol. 105v.27 face au texte de l’éd. citée p. 473.7) se retrouve, en marge, de première main, dans Montpellier 308, fol. 65.1 sous la forme: Aquae mira mysteria, face au même passage, au début de l'extrait 46.Google Scholar
48 Cf. supra, n. 37.Google Scholar
49 Je compte revenir un jour sur les rapports étroits du premier fonds de Cluny et de la Bibliothèque de Lyon. J'en ai déjà dit un mot dans la Revue Bénédictine 57 (1947) 164–65.Google Scholar
50 On peut remarquer que dans la compilation des Douze Pères, Florus ne donne le titre Ad Gratianum que pour les extraits de ces deux livres, le troisième étant dit De Spiritu sancto comme dans le manuscrit de Saint-Claude n. 1 (ixe siècle).Google Scholar
51 Cf. ce qui a été dit plus haut (p. 85–6) du plan bien homogène de la collection.Google Scholar
52 Voyez par exemple Fabricius, , Bibliotheca latina mediae et infimae aetatis (Florence 1858) 2.625a; PWK 6.1738, art. ‘Fabianus (9)’ (Jülicher), Schanz-Hosius IV 2.579. Pour le titre, cf. supra notes 1 et 10. Cette édition est reproduite telle quelle dans Migne, parmi les œuvres de saint Fulgence, PL 65.749–834.Google Scholar
53 Cf. Sancti Fulgentii Episcopi librorum contra Fabianum Excerpta nunc primo edita studio et opera Iacobi Sirmondi Societatis Iesu presbyteri. Parisiis, apud Sebastianum Cramoisy, 1643, fol. lim. + 90 p. in-8°. Après une préface Lectori, où Sirmond explique qu'il a trouvé ces fragments dans le ms. de la Grande Chartreuse de l'œuvre inédite de Florus sur les Douze Pères, dont il avait, en la même année 1643, tiré les fragments inédits d'Avit de Vienne, suivent les Sententiae B. Pauli in his fragmentis expositae dans l'ordre adopté par Florus suivant le texte paulinien, Je dois encore ces renseignements à l'amabilité de M. Magnien, de la Bibliothèque de Lyon. Celle-ci possède un des rares exemplaires de cet ouvrage, l'ayant hérité de l'ancienne et riche bibliothèque du Collège jésuite de la Trinité, à Lyon. — Il m'est désormais permis de signaler que le ms. Chartreuse, de la Grande, égaré depuis 1880, a été retrouvé à Londres en 1949, et qu'il vient d’être acquis, grâce à la munificence de M. E. Herriot et à l'aide généreuse de la B. N. de Paris, par la Bibliothèque de la Ville de Lyon, où il a reçu le n° 5804. Il servira de base, avec le ms. de Vitry-le-François, , à l'édition annoncée à la n. 40.Google Scholar
54 Cf. PL 105.265–267. C'est à l'aide de ces fragments, tous inclus dans ceux publiés par Chifflet, que celui-ci a conjecturé la disposition en dix livres et les sous-titres que reproduit Migne, car Théodulphe les a précisés pour chaque extrait qu'il fait. On remarquera donc que cette division, ingénieusement justifiée par Chifflet dans sa Préface, n'est pourtant pas absolument sûre.Google Scholar
55 On sait que cette compilation est divisée en douze parties (qui ne se succèdent pas dans le même ordre dans le ms. de Vitry-le-François 2 et dans celui de la Grande Chartreuse). Les douze parties correspondent à onze Pères (Ambroise, Pacien, Théophile d'Alexandrie, de Naziance, Grégoire, Éphrem, Léon, Fulgence, Paulin, Avit, Cyprien, Hilaire) et à un ensemble de textes conciliaires. Pour chacune, les extraits se suivent dans l'ordre du texte paulinien qu'ils commentent, chaque extrait étant numéroté à l'intérieur de chaque épître. Pour chacune des pièces citées, je donne entre parenthèses le n° qu'elle porte en tête de l'analyse donnée au début de cette étude.Google Scholar
56 Du moins pour la série des six, qui semblent du même auteur. Elle se rencontre dans le ms. de Vérone LXIX (vie-viie siècle), qui contient lui aussi les actes de Chalcédoine. Les Mauristes l'ont également trouvée dans un ms. de Reims qui semble perdu. Pour les trois derniers sermons, cf. Capelle, B., ‘Les Tractatus de Baptismo attribués à saint Maxime de Turin,’ Revue Bénédictine 45 (1933) 108–118. Sur le ms. de Vérone, on lira la pénétrante étude de Lambot, C., ‘Le florilège augustinien de Vérone,’ Atti del Congresso internazionale di diritto romano e di storia del diritto [Vérone 1948] 1 (Milan 1951), 201–13.Google Scholar
57 Cf. Leidradi episcopi lugdunensis liber de sacramento baptismi, c. ii, dans Mabillon, , Vetera Analecta III, réimprimé dans PL 99.857–8. Le sermon utilisé est notre N° 7.Google Scholar
58 Cf. ACO II. iii. 1 p. xv. Google Scholar
59 Cf. ibid. Google Scholar
60 En voici quelques exemples: p. 27.2 spiritu] spiritus; 27.16 adimit] amisit ZX cod. pauci, Vitry; 29.10 unde in utroque communis est] om. Z (erronee in Schwartz) et Vitry soli. Schwartz a signalé le caractère particulier de cette édition du Tome de Léon, dans ACO II. iii. 1 p. XV.Google Scholar
61 Cf. les Nos 4 à 9 (collection des 6 sermons pseudo-augustiniens), Nos 15 à 19 (Epistolarum ante gesta calchedonensia collectio. édition de Rusticus), Nos 20 à 23 et 25 à 29 (Gesta Calchedonensia, même édition), 24–25 (de Denys le Petit) avec prologue de l’Hispana et de l’Hadriana; 32, 38 et 39 (dans l’Avellana).Google Scholar
62 On peut remarquer que ces divisions correspondent à la capitulation ancienne, reproduite entre crochets par Migne, d'après les Mauristes.Google Scholar
63 Florus aime introduire ses notes marginales par hic suivi d'un verbe; cf. par exemple: Lyon 608, fol. 110v.26; 131v.6; 144v.3; 155v.21. Cf. subiungit pour introduire un extrait Adv. Scotum (PL 119.195A, 197C, 207C, 226A, etc.).Google Scholar
64 Cf. les titres analogues de ses compilations dans Revue Bénédictine 57 (1947) 160.Google Scholar
65 Cf. Fournier, P. et Le Bras, G., Histoire des Collections canoniques en Occident I (Paris 1931) 81–100. L'origine carolingienne de l’Hispana systematica est établie p. 102; la forme gallicane ne date que du milieu du ixe siècle (ibid.).Google Scholar
66 Au moins un ms. lyonnais, le Voss. Q. 111, est arrivé à Leyde par l'intermédiaire de la reine de Suède. Celle-ci avait recueilli de nombreux débris de la bibliothèque de Lyon, qui ont été dispersés chez les divers acquéreurs (dont Vossius) de sa collection.Google Scholar
67 En attendant l’édition des nombreuses notes marginales de Florus, qui permettrait d’établir les caractéristiques de ses gloses, je ne puis que renvoyer pour tout ceci aux indications données par Wilmart, Dom, dans Revue Bénédictine 42 (1930) 159–160,Google Scholar
68 J'ai montré que celle-ci a été achevée entre 840 et 850 (plutôt vers la première de ces dates), dans Revue Bénédictine 57 (1947) 158–159.Google Scholar
69 Ailleurs, dans le même ms., il essaye d'autres procédés: fol. 54.33, en marge, il ajoute un petit trait vertical à l'intérieur du crochet; fol. 65.21–22, l'omission de quelques mots sed ad proposita reuertamur est marquée par des crochets plus petits, procédé que Florus n'emploiera par la suite que pour exclure un mot secondaire en tête d'une section (cf. par ex. dans Léningrad F. I.1, reproduit dans Mélanges Podechard 77).Google Scholar
70 Cf. Hefele-Leclercq, , Histoire des Conciles II 1 (Paris 1908) 330–331. Il s'agit du symbole produit par Charisios.Google Scholar
71 Cf. le jugement de Wandalbert de Prüm (texte cité dans Mélanges Podechard 73 n. 3),Google Scholar
72 Sur l'origine de ces sermons souvent attribués à Maxime de Turin, mais erronément cf. B. Capelle, dans l'art. cité (ci-dessus n. 56).Google Scholar
73 Cf. Mgr Bressoles, A., Saint Agobard, évêque de Lyon (Paris 1949) 135 pp.Google Scholar
74 Cf. supra, n. 61.Google Scholar
75 Cf. les notes de Schwartz sur les particularités des mss. de Montpellier et de Leyde, dans ACO II. ii. 2 p. xviiii; II. iii p. vi; I. v. 2 p. vi.Google Scholar