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La Stabilisation de la monnaie par la création du franc (décembre 1360) — blocage d'une société

Published online by Cambridge University Press:  29 July 2016

Raymond Cazelles
Raymond Cazelles*
Affiliation:
Musée Condé, Chantilly
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Le 5 décembre 1360, le roi Jean le Bon, qui a quitté l'Angleterre oò il était tenu prisonnier depuis la bataille de Poitiers, perdue quatre ans plus tôt, et qui revient de Calais à Paris par petites étapes, sans hâte particulière, s'arrête à Compiègne oò il va passer quelques jours et promulguer un texte important, édictant deux mesures inséparables l'une de l'autre: la suppression de tous impôts autres que ceux qu'il établit pour le paiement de sa rançon et la fabrication d'une bonne monnaie. Quelques jours plus tard, le roi est à Paris, se rend dans l'hôtel de Guillaume de Melun, archevêque de Sens, et déclare qu'il est désormais ‘franc’ des Anglais, terme qui ne peut manquer d'être rapproché du nom donné aux pièces d'or qui sont frappées dès le mois de décembre 1360 sous le nom de ‘francs.’ La monnaie forte est établie sur une évaluation du marc d'or fin à 60 livres tournois et du marc d'argent à 4 livres 18 sous tournois. En même temps est instaurée l‘équivalence de la monnaie réelle et de la monnaie de compte, le franc valant une livre tournois et le denier d'argent quinze sous tournois. La frappe du franc marque solennellement la stabilité de la monnaie et l'ajustement exact de la livre, monnaie de compte, aux pièces d'or ou d'argent. Jean II répudie formellement les mutations ‘par quoy nostre royaume et peuple d'icelui a esté moult diminué et gasté.’

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Articles
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Traditio , Volume 32 , Issue 1 , 1976 , pp. 293 - 311
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