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L'engagement dans le théâtre haïtien: l'œuvre dramatique de Jean Métellus

Published online by Cambridge University Press:  23 January 2009

Extract

In his dramatization of the genocide of Haiti's indigenous Indian population, Jean Metellus sets himself the task of reading the island's future in the archives of Haiti's graveyards. Without being didactic Métellus's Anacaona and Colomb, do have a teaching purpose. They retrace the history of the Indians who lived in Haiti (Ayti) before the arrival of the Conquistadors and their African slaves. In this retracing of history we have a political theatre which calls into question that which and those who allowed this atrocious massacre to take place, and which echoes the dilemmas facing post-Duvalier Haiti.

Type
Articles
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Copyright © International Federation for Theatre Research 1996

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References

Notes

1. Toto Bissainthe, décédée le 4 juin 1994, était une actrice et chanteuse haïtienne qui avait créé avec Jean-Marie Serreau et Roger Blin la Companie des Griots. Elle a souvent joué La Tragédie du Roi Christophe de Césaire, dont la version d'Antoine Vitez à la Comédie-Française en 1992. Elle a interprété, entre autres, Ionesco (Amédée) et Genet (Les Nègies). Au cinéma, elle a joué dans deux films de Raoul Peck, Haitian Corner et L'Homme sur les quais. Toto Bissainthe a laissé de nombreuses chansons dont l'album Haïti chanté. Dans son essai Haïti, une nation pathétique, Jean Métellus lui rend hommage: «Toto Bissainthe qui a fréquenté en 1956 le cours d'art dramatique de la rue Blanche est l'une des artistes haïtiennes les plus connues en France […]. On l'a rencontrée souvent sur les scènes parisiennes.» (Paris, Denoël, 1987, p. 182)

2. Anacaona (Paris, éditions Hatier, Collection Monde noir, 1986). Antoine Vitez en donna une lecture publique le 25 février 1985 et Pa mis en sèene au Théâtre National de Chaillot en 1988.

3. Colomb (Martinique, Éditions de L'Autre mer, 1992). Lecture publique par les Comédiens de la Comédie-Française, France-Culture, 13 décembre 1992. Le Théâtre Municipal d'Epinay-sur-Seine a présenté Anacaona, mise en scène de Grégoire Ingold, et Colomb, mise en scène de Pierre Vial et de Nadine Varoutsikos, en novembre 1994 et janvier-fevrier 1995.

4. Poème de Voyance, cité ici et en début de cette étude (Paris, Éditions Hatier, Collection Monde noir, 1985, p. 21).

5. Dans une conversation (au cours du Congrès mondial du Conseil International d'Études Francophones, Strasbourg, juillet 1992).

6. Je paraphrase en restant assez proche du texte publié en anglais dans la revue Callaloo (Vol. 15, No. 2, 1992, p. 338). Ce numéro spécial contient un extrait d'Anacaona, traduit en anglais par Caroll Coates (Acte I, sc. iii; Acte n, sc. i; Acte III, sc. ii).

7. Pompilus, Raphaël Berrou et Pradel, Histoiie de la littératuie haïtienne illustiée par les textes (Port-au-Prince: Éditions Caraïbes, 1975)Google Scholar, tome 1, p. 80. Par ailleurs, l'étude de Robert Cornevin Le Théâtre haïtien des origines à nos joins (Ottawa: Éditions Leméac, Collection Caraïbes, 1973), constitue un travail de fonds et un outil indispensable pour bien comprendre le développement du théâtre haïtien et les diverses périodes de son évolution allant de pair avec la scène politique du pays.

8. Pompilus, Berrou et, Histoiie de la littérature haïtienne, p. 525.Google Scholar

9. Haïti, une nation pathétique (Paris: Éditions Denoël, 1987), p. 10.

10. Haïti, une nation pathétique, p. 10.

11. Haïti, une nation pathétique, p. 18.

12. La fille du Kacik (Paris: Éditions Goupy, 1894). D'après Raphaël Berrou et Pradel Pompilus, «on ne saurait classer La fille du Kacik parmi les chef-d'œuvre du théâtre universel. Cependant ce drame demeure le plus beau du théâtre haïtien au XIXe siècle. Joué par une troupe exercée, son succès sera toujours assuré.» Berrou et Pompilus, Histoiie de la littérature haïtienne, tome 1, p. 529.

13. Alexis, Jacques Stéphen, Romancéro aux étoiles (Paris: Gallimard, 1960), p. 156.Google Scholar

14. Les marrons sont les esclaves qui se sont enfuis dans les montagnes pour aller vivre en liberté loin des Espagnols. D'ou l'expression de marronnage, employée plusieurs fois dans cette étude. Dans le contexte auquel J.S. Alexis fait allusion ici, de même que dans Anacaona de Métellus, il s'agit de la fuite des Indiens vers les montagnes après les journées de fête que la Reine offrit en l'honneur des Espagnols. Ces journées se terminèrent par «le jour de sang», c'est-à-dire le génocide des Indiens, le pillage et l'incendie suivis de la pendaison de la Reine par ses invités d'honneur. Alexis veut faire comprendre que les memes sentiments qui ont poussé à la révolte les Indiens sous la domination espagnole ont incité les esclaves de Saint-Domingue à prendre les armes contre les Français un siecle plus tard. On pourrait aller plus loin et avancer que les célèbres paroles de Toussaint Louverture pris au piège des Français ont été transmises aux Haïtiens qui plus récemment se sont dressés contre la dictature de Duvalier: «En me renversant, on n'a abattu à Saint-Domingue que le tronc de l'arbre de la Liberté des noirs; il repoussera par les racines parce qu'elles sont profondes et nombreuses.»

15. Alexis, , Romancéro, p. 177.Google Scholar

16. Il existe une autre pièce du même titre, écrite en 1873 par Alcibiade Fleury-Battier.

17. Le dramaturge prend soin d'expliquer dans Anacaona que le mot arreyto, poésie composée par les poètes indiens nommés sambas, «signifie à la fois dance et chant» (p. 30).

18. Journal de Chaillot (no. 34, juin 1987), p. 12.

19. «Ayti: l'île oubliée», Propos recueillis par Laure Lasfargues, Différences (no. 76, mars 1988).

20. «L'épopée d'Anacaona, reine du Verbe», Libération (9 mars 1988).

21. Métellus, Jean, Hommes de plein vent (Ivry-sur-Seine: Éditions Nouvelles du Sud, 1992), p. 44.Google Scholar

22. Le Xaragua est un cacicat (ou royaume) situé au sudest d'Ayti dont le cacique (le chef) a été Bohémio, puis sa jeune soeur Anacaona. Voir le plan de l'île d'Ayti que présente Métellus, Anacaona, p. 7.

23. Journal of Dramatic Theory and Criticism (Vol. 7, No. 1, Fall 1992), p. 240. Voir aussi Jean Métellus, «La citadelle exemplaire», Comédie-Française (no. 192, juin 1991), p. 17.

24. Cahier d'un retour au pays natal (Paris: Présence Africaine, 1983), p. 25. Césaire pense à Toussaint jeté dans la prison du fort de Joux, dans le Jura où il mourut en avril 1803.

25. Dans le fascicule des programmes de la Comédie-Française, saison 1990–1, p. 15.

26. Journal de Chaillot (no. 34, juin 1987), p. 13.

27. Vitez, , «L'ancien et le moderne», Journal de Chaillot (no. 34, juin 1987), p. 14.Google Scholar

28. Au pipirite chantant (Paris: Les Lettres Nouvelles, 1978), p. 41.

29. Delia Blanco, «Anacaona, notre Reine à Paris», in Haïti Observateur, (11–18 mars 1988), p. 13–14.

30. Une nation pathétique, p. 9. Il émet cette même idée dans son interview pour la revue Callaloo, op. cit.

31. Ainsi que le rapporte Bruno Villien, «Antoine Vitez invite nos lecteurs à Chaillot», Le Nouvel Observateur (no. 1215, 19–25 février 1988).

32. Métellus annonce la parution de deux nouvelles pièces de théâtre: Henri, le Cacique et L'Ouverture: les racines de la liberté. Ces titres permettent d'anticiper une continuation de l'histoire politique d'Haïti, commencée avec Anacaona, en 1986, puis Le Pont Rouge en 1991 et Colomb en 1992.