Les dépenses totales de l’Etat ont sensiblement augmenté depuis cinq ans:

L’accroissement des dépenses publiques a été pratiquement proportionnel à celui du revenu national: ce dernier passe en effet, de 249 milliards en 1949 à 305 milliards en 1952 et 1953, soit une augmentation de 22,5 %, tandis que les budgets montent de 80,7 milliards en 1950 à 100 milliards environ en 1953 et 1954, soit une augmentation de 24 %.

Dans les dernières années, les économistes anglo-saxons ont fait un usage croissant de la notion de capital-output ratio, tant dans les analyses théoriques que dans les recherches statistiques. Ce concept n'a pas encore été fort utilisé dans les écrits de langue française, et il n'en existe pas de traduction consacrée par l'usage: j'emploierai l'expression coefficient de capital qui a tout au moins l'avantage d'être plus court que d'autres traductions possibles.

Ce concept a été employé tant dans l'analyse cyclique que dans l'étude des problèmes de croissance: avec la propension à épargner, il occupe une place d'honneur dans les modèles qui sont nés des idées de Harrod et de Domar. Le sens du concept n'a pourtant pas toujours été précisé, et il s'agit parfois d'un rapport à caractère technologique et parfois d'une relation psychologique.

Au cours du dernier trimestre, la conjoncture s’est caractérisée en Belgique et en Europe en général, par une prolongation de la reprise modérée de la production et des échanges que l’on avait observée à l’automne de 1953. Les prix sensibles sont cependant restés globalement faibles et les hausses localisées que l’on a observées dans les secteurs en reprise ont été très limitées.

La conjoncture économique aux Etats-Unis a continué à se détériorer plus nettement que ne l’indiquaient, tout d’abord, les pronostics officiels mais sans aucune précipitation des mouvements. Les prix sont restés fermes malgré le repli des volumes de production et d’emploi.

La formation des prix peut être étudiée dans trois hypothèses différentes de temps opérationnel. Ces distinctions, aujourd’hui généralement adoptées, sont celles de Marshall.

On peut analyser, en premier lieu, la formation du prix momentané du marché, ou, en d’autres termes, l’équilibre instantané de la demande et de l’offre. C’est la période opérationnelle la plus courte, que Jean Marchal qualifie « d’infra-courte ». Cette hypothèse exclut la reproduction des marchandises; l’offre s’alimente ainsi uniquement d’un stock limité.

La seconde hypothèse introduit la notion du prix normal de courte période. La période opérationnelle s’allonge: on admet la possibilité d’une production, mais l’outillage est considéré comme invariable.

Enfin, la troisième hypothèse est celle du prix normal de longue période. La détermination du prix se fait dans ce cas en tenant compte d’éventuels changements dans l’outillage.

Le dernier trimestre a été marqué sur les marchés mondiaux par une reprise plus généralisée des prix des grandes matières premières. Ce mouvement est resté limité, mais a entraîné les répercussions habituelles sur certains prix de gros et les cours boursiers.

La récession américaine s’est poursuivie mais à un rythme plus lent que plusieurs interprètent comme un signe de reprise prochaine.

L’activité s’est maintenue globalement à un niveau élevé en Belgique quoique l’évolution récente soit moins en progrès que dans d’autres pays européens.

Au cours du dernier trimestre, la tentative de redressement modéré des prix sensibles mondiaux signalée antérieurement ne s'est pas poursuivie: pendant les mois d'été, les prix mondiaux sont restés inertes avec une tendance à la faiblesse.

Au contraire, l'activité industrielle continue à progresser dans les divers pays européens. Même aux Etats-Unis, on observe un très léger redressement de la production.

Parmi les divers champs d’investigation qui forment l’ensemble de la science politique contemporaine, l’étude de l’opinion publique occupe une place de plus en plus considérable. Ces dernières années, les recherches ont eu pour objet principal l’élaboration de méthodes de mensuration de l’opinion. Malheureusement, les Poll et autres formes de sondage ne touchent qu’un aspect technique des problèmes posés au chercheur par le phénomène de l’opinion publique. De l’aveu même des grands sociologues, l’apport théorique de ces méthodes d’investigation est insignifiant pour ne pas dire nul.

S’il est encore possible de donner une description exacte de l’opinion publique dans le cadre d’une nation dont les groupes sont historiquement et socialement structurés, il est bien plus difficile de rendre compte d’une façon précise d’une opinion publique dans le domaine international. Vouloir comparer l’attitude de groupes nationaux vis-à-vis d’un autre groupe national ou à l’égard d’une entité comme l’Organisation des Nations Unies, c’est courir, dans l’état actuel des méthodes d’investigation, le risque de tomber dans l’équivoque et d’établir des comparaisons entre éléments d’ordre qualitatif irréductibles à une commune mesure. On reste complètement dans le vague quand on parle, comme on le fait constamment, de l’opinion publique mondiale.

L'automne de l'année 1954 a été caractérisé en Belgique et en Europe par un niveau d'activité qui atteint souvent ou dépasse les maxima de l'après-guerre. Les prix sont restés cependant généralement stables, sauf dans les dernières semaines où les prix les plus sensibles se relèvent.

La tendance au redressement de la conjoncture américaine se confirme après une période de stabilité de plusieurs mois qui avait fait suite au repli commencé au milieu de 1953.

Le système des prix beiges a continué à se caractériser par une grande inertie en dépit des mouvements de hausse de la production (graphique I).

Les salaires font exception dans cette évolution générate: ils se redressent nettement en Belgique quoique plus lentement que dans les autres pays européens où les pressions sociales caractéristiques du plein emploi sont plus accusées. Les prix de gros industriels restent étales comme on peut l'attendre dans une période où les facteurs de production ne sont pas encore rares et où la recherche de la rationalisation est pousseé.

Le ralentissement de l’activité économique qui a suivi la pression inflationniste résultant des événements de Corée en fin 1950 et en 1951, s’est poursuivi durant toute l’année 1953. L’ensemble des prix est demeuré orienté vers la baisse, bien que celle-ci ait été modérée après les fortes réadaptations qui ont suivi en 1952 les excès de 1951 et que des redressements, pour des raisons bien particulières, se soient produits dans des secteurs limités. Cette évolution est d’autant plus défavorable que les prix de détail alimentaires, sous l’influence notamment des hausses du café et du cacao, ont augmenté et entraîné une tendance à la hausse des salaires nominaux. La nette pression sur le profit des entreprises qui en est résultée, a été particulièrement sensible dans le secteur du commerce extérieur, où les prix à l’exportation sont tombés plus rapidement que ceux à l’importation. Aussi, l’augmentation du volume des exportations n’a-t-il pu se faire sans un gros effort de réadaptation. C’est du reste grâce à celui-ci que le niveau de l’activité industrielle a pu ne baisser que légèrement en 1953 dans son ensemble, les industries de base étant plus touchées que les industries de consommation et le bâtiment.

Les préoccupations dont cet article est issu débordent largement la question du niveau de l'emploi. Néanmoins l'attention du lecteur sera d'abord attirée sur cet aspect du problème structurel. C'en est, en effet, l'un des plus frappant, c'est aussi le plus familier à l'honnête homme accoutumé d'entendre parler de chômage structurel.

Aucun concile n'a donné une définition du chômage structurel. Peut-être pourrait-on convenir d'entendre par là un sous-emploi dont l'origine se trouve dans une déficience de l'appareil de production plutôt que dans une dépression de la demande globale, en sorte qu'il ne suffirait pas de stimuler cette demande pour ramener le plein emploi dans des délais très brefs.

Le progrès économique est le fruit de la recherche continue de l’utilisation idéale des ressources et moyens dont dispose la collectivité; le progrès technique consiste dans l’épanouissement et la diversification de ces moyens. Il aboutit ainsi à modifier les données du problème économique; d’un autre côté le souci économique influe sur l’orientation des esprits en quête de découvertes et peut leur servir de stimulant. Dans l’étude que nous entreprenons, nous nous attacherons plus spécialement à ce dernier problème, c’est-à-dire, que nous rechercherons dans quelle mesure la situation économique a pu être à l’origine des modifications techniques, qui auront été constatées et, particulièrement, du progrès technique dans l’utilisation des sources de chaleur et d’énergie.

Le problème de la production est de combiner les facteurs de manière telle, que chacun d’entre eux trouve son utilisation idéale. Dans un état donné de la technique, la solution de ce problème dépend de la rareté relative des divers facteurs, donc des conditions de leur offre. Dans l’hypothèse de progrès technique, il s’introduit des variations dans la productivité de chacun de ces facteurs, amenant ainsi des modifications dans leurs demandes respectives.

La diminution de la population des régions rurales est un de-phénomènes inquiétants de l’évolution de nos structures démographi. ques. Depuis quelques années, elle retient de plus en plus l’attention-Afin de l’expliquer et éventuellement de la combattre, des investisgations ont été effectuées en divers pays et notamment en Belgique, dans le Brabant wallon. Il semble bien qu’en ce domaine la monographie soit la méthode de recherche la plus féconde. La présente étude cherche à déterminer, par une observation approfondie, les facteurs de régression de la population dans le doyenné de Beauvechain.

Le doyenné de Beauvechain est composé des communes de Beauvechain, Bossut-Gottechain, Hamme-Mille, Nethen, Nodebais, Piétrebais, Tourinnes-la-Grosse, situées dans l’arrondissement de Nivelles, et de la commune de l’Ecluse, qui fait partie de l’arrondissement de Louvain.

Au programme social de l’année écoulée, les questions les plus importantes se sont succédé à un rythme continu. Après la réforme de l’assurance maladie-invalidité, décidée le 31 décembre 1952 mais dont les répercussions se firent sentir de façon aiguë pendant les trois premiers mois de l’année nouvelle, il y eut, immédiatement, les controverses sur le salaire garanti, controverses qui se tranformèrent bientôt en une campagne d’opinion et ne se calmèrent que le jour où le Parlement fut saisi d’un projet gouvernemental sur la question. Après quelques semaines de répit, les discussions se rallumèrent avec la question du « chômage des femmes mariées ». Puis ce furent, à l’avant plan de l’actualité, les réformes à apporter aux contrats de travail des ouvriers et des employés, et, dans les derniers mois de la législature, une série de projets sociaux présentés comme très urgents, et parmi ceux-ci, intéressant de larges secteurs de l’opinion, les propositions relatives aux pensions obligatoires pour les travailleurs indépendants.

Le développement de la production d’électricité pose dans tous les pays le problème de l’utilisation rationnelle de l’énergie primaire et surtout du charbon. Le but de ces quelques notes est de préciser les éléments de ce problème pour la Belgique. Nous tenterons d’analyser d’une façon succincte les divers facteurs qui ont contribué dans le passé à accroître la consommation d’électricité et ceux qui ont amélioré progressivement la productivité du charbon dans les centrales électriques.

Certains de ces facteurs perdront de leur importance dans un avenir prochain, d’autres en gagneront. En réunissant les résultats ainsi obtenus, on pourra évaluer très approximativement quelles seront, dans un délai d’une quinzaine d’années, la production d’électricité et la consommation de charbon affectée à cette production.