Le commerce extérieur belge, et en particulier l’exportation, ont été
influencés en 1960 par plusieurs faits, dont les uns sont favorables et les
autres défavorables. Nous les mentionnerons dans l’ordre, de façon à ne plus
y revenir dans l’exposé des mouvements que nous décèlerons dans les
statistiques du commerce extérieur.
En premier lieu, la crise congolaise a déterminé un recul
très sensible des exportations vers le Congo, à partir surtout du mois de
juillet, qui a vu le début des troubles après l’accession à l’indépendance.
L’importation a été beaucoup moins atteinte, en raison du fait que les
relations avec le Katanga sont demeurées fort actives, ce qui a permis de
continuer à envoyer en Belgique des minerais et métaux que,
traditionnellement, notre pays recevait en vue de leur transformation.
En second lieu, la Belgique a perdu l’appoint fortuit qu’avait constitué la
grève de la sidérurgie américaine, qui de juillet à
novembre 1959, avait paralysé la production de ce pays. Il en était résulté
que les usines belges avaient pu joindre à leur trafic habituel vers le
golfe du Mexique, des fournitures importantes d’acier dans tout l’Est des
Etats-Unis. Nous essayerons plus loin de préciser l’ampleur de cette
modification, mais disons ici que l’effet s’en est fait sentir jusqu’en
février 1960, à partir duquel la sidérurgie américaine ayant récupéré son
retard de production, les Etats-Unis n’ont plus demandé à la Belgique que
les quantités normales, destinées aux zones où par suite des frets de
transport, les aciers belges sont compétitifs. Il s’agit en ordre principal
du sud de la région Sud des Etats-Unis.