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Le pouvoir économique de l'entreprise Quelques considérations coneeptuelles

Published online by Cambridge University Press:  17 August 2016

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Les récentes études relatives à la théorie économique de l'entreprise envisagent celle-ci dans une perspective évolutive. Elle est définie comme étant« un sujet conscient qui temoigne d'une volonte deliberee de survie et de developpement». Il est moins question d'un comportement d'adaptation à un marché inflexible que d'une stratégie; il ne s'agit plus d'analyser comment l'entrepreneur cherche à atteindre un équilibre préétabli mais d'expliquer comment il déplace, par son action, un équilibre sans cesse redéfini.

Type
Research Article
Copyright
Copyright © Université catholique de Louvain, Institut de recherches économiques et sociales 1965 

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Footnotes

(*)

Aspirant au Fonds National de la Recherche Scientifique.

References

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(2) « Le chef d’entreprise est entrepreneur dans la mesure où il rompt les processus répétitifs, établit des combinaisons nouvelles plus productives. Dans cette oeuvre, il n’est pas esclave de son environnement : au besoin, il provoque les progrès qui lui paraissent concevables. D’autre part, il exerce une action sur le développement des marchés ; en longue période, ceux-ci sont à forger par une action consciente du producteur», Dupriez, L.H., op. cit., p. 134.Google Scholar

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Certains auteurs, notamment K. Lewin et D. Cartwright ont cherché à transposer la définition du pouvoir en formule simple. D. Cartwright donne la formule suivante Pow. o/p (a b) = (f a bf ) max., oùf a b et f sont relatifs au même acte potentiel de O. En d’autres termes, le pouvoir de O sur P, par rapport à un changement donné, en un temps donné, est égal au maximum de puissance de la force résultante que O peut exercer sur Ρ dans la direction a b, à ce moment. Remarquons que cette formule est proche de celle de François Perroux lorsqu’il définit l’effet de domination.

Cartwright, Voir D., A Field Theorical Conception of Power, Studies in Social Power, University of Michigan, 1959 Google Scholar et Lewin, K., Field Theory in Social Science, New-York, Harper, 1951.Google Scholar

(5) Clausewitz, K.v., De la guerre, Paris, Editions de Minuit, 1955.Google Scholar Ne nous en étonnons pas : K. W. Rotschild n’a-t-il pas écrit que le théoricien de l’oligopole doit se tourner vers l’enseignement De Clausewitz, , dans Price Theory and Oligopoly, Economic Journal, 1947.Google Scholar

(6) « Une forme d’influence est une forme de pouvoir lorsque l’effet sur le comportement est renforcé par des sanctions relativement sévères». Lasswell, H.D. et Kaplan, A., op. cit., p. 84.Google Scholar

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(10) Ainsi, le mouvement institutionnaliste américain a réagi contre les abus de la théorie abstraite et substitua l’étude oncrète des conflits d’intérêts à l’analyse hypothétique de l’équilibre économique.

Chamberlin et ses successeurs ont affirmé que des éléments de pouvoir monopolistique existent dans tous les rapports d’échange. Berle, Means et d’autres ont cherché à mesurer le degré de concentration de l’offre ou les degrés de monopole. D’autres encore, tels H. von Stackelberg, W. Fellner, R. Frisch, ont dégagé les formes intermédiaires de la concurrence et ont édifié la notion de « workable competition » (J. M. Clark). Enfin, la théorie des jeux présente le sujet économique, non comme un être passif subissant la loi du marché, mais « comme un lutteur qui court des risques, tantôt s'adapte et tantôt s'impose, toujours ruse ou cherche à déjouer les plans des sujets adverses ».

(11) Nous n’analyserons pas ici la position marxiste qui appartient à un système de pensée global. Rappelons simplement qu’aux yeux de Marx, le pouvoir est toujours social en ce sens qu’il est l’ordonnateur de la position respective des classes sociales. Il a comme source exclusive la propriété privée des moyens de production. Étant entre les mains des capitalistes, cette propriété leur confère donc un pouvoir absolu.

(12) Pantaleoni, M., An Attempt to Analyse the Concepts of « Strong and Weak» in their Connection, Economic Journal, 1893.Google Scholar

(13) Macht oder oekonomisches Gesetz?, Gesammelte Schriften, 1924.

(14) Das Gesetz der Macht, 1926.

(15) The Limits of Economics, Londres, W. Hodge, 1937.

(16) S Opposant à ceux qui raisonnent en se référant ainsi aux lois économiques, certains auteurs ont déclaré ne pas vouloir « sacrifier à des lois économiques préétablies». Les rejetant, ils analysent donc des groupes organisés qui défendent leurs parts relatives dans le revenu global, indépendamment des indications des marchés ( Marchal, J. et Lecaillon, J., La répartition du Revenu national, Paris, Medicis, 1958).Google Scholar Cette approche n’est pas plus satisfaisante que celle des auteurs germaniques. En réalité une analyse sociologique semblable doit se combiner avec les «lois économiques», à condition de concevoir celles-ci dans une optique, non mécaniciste, mais tendancielle.

(17) Kende, P., Le concept de pouvoir dans l’analyse économique, dans Les Formes modernes de h concurrence, Paris, Gauthier-Villars, 1964, p. 322.Google Scholar

(18) Ibid., p. 323 et note 28.

(19) Perroux, F., L’économie du XXe siècle, Paris, P.U.F., 1961,Google Scholar qui reprend notamment le célèbre article : Esquisse d’une théorie de l’économie dominante paru dans Économie appliquée, 1948, l’article sur «les macrodécisions» paru dans Économie appliquée, 1949 et l’introduction à l’ouvrage de CHAMBERLIN sur la Théorie de la concurrence monopolistique, Paris, P.U.F., 1953.

(20) Article cité, p. 183 et sv.

(21) Dans une critique sévère de la théorie de Perroux, M. Blaug écrit : « It makes no predictions that can be checked against facts. It is simply a slogan masquerading in a theory ! », dans A Case of Emperor’s Clothes : Per-roux Theories of Economic Domination, Blaug, Mark, Kyklos, vol. 17, 1964, fasc. 4, p. 564.CrossRefGoogle Scholar

(22) Lhomme, J., Considérations sur le pouvoir économique et sur sa nature, Revue économique, 1958, p. 895 et sv.Google Scholar

(23) PERROUX fournit d’ailleurs des instruments pour ce type de recherches, notamment par ses notes sur le dynamisme de la domination.

(24) Baumol, W.J., Economic Theory and Operations Analysis, New- Jersey, Prentice Hall Inc., 1961.Google Scholar

(25) Voir le fameux ouvrage de Houssiaux, J., Le pouvoir de monopole, Paris, Sirey, 1958 et ses conclusionsGoogle Scholar, ainsi que le Cours de structures économiques du Professeur P. Rousseaux.

(26) Dupriez, L.H., op. cit., p. 5,Google Scholar dont nous nous efforçons de suivre les principes tels qu’ils sont exposés dans Philosophie des conjonctures économiques.

(27) Les enquêtes menées au cours de ces dernières années, notamment celle de R. Hall et C. Hitch, ont montré que les entrepreneurs ne se souciaient pas d’égaliser leur coût marginal à leur recette marginale ; ils ignoraient même ces ermes et recherchaient souvent des solutions qui ne réalisent pas la maximisation des profits, dans le court terme. Voir Price Theory and Business Behaviour, Oxford Economie Papers, mai 1939 et Andrews, P.S., Manufac-turing Business, Londres, 1949.Google Scholar

(28) Il est admis aujourd’hui que les « courbes » de demande et d’offre sont en réalité des zones de probabilité à l’intérieur desquelles l’entrepreneur peut pratiquer sa politique. Les correspondances sont multivoques et non plus ponctuelles. Il y a encore dépendance mais à l’intérieur d’une zone : il s’agit d’une liaison stochastique.

(29) ;) R. Bendix, op. cit., p. 294.

(30) Ce caractère absolu se situe dans l’optique de la production. Du point de vue de la consommation, subsiste la possibilité d’un refus des biens et services produits, à l’exception du cas où il y a un recours à la contrainte publique et de celui, hypothétique, où il existe une demande parfaitement inélastique et une absence de substitut.

(31) On pourrait aussi parler de pouvoirs économiques in-market et out-market.

(32) Lhomme, J., article cité, p. 883.Google Scholar

(33) Economie Power Blocs and American Capitalism, American Economie Review, 1959, p. 413.

(34) An Analysis of Social Power, American Sociological Review, 1950, p. 737.

(35) L’action syndicale ouvrière et la théorie économique du salaire, Paris, Medicis, 1958.

(36) Ph. de Woot, op. cit., p. 343.

(37) P. Kende, op. cit., p. 320.

(38) Ainsi, il paraît dangereux de dissocier trop nettement un pouvoir de domination que possèdent les entreprises du fait de leur dimension et un pouvoir d’ action stratégique qui permet aux entreprises de limiter le fonctionnement concurrentiel des marchés. On risque d’accorder une place trop grande à la concentration industrielle comme déterminant du pouvoir, faute de disposer d’études adéquates de l’action stratégique. Voir J. HOUSSIAUX, Le pouvoir de monopole, op. cit.

(39) Ainsi J. BAIN, dans une étude comparative de vingt industries américaines constate que dans la moitié des industries envisagées, la part du marché national approvisionné par les quatre plus grandes entreprises de l’industrie est beaucoup plus importante que ne le justifierait un abaissement de coûts. Voir Barriers to New Competition, Cambridge, Harvard Univ. Press, 1956, p. 236 et Peyrard, M., Les formes modernes de la concurrence, op. cit., p. 152.Google Scholar

(40) Voir Ph. de Woot, op. cit., p. 372.

(41) T.E. Penrose, op. cit., p. 94.

(42) T.E. Penrose, op. cit., p. 122. Nous soulignons.

(43) Exemple cité par Diebold, J., dans Progrès technique et Marché Commun, Bruxelles, C.E.E., 1960, p. 343.Google Scholar

(44) C’est le cas de la General Motors.