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Essai sur la croissance économique et la balance des paiements de la Belgique : 1948-1957

Published online by Cambridge University Press:  17 August 2016

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Les surplus de la balance des transactions courantes de la Belgique

1. Sans avoir poursuivi une politique de contingentements ou de subsides à l'exportation, la Belgique a pu enregistrer, depuis 1948, des surplus importants dans ses échanges extérieurs. Certes, les réserves de devises belges ont subi des fluctuations assez marquées, particulièrement en 1950-1951 et en 1956-1957, et diverses mesures temporaires ont été prises pour atténuer l'ampleur de ces mouvements; mais il s'agissait là de fluctuations à court terme. La tendance fondamentale a été celle d'une balance des paiements créditrice.

Type
Research Article
Copyright
Copyright © Université catholique de Louvain, Institut de recherches économiques et sociales 1959

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References

(1) Les opinions exprimées dans le présent article sont personnelles à l’auteur et n’engagent donc pas l’institution dont il fait partie.

L’auteur a largement bénéficié, au cours de la rédaction de l’essai, des remarques critiques des Professeurs L. H. Dupriez et R. Triffin et de M. A. Ker-vyn de Lettenhove. Aucun d’eux n’est évidemment responsable des hérésies que le lecteur pourrait découvrir. L’auteur remercie aussi le Professeur Kirschen, du Département d’Economie appliquée de l’Université Libre de Bruxelles, d’avoir bien voulu lui communiquer les chiffres de la comptabilité nationale avant leur publication.

(2) Pour les différentes définitions, cf. Meade, J. E., The Balance of Pay-ments, Londres, 1951, pp. 317.Google Scholar Le solde de la balance globale, tel qu’il est défini par la Banque Nationale, est utile pour l’analyse monétaire; il perd cependant de son intérêt pour d’autres études économiques.

(3) Voici les ouvrages où ont été puisés ces outils :

MacDougall, D., The World Dollar Problem, Londres, 1957;Google Scholar

Triffin, R., Europe and the Money Muddle, New Haven, 1957;Google Scholar

KindlebeRger, C., The Dollar Shortage, New-York, 1950 et International Economics, 1953;Google Scholar

Harrod, R., The Dollar, Londres, 1953;Google Scholar

Hicks, J. R., An Inaugural Lecture, Oxford Economic Papers, juin 1953;Google Scholar

World Economic Survey 1956, United Nations, New-York, 1957.

(4) Par exemple, en créant un surplus budgétaire.

(5) Un écart déflatoire peut se définir en termes absolus (c’est-à-dire en tenant compte uniquement de la situation interne du pays) comme le volume des dépenses qui seraient nécessaires pour relever le revenu national au niveau du plein emploi. Il y a déflation tant que l’écart déflatoire demeure positif. Il y a déflation relative quand l’écart déflatoire est plus grand que dans les autres pays, ou quand l’écart inflatoire est plus petit qu’ailleurs. Un pays peut donc connaître une inflation interne (excès de demande par rapport aux capacités de production disponibles) tout en étant en déflation relative, c’est-à-dire vis-à-vis d’autres pays. Dans ce cas, une politique de déflation, visant le rétablissement de l’équilibre interne, ne peut qu’aggraver le déséquilibre externe. L’Allemagne des années 1955-1957 en fournit le meilleur exemple.

(6) Le raisonnement de cette section suppose que l’import content de la demande nationale et la structure de l’approvisionnement des industries exportatrices demeurent stables.

(7) En d’autres termes, le rapport entre les investissements industriels et l’épargne interne des entreprises ne se modifiera pas : les investissements seront élevés, l’épargne aussi.

(8) Le retard dans l’expansion du produit réel de β devra donc se maté-rialiser davantage dans un chômage que dans l’accroissement plus lent des rémunérations réelles par travailleur occupé.

(9) cfr The Pattern of Growth in Belgian Manufacturing dans The Journal of Industrial Economies, févr. 1958, et surtout un livre à paraître : Growth Problems in Mature Economies. L’argument peut être résumé comme suit: la déflation, certes, pousse à la réorganisation et à la modernisation d’entre-prises existantes. Ainsi, à moyen terme, les gains en productivité peuvent être substantiels. Une économie en croissance plus rapide, moins déflationniste, tolère, par contre, des gaspillages, mais elle adoptera des innovations techniques plus fondamentales, nécessitant plus de dépenses en capital fixe. A plus long terme alors, les accroissements de productivité y seront plus importants que dans l’économie à taux de croissance plus faible.

(10) cfr Kervyn De Lettenhove, A., dans ce Bulletin, Les mécanismes monétaires belges, févr. 1956.Google Scholar

(11) Il n’est pas du tout prouvé que la faiblesse de la demande de fonds soit causée par le niveau élevé des taux d’intérêt, qui serait lui-même consé-quence de la politique monétaire. Pendant la période examinée, le niveau moyen du rendement des fonds d’Etat a été de 4.5 % environ. Tout ce qu’une politique monétaire moins orthodoxe aurait pu atteindre, c’est de l’abaisser à 3 ou 3.5 %. Il semble peu probable qu’une baisse de 1 % dans le niveau général des taux puisse provoquer une expansion sensible des investissements. Si, à du 5.5 % (pour tenir compte du rendement plus élevé des obligations industrielles, dû au risque et à la fiscalité), les investissements sont faibles en dépit de l’abondance quantitative des fonds, ils le seront aussi à du 4.5 %. Dans toutes les enquêtes empiriques sur les décisions d’investissement, il y a unanimité sur ce point.

(12) Cette conclusion ne s’applique évidemment qu’au financement du secteur privé. Un financement monétaire accru du Trésor — directement ou par l’intermédiaire d’une politique d’open market — aurait dû permettre à l’Etat d’augmenter son déficit et, partant, d’affaiblir la pression déflatoire. Le déficit public a été, certes, élevé par rapport à l’idéal d’un budget fondamentalement équilibré; mais le tableau III montre clairement qu’il n’a pas été excessif par rapport à l’équilibre financier global du pays.

Le premier à attirer l’attention du public belge sur cette vérité économique élémentaire fut (à la meilleure connaissance de l’auteur) M. Jussiant, dans ce Bulletin, mai 1954. Son mérite est d’autant plus grand qu’il ne disposait pas, à cette époque, des chiffres de la comptabilité nationale.

(13) Il est utile de rappeler que le secteur « entreprises » comprend aussi les entreprises publiques ou semi-publiques, telles que la S.N.C.B., dont le déficit financier est élevé. Si l’on ne prenait que l’industrie, le degré d’autofinancement dépasserait donc les 71 pour cent.

(14) Sources: Etats-Unis : Survey of Current Business

Royaume-Uni : National Income White Papers

Allemagne : Wirtschaft und Statistik et le Bulletin mensuel de la Bundesbank

France : Comptes de la Nation.

(15) Cela ressort des données statistiques de l’« appendice ».

(16) A vrai dire, la dévaluation de 20 pour cent devrait être répartie sur les quatre ou cinq dernières années, car divers subsides ont été accordés aux exportateurs français depuis plusieurs années déjà.

(17) Comme l’évolution de la position compétitive des Etats-Unis n’affecte directement qu’une petite partie des exportations belges, nous ne l’examinerons pas dans cet essai. Il y a là pourtant matière pour une étude. La détérioration de la position américaine n’explique-t-elle pas le maintien des exportations européennes vers les Etats-Unis en dépit de la récession?

(18) Cela peut étonner de prime abord. L’auteur lui-même a soutenu une thèse différente dans une autre étude, The Pattern of Growth in Belgian Manufacturing Industry, The Journal of Industrial Economics, févr. 1958. Il faut se rappeler cependant que ce qui nous intéresse dans cet article, ce n’est pas la tendance fondamentale de la part des exportations de métaux dans les exportations mondiales, mais uniquement l’évolution de 1948 à 1956. Cette dernière a été influencée par l’ouverture de la C.E.C.A. qui a provoqué un accroissement substantiel des échanges d’acier à l’intérieur de la Communauté : d’où l’accroissement de la part des exportations de métaux de 16 à 20 pour cent. Ce changement a évidemment favorisé la situation de la sidérurgie belge et l’auteur a manifestement commis une erreur en n’en tenant pas compte dans l’article précité. Il est cependant possible qu’il s’agisse là d’un changement une fois pour toutes et que l’évolution fondamentale de la part des métaux soit plutôt celle de la stabilité.

(19) En 1956, la valeur des exportations textiles de l’O.E.C.E. et des Etats-Unis a été à peu près la même qu’en 1948. La valeur des exportations belges a augmenté, pendant la même période, de 83 pour cent. Cela n’a pu se faire qu’au détriment des marges bénéficiaires. On comprend, dès lors, que les marges bénéficiaires de l’industrie textile belge, nageant contre le courant, se soient effondrées. Cet exemple montre bien le sens d’un désavantage structurel: les progrès quantitatifs ne sont possibles qu’en sacrifiant les prix. Il faut remarquer, cependant, qu’il s’agit de statistiques globales. L’examen des différents secteurs textiles permettrait d’apporter quelques correctifs à cet argument. Une partie de l’expansion des exportations a été réalisée, en effet, dans le secteur rentable des tapis.

(20) Les deux groupes favorisés — métaux et biens d’équipement — for-maient, en 1956, 69 pour cent des exportations manufacturières des pays industriels. Ils s’élevaient, pendant la même année, à 64 pour cent des exportions manufacturières belges. Ces proportions sont du même ordre, mais la part du textile est plus faible dans les autres pays qu’en Belgique.

(21) Il l’est moins si la période de base choisie est 1953, mais on oublie trop souvent que la Belgique et la France ont été les seuls pays européens importants dont la production ait baissé de 1951 à 1953.

(22) Bulletins s t atU tiques de l’O.E.C.E. Il s’agit d’exportations de mar-chandises et non d’exportations « globales » dans le sens de la comptabilité nationale. D’où, les différences possibles entre ces chiffres et ceux de DULBEA.

(23) Cet indice ne comprend l’Allemagne qu’à partir de 1950.

(24) Pour ces chiffres, voir le Bulletin d’information de la Banque Nationale, mars 1958, p. 175.

Le même raisonnement s’applique au produit national brut (tableau II) qui s’est accru de 36 pour cent, alors que l’expansion des exportations a été de 106 pour cent et celle de la demande intérieure globale de 28 pour cent. Le taux de croissance du P.N.B. se trouve plus près de la demande intérieure que celui de la production industrielle, car les exportations jouent un rôle plus grand pour l’industrie que pour l’ensemble de l’économie.

(25) Ainsi, par exemple, l’analyse a été concentrée sur l’industrie seulement, négligeant les autres branches d’activité. Ensuite, dans l’industrie même, les politiques d’investissement sous-jacentes aux divers types de croissance n’ont guère été examinées. Enfin, rien n’a été dit sur les transactions en capital avec l’étranger. Il y a donc au moins trois omissions importantes.

(26) Potentiellement n’est pas actuellement. Il est probable qu’une réforme de nos institutions monétaire:, et financières s’avérerait indispensable pour transformer cette épargne en fonds effectivement disponibles à des fins d’investissements productifs. Mais c’est là un autre problème. Cf. le Bulletin économique de la Banque de Bruxelles, février 1959 (« Les conditions monétaires de l’expansion fondamentale de l’économie belge»).