Published online by Cambridge University Press: 17 August 2016
Dans l'ouvrage que Van Parijs a consacré en 1995 aux fondements philosophiques et économiques du projet d'allocation universelle, le chapitre IV est dédié au problème du financement « soutenable » d'une telle mesure. Les « rentes d'emploi » y sont présentées comme un troisième type de ressources susceptibles d'élargir l'assiette fiscale du financement, à côté des « ressources externes » et des « ressources internes » des individus. Les difficultés d'exploitation de telles rentes légitiment l'exploration d'une stratégie alternative de financement fondée sur la flexibilité « walrassienne » des salaires, laquelle permet de réduire une certaine contradiction entre l'acceptation par Van Parijs de rentes de situation liées à l'emploi et sa volonté ultérieure (chapitre VI) d'« optimiser » le capitalisme. Incidemment, la différence réelle entre allocation universelle et impôt négatif sur le revenu est aussi réexaminée.
In his book (1995), Van Parijs is concerned with the philosophical and economic foundations of the project of basic income and the problem of its “sustainable” financing is treated in Chapter IV. Beyond people's “external” and “internal” endowments, “employment rents” are considered as a third type of resources, which may enlarge the fiscal establishment of the financing. As these rents would not be easily exploited, we present in this paper another strategy, which is based on the “Walrasian” flexibility of wages. Moreover this strategy is able to reduce a relative contradiction between Van Parijs' choice in favour of employment rents and his later ambition of making capitalism “optimal” (Chapter VI). By the way, the actual difference between basic income and negative income tax is also reexamined.
Cet article (Janvier 2004) est issu d'une série de travaux antérieurs, parmi lesquels une recherche non publiée financée par le Commissariat Général du Plan (Paris) – cf. Gamel (2001:87-112) –. Je remercie par ailleurs les rapporteurs de la revue pour leurs commentaires trés stimulants sur les versions antérieures de ce texte, mais reste évidemment seul responsable de la thèse défendue dans I'article, ainsi que des erreurs et imprécisions qui pourraient y subsister.