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Une statistique des salaires horaires dans l'industrie beige, 1919–1939

Published online by Cambridge University Press:  17 August 2016

Isabelle Cassiers*
Affiliation:
Cornell University
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L'objet de cet article est de présenter une statistique homogène des salaires industriels belges qui couvre la période de l'entre-deux-guerres.

Il est d'un intérêt indéniable, tant pour l'analyse macro-économique de cette période que pour une comparaison entre la crise contemporaine et celle des années trente, de connaître l'évolution des salaires dans l'ensemble de l'industrie et dans chaque secteur particulier de l'activité industrielle. On sait cependant la pauvreté des données statistiques antérieurement à la deuxième guerre mondiale. Avant 1945, seule la Banque Nationale de Belgique publiait un indice trimestriel des salaires horaires, établi sur base d'une enquête permanente auprès d'entreprises réparties dans tous les secteurs de l'industrie. L'indice ne remontait malheureusement pas au-delà de 1929 (1).

Dès 1942, L.H. Dupriez se montra soucieux de combler cette lacune. L'Institut de Recherches Economiques et Sociales de Louvain (IRES) venait de reconstituer l'évolution des salaires industriels entre 1830 et 1913 (2.); l'absence d'information pour les années 1919 à 1929 ne permettait cependant pas d'établir un lien entre les séries de l’IRES et celles de la BNB postérieures à 1929. L.H. Dupriez suggéra donc à la BNB de procéder à une enquête rétrospective (1913 et 1919-1929) analogue à l' enquête permanente (3). Des enterprises furent aussitôt contactées et les résultats de l'enquête — dite « enquête Davin » — furent regroupés en 1943 au Service de la Statistique de la Banque Nationale.

Type
Research Article
Copyright
Copyright © Université catholique de Louvain, Institut de recherches économiques et sociales 1976 

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Footnotes

*

Je remercie le Département des Etudes de la Banque Nationale de Belgique d'avoir mis à ma disposition les documents nécessaires à la réalisation dé cette étude.

References

(1) La BNB publiait depuis 1922 un « indice des salaires horaires moyens dans un certain nombre d’usines belges et luxembourgeoises ». Cependant, ces données provenaient d’une enquête beaucoup trop restreinte pour l’établissement d’une statistique fiable. Cf. « Statistiques économiques belges, 1929–1940 », Bulletin d’Information et de Documentation de la BNB, N° spécial, 1946, p. 192.

(2) Peeters, M., « L’évolution des salaires en Belgique de 1831 à 1913 », Bulletin de I’IRES, août 1939, p. 389420.Google Scholar

(3) « Note sur l’établissement d’une statistique des salaires de 1913 à 1929 ». Lettre de L.H. Dupriez à la BNB, 12 janvier 1942. Archives de la BNB, « Enquête Davin », n° 43-VI-5.

(4) Elles furent partiellement utilisées à I’IRES en 1946 : cf. Dehem, R., Emploi et revenus en économie ouverte. Théorie et application à l’évolution belge et britannique de 1919 à 1939. Bulletin de ¡I’1RES, janvier 1946, p. 43119.Google Scholar

(5) Baudhuin, F., Histoire économique de la Belgique, 1914–1939, Bruylant, Bruxelles, 1944, T. 2, p. 324.Google Scholar

(6) Scholliers, P., Lonen in de Belgische nijverheid, 1913–1940 : de enquête Davin. Lonen, loonreeks 2, Centrum voor Ledendaagse Sociale Geschiedenis, VUB, 1979.Google Scholar

  1. (7)

    (7) Pour plus de précisions, on se référera à

  2. — un indice trimestriel des salaires. Bulletin d’Information et de Documentation de la BNB, 10 novembre 1934, IXe année, vol. II, pp. 290–293

  3. — Statistiques économiques belges, 1929–1940, op. cit., pp. 193–203.

(8) Les recensements de 1930 et de 1937 mentionnent respectivement 760 et 484 entreprises industrielles en activité.

(9) On notera que ce manque de précision se retrouve dans les statistiques actuelles de la BNB. Cf. Statistiques économiques belges, 1960–1970, BNB, p. 74.

(10) Enquête Davin », Département des Etudes de la Banque Nationale de Belgique. Archives n° 43–VI–5. On trouve un commentaire général de l’enquête Davin dans P. Scholliers, op. cit.

(11) L’indice annuel rie correspond pas systématiquement à la moyenne des indices trimestriels, ceux-ci se référant simplement à 4 mois de l’année (janvier, avril, juillet, octobre ; ou mars, juin, septembre, décembre).

(12) Indices des salaires horaires en 1913 et de 1919 à 1929. Base : année 1929 = 100. Indice général et Indices des groupes. Département des Etudes de la Banque Nationale de Belgi¬que, Service de la Statistique, Dossier 69, n° 1S16/0O/O3/O2.

(13) Charbonnages; cokeries; carrières; métallurgie; céramique; lin, coton, chanvre et jute; alimentation; construction et travaux publics; électricité et gaz. Ces secteurs regroupent 62 % des ouvriers de l’industrie.

(14) Une simulation indique que de tels résultats ne nécessitent pas une modification brutale de la composition de la main-d’œuvre : supposons que l’indice du secteur des carrières provient des données d’une seule entreprise et que le salaire moyen est égal à la moyenne pondérée des salaires types. Soit

α la proportion d’ouvriers qualifiés (en heures prestées)

β la proportion d’ouvriers non qualifiés

α + β = 1.

(15) Recensement économique et social du 27 février 1937. O.C.S., T. IV, p. 43.

(16) Statistiques économiques belges, 1929–1940, op. cit., pp. 198–199.

(17) Scholliers, P., op. cit., p. 4.Google Scholar

(18) Statistiques économiques belges, op. cit., pp. 204 et 379.

(19) La masse salariale totale est estimée à 27 millions de francs en 1930,22,5 millions en 1932 et 21 millions en 1934. Cf. Van der Aa, Etudes sur le Revenu National, Bulletin de Statistique, 1946, n° 12, p. 1125.

(20) Le gain brut ne peut être confondu avec le salaire réellement perçu par l’ouvrier, parce qu’il comprend la part des cotisations sociales à charge des travailleurs.