Les industries de biens de consommation ne sont pas les centres moteurs de la crise. Celle commencée en 1929 ne s’est pas distinguée à cet égard de ses devancières, pas plus en Belgique qu’ailleurs. La reprise, qui est apparue nettement en notre pays depuis le début du second trimestre de 1935, est aussi plus prononcée dans la sphère des industries de production que dans les industries de biens de consommation. C’est un fait que les premières sont affectées de fluctuations des prix et des quantités plus larges que les dernières.

Au sujet de cette distinction même, une remarque liminaire s’impose. Les notions « biens de consommation » et « biens de production » dépendent de la destination des produits d’après les dispositions des acheteurs et non de leur nature intrinsèque. Un bien déterminé peut également avoir une destination mixte.

L’évolution des différentes industries de biens de consommation dans le cycle économique, n’est ni uniforme ni synchronique. Il y a même deux tendances marquées : la première agit sur les branches d’activité produisant des biens de consommation durables, comme les textiles, les bois, les cuirs; l’autre se fait sentir dans les industries alimentaires, dont les débouchés demeurent, en fait, très stables durant toute la durée du cycle. Les achats de biens durables sont très extensibles lorsque les revenus sont élevés, mais peuvent également être fortement comprimés. Les industries de biens de consommation durables subissent par là des à-coups très prononcés en cas de basse conjoncture. Si l’on ne peut se passer tout-à-fait de vêtements et de chaussures, il en va autrement de meubles nouveaux et surtout de diamants.