Published online by Cambridge University Press: 12 May 2009
Depuis la mise en service de l'usine de retraitement des combustibles irradiés dela Hague en 1966, l'efficacité des moyens employés pour épurer les effluentsradioactifs liquides a été multipliée par un facteur 600. Le comportement chimiquedu 106Ru déterminé dans les rejets déversés en mer et en deux stationsd'observation proches de l'émissaire, a évolué parallèlement à l'évolution desprocédés d'épuration. La méthodologie de type “voie humide” basée surl'entraînement de l06Ru par le sulfure de cobalt a permis de répondre auxobjectifs de protection de l'environnement et aux impératifs de production. Lecomportement du radionucléide a alors été celui des complexes du nitrosylruthéniumchimiquement peu réactifs, générés au cours de la mise en solution descombustibles en milieu nitrique. A partir de 1989, la vitrification des effluentsles plus marqués par ce type de complexation et l'optimisation du procédé parvoie humide ont permis de limiter les rejets liquides de 106Ru. Parallèlement,l'inertie chimique du radionucléide s'est atténuée. Les mesures de radioactivitéde l'algue Fucus serratus déterminées in situ montrent que la disponibilité de106Ru à partir de l'eau de mer dépend étroitement de l'hydrolyse des complexesdu nitrosylruthénium. Les produits d'hydrolyse du radionucléide paraissent êtreles formes privilégiées des échanges avec l'algue pour laquelle le facteur deconcentration est évalué à 500 ± 350.