Published online by Cambridge University Press: 17 June 2005
Implantée à Ganagobie, la société Isotopchim était spécialisée dans la synthèse de molécules organiques radioactives (carbone-14). En 2001, l'OPRI est intervenu à la demande de la Préfecture afin d'évaluer l'impact dosimétrique et par conséquent le risque sanitaire lié à la contamination du site et son extension géographique. L'étude de la répartition spatiale du carbone-14 a mis en évidence des niveaux de radioactivité très importants dans différentes parties de l'usine et notamment le laboratoire avec une contamination surfacique supérieure à 20 000 Bq/cm2. Cette étude a également révélé l'association de matières fortement radioactives avec des produits chimiques très inflammables stockés dans des conditions critiques. Suite aux recommandations de l'OPRI, un périmètre de sécurité a été mis en place autour de l'usine afin d'éviter toute dispersion incontrôlée de la radioactivité. La cartographie de l'activité massique du 14C a mis en évidence un marquage spécifique décroissant en fonction de la distance par rapport au point de rejet d'effluents gazeux et de la dispersion atmosphérique liée aux conditions climatiques locales. Dans un rayon de 50 mètres autour de l'usine, le marquage radioactif est important dans les sols (66 000 Bq/kg C) et les végétaux (25 000 Bq/kg C). Néanmoins, malgré des scénarii extrêmes, les calculs de dose ont révélé des valeurs très inférieures à la limite réglementaire fixée par la directive Euratom 96/29 (1 mSv/an). Ce site représente un cas assez rare de contamination manifeste par le 14C. Il peut donc conduire a posteriori à une étude in situ des processus de répartition, d'élimination ou de concentration du carbone-14 dans les sols et les indicateurs biologiques.