Published online by Cambridge University Press: 17 June 2005
L'estimation qui est faite actuellement des risques sanitaires liés à la gestion des déchets nucléaires à vie longue est incomplète si elle ne tient compte que des aspects radiotoxiques. Bien que cette approche soit justifiée à l'égard d'un grand nombre de radionucléides inventoriés, elle ne peut cependant être exclusive et généralisée : la toxicité chimique doit être considérée notamment lorsque la période radioactive d'un radionucléide excède 105 ans. Pour évaluer la toxicité chimique ou radiologique d'un radionucléide, on peut confronter une dose de référence appliquée à la consommation d'eau de boisson (0,1 mSv/an) avec les informations toxicologiques existantes. L'organisation mondiale de la Santé l'a fait pour l'uranium naturel et recommande une valeur guide pour l'eau de boisson, fondée sur sa toxicité chimique (2 μg/l). La démarche adoptée par l'OMS est reprise ici en vue de montrer que la toxicité chimique potentielle d'un élément est une donnée à intégrer dans l'estimation du risque sanitaire des radionucléides à vie longue.