Published online by Cambridge University Press: 28 April 2020
Les troubles anxieux aigus (anxiété paroxystique) et chroniques (anxiété durable ou permanente) observés dans le mois précédant leur admission ont été évalués chez 78 patients hospitalisés en psychiatrie à l'aide d’une liste de 74 items descriptifs de l’anxiété ou LIDA (annexe 1).
Cette LIDA a servi de standard permettant de comparer la symptomatologie des états anxieux à la fois dans leurs dimensions aiguë et chronique, et dans leurs dimensions subjective (symptômes spontanément évoqués) et clinique (symptômes retrouvés après enquête).
La comparaison a consisté en premier lieu à sélectionner les items de la LIDA caractéristiques de ces 4 dimensions anxieuses. Ont été retenus comme caractéristiques les items communs à 2 listes: celle des 20 symptômes les plus fréquemment retrouvés chez les sujets anxieux et celle des 20 symptômes les mieux corrélés à l’intensité de ce trouble. Cette intensité était mesurée à l’aide d’échelles visuelles analogiques destinées au patient (dont le score était corrélé aux symptômes spontanément évoqués) et au clinicien (dont le score était corrélé aux hétéro-évaluations des symptômes).
Quarante-sept sujets (60,3% de la population) appartenant à toutes les catégories diagnostiques ont déclaré avoir présenté un ou plusieurs épisodes d'anxiété aiguë dans le mois précédant leur hospitalisation. Soixante-deux sujets (79,5% de la population) ont, de leur côté, signalé l’existence d'une anxiété chronique.
Notre méthode de sélection a permis de retenir 16 items caractéristiques de l'anxiété aiguë subjective et 17 items caractéristiques de sa dimension clinique (Tableau I). Les représentations subjectives et cliniques de l'anxiété aiguë se superposent largement, puisque 10 items sont communs à ces deux séries. Par ailleurs, la notion clinique d'anxiété aiguë (notion transnosographique) paraît d'un point de vue symptomatique très voisine de celle d'attaque de panique (DMS III) puisque 11 items sont communs à ces 2 états (Tableau II). Pour la définition des états anxieux aigus, il semblerait néanmoins important d'inclure comme critères diagnostiques, aux côtés de ceux du DSM III, des symptômes témoignant de l'instabilité émotionnelle des patients («labilité émotionnelle», «hyperémotivité») et de la sidération de leurs fonctions cognitives («incapacité d'agir», «difficultès de concentration») et motrice («inhibition motrice»).
Seuls 10 items sont apparus caractéristiques de l'anxiété chronique subjective et 7 de sa dimension clinique Tableau III). Ces chiffres témoignent de la discordance entre la fréquence d’apparition des symptômes et leur corélation à l’intensité de l’anxiété chronique. Une seconde discordance se manifeste entre les représentations subjectives et cliniques de l'anxiété chronique: seuls 3 symptômes appartiennent en effet conjointement aux listes d'items caractéristiques de ces deux dimensions. Le fait que le DSM III exprime chaque critère pour le diagnostic du trouble: anxiété généralisée sous une forme plurisymptomatique n’a pas permis la comparaison entre ces critères et les tems caractèristiques de l’anxiété chronique clinique.
Le concept d'anxiété aiguë apparaît homogène et facilement opérationnalisable. Les 16 symptômes caractéristilites de cct état diffèrent peu des critères du DSM III pour l’attaque de panique, ce qui rend possible l’utilisation le ces derniers dans l’évaluation transnosographique des états anxieux aigus. Vingt-trois patients (29,5% de la topulation) ont ainsi satisfait aux critères symptomatiques et de fréquence des crises requis par le DSM III poure diagnostic de trouble panique. Ce syndrome est plus fréquemment retrouvé dans le cadre des états dépressifs que lans celui des autres pathologies (P<0.05).
Les difficultés rencontrées dans la recherche d’une définition opérationnelle de l’anxiété chronique ne doivent pas conduire à l’abandon de son étude, à laquelle ne peut se substituer celle des états anxieux aigus. Les futures recherches sur ce concept psychopathologique hétérogène, pourraient consister à approfondir sa dimension cognitive et, plus particulièrement, le phénomène de l’attente anxieuse.
Acute anxious disorders (paroxystic anxiety) and chronic anxious disorders (durable or permanent anxiety) observed during the month preceding admission were evaluated in 78 hospitalized psychiatric patients, using a List of 74 items descriptive of anxiety, or LIDA (appendix 1).
This LIDA was used as a standard for comparing the symptomatology of anxious States, in their acute and chronic dimensions, and in their subjective and clinical dimensions (symptoms evoked spontaneously and symptoms ascertained after interview).
Comparison was performed by first selecting the LIDA items characteristic of these 4 dimensions of anxiety. Items common to two lists were adopted as characteristic: that of the 20 symptoms the most frequently encountered in anxious subjects, and that of the 20 symptoms best correlated with intensity of this disorder. Intensity was measured using visual analog scales designed for the patient (the score being correlated with spontaneously evoked symptoms) and for the physician (the score being correlated with heteroevaluations of the symptoms).
Forty-seven subjects (60.3% of the population) belonging to all diagnostic categories reported one or several episodes of acute anxiety during the month preceding hospitalization. Sixty-two subjects (79.5% of the population) reported chronic anxiety.
Our selection method allowed the identification of 16 items characteristic of acute subjective anxiety and 17 items characteristic of its clinical dimension (Table I). The subjective and clinical representations of acute anxiety are broadly superimposable, 10 items being common to these 2 series. Moreover, from the symptomatic view-point, the notion of acute clinical anxiety (a transnosographic notion) appears very similar to that of the panic attack (DMS III), since these 2 States possess 11 common items (Table II). For the definition of acute anxious States, it would nonetheless seem important to include as diagnostic criteria, along with those of the DSM III, symptoms indicating emotional instability («emotional lability», « hyperemotivity »), and the sideration of cognitive functions («incapacity to act», «concentration difficulties») and motor functions («motor inhibition»).
Only 10 items appeared characteristic of subjective chronic anxiety and 7 of its clinical dimension (Table III). These figures indicate the disparity between the frequency of symptoms and their correlation with the intensity of chronic anxiety. A second disparity is manifest between the subjective and clinical representations of chronic anxiety: indeed, only 3 symptoms are common to the lists of items characteristic of these two dimensions. The fact that the DSM III expresses each criterion for the diagnosis of the «anxiety» disorder, generalized as a plurisymptomatic form, did not allow comparison between these criteria and the items characteristic of chronic clinical anxiety.
The concept of acute anxiety appears homogeneous and readily operational. The 16 symptoms characteristic of this State differ little from the DSM III criteria for the panic attack, allowing use of the latter in transnosographic assessment of acute anxious States. Twenty-three patients (29.5% of the population) thus complied with the DSM III criteria for diagnosis of panic disorder, in terms of symptomatology and frequency of episodes. This syndrome is more often found in the depressive context than in that of other pathologies (P<0.05).
The difficulties encountered in attempting toformulate an operational definition of chronic anxiety should not prompt the abandoning of this field which cannot be replaced by the study of acute anxiety states. Future research on this heterogeneous psychopathological concept could consist of in-depth examination of its cognitive dimension and, more particularly, the phenomenon of anxious expectation.
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